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Ces petites violences qui nous polluent la vie


Sans cesse, au quotidien, des paroles, des gestes, des comportements, des attitudes blessantes ou toxiques parasitent nos relations et nos journées. Quelle juste réaction trouver et comment s’en protéger ? 

Entreprendre - Ces petites violences qui nous polluent la vie

Sans cesse, au quotidien, des paroles, des gestes, des comportements, des attitudes blessantes ou toxiques parasitent nos relations et nos journées. Quelle juste réaction trouver et comment s’en protéger ? 

Il y a cette jeune femme qui vous prend votre place de parking par surprise alors que vous attendez devant depuis dix minutes, cet homme qui se montre grossier dans le métro, votre ado qui s’égare en vous insultant pendant une dispute, votre patron qui vous demande d’aller lui chercher son café uniquement parce que vous êtes une femme, le chauffard qui vous fait une queue de poisson…

Les exemples au quotidien sont nombreux et ils nous pourrissent la vie. Comment arriver à rester positif devant tant d’agressions quotidiennes ?

La violence a des formes variées : le harcèlement moral, c’est-à-dire le dénigrement systématique, la violence verbale par les injures, la discrimination (le racisme, le sexisme et l’homophobie), la violence physique à travers les coups et blessures, les violences sexuelles, les violences contre soi-même (troubles alimentaires, toxicomanie, suicide). Dans notre société, les violences faites aux personnes sont nombreuses. Les images de violence sont banalisées. Et sans tomber dans des extrêmes, il nous arrive toutes, un jour ou l’autre, d’être nous-mêmes violentes face à des agressions ou des comportements qui nous dérangent. Une vraie pollution à long terme…

Et l’incivilité ?

L’incivilité correspond à un ensemble de nuisances qui engendrent un trouble anormal à la tranquillité publique. C’est aussi une forme d’agression dans notre vie quotidienne.  Cette notion recouvre des comportements gênants, dont certains sont pénalement sanctionnés tels que les graffitis, les dégradations de biens d’utilité publique, les nuisances sonores de jour comme de nuit…

La lutte contre les incivilités nécessite un échange permanent d’informations entre les différents acteurs locaux et une coordination de leurs actions sur le territoire de la commune. Il appartient au maire d’impulser ce travail partenarial soit au sein des instances de concertation existantes (conseils locaux ou intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance – CLSPD – CISPD), soit au sein de groupes de travail dédiés à cette problématique.

Différents types d’agressions

 Certaines agressions et violences sont plus difficiles à déceler que d’autres. Mais elles peuvent être tout aussi traumatisantes, surtout si elles deviennent habituelles. Rien ne doit être pris à la légère. Cela peut être une simple bousculade ou des violences plus graves quand cela cause des blessures physiques.

La violence verbale passe par les mots. Elle consiste à humilier l’autre par des messages de mépris, d’intimidation ou des menaces d’agression physique. Elle peut se traduire par des interdictions, du chantage, des ordres… Elle vise à créer un état de tension chez la victime et à la maintenir dans un état de peur et d’insécurité. Elle blesse moralement la personne, plus ou moins profondément.
 

La violence psychologique regroupe tout ce qui concerne l’humiliation. Plus diffuse que la violence verbale, elle passe davantage par des attitudes. Elle a pour effet de dénigrer, de dévaloriser et d’humilier une personne. Elle s’exprime parfois par une relation punitive qui consiste à ignorer la présence de l’autre ou à refuser de communiquer. Cette forme de violence est destructrice et ne se traduit pas toujours de manière verbale.
 

La violence physique atteint l’autre dans son intégrité corporelle. Elle peut prendre la forme de violences légères (une bousculade…) ou de violences beaucoup plus graves, quand elle cause des blessures physiques ou quand il s’agit d’atteintes sexuelles. Les atteintes sexuelles ont toujours un retentissement psychique.
 

La loi du silence

La loi du silence, c’est quand chacun subit sans rien dire, sans que personne ne se révolte contre la violence. Cette loi du silence s’est installée peu à peu. Les agresseurs peuvent ainsi faire régner l’ordre en profitant de la peur qu’ils inspirent. C’est ainsi que la violence et le chacun pour soi sont banalisés. L’indifférence, la résignation et la peur dominent. C’est pour cette raison qu’il est très important de parler lorsqu’on est victime ou témoin de violence. Briser la loi du silence est le premier pas pour faire reculer la violence.

Que dit la loi ?

Pourquoi la violence est-elle interdite par la loi ? Nous avons tous des droits en tant que citoyens, individuellement et collectivement. Ces droits doivent être respectés, sinon c’est le droit du plus fort qui règne. Dans ce cas, certaines personnes pensent pouvoir prendre tous les droits en bafouant ceux des autres.

C’est pourquoi il est très important de faire respecter la loi dans tous ses aspects, c’est-à-dire aussi bien les droits que les devoirs. Quand la loi n’est pas respectée, les sanctions judiciaires prennent différentes formes en fonction de l’infraction (amendes, peines de prison, etc.). Heureusement, être violent, ça a des conséquences.

L’énoncer, c’est commencer à agir

Au sens le plus immédiat, la violence renvoie à des comportements et à des actions physiques : elle consiste dans l’emploi de la force contre quelqu’un, avec les dommages que cela entraîne. Cette force prend sa qualification de violence en fonction de normes qui varient historiquement et culturellement. S’il y a des faits que nous nous accordons tous à considérer comme violents (la torture, l’exécution, les coups), d’autres dépendent, pour leur appréhension, des normes en vigueur. Ainsi la violence domestique a été pendant longtemps considérée comme normale. Elle restait donc légitime «invisible». Ce n’est plus le cas.

Même si l’aspect normatif est difficile à saisir, il est essentiel pour comprendre notre vision de la violence. Dans l’idée que nous nous en faisons, il entre en effet un élément de chaos, de transgression, qui assimile la violence à l’imprévisible et au dérèglement absolu (l’hubris des anciens Grecs). On retrouve cet élément d’imprévisibilité dans l’idée d’insécurité, qui correspond à la croyance, fondée ou non, que l’on ne peut plus être sûr de rien dans les comportements quotidiens. Avec cette idée d’un dérèglement ou d’une remise en cause plus ou moins durable de l’ordre des choses par la violence, on touche aussi à un des aspects essentiels de la notion, son aspect «performatif». En prononçant le mot, on accomplit une action. Caractériser quelque chose comme violence, c’est commencer à agir. L’idée de violence, parce qu’elle est étroitement liée à celle de transgression des règles, est chargée des valeurs positives ou négatives attachées à la transgression. À travers elle, on agite une menace ou on dénonce un péril.

Et la violence psychologique ?

Au cours des vingt dernières années, les concepts de violence, d’agression et d’abus ont considérablement évolué. En effet, d’abord orientés vers la notion d’agression physique, ils se sont progressivement élargis à des réalités telles que l’abus sexuel, le viol et la pornographie. À titre de forme distincte de l’agression interpersonnelle, on a aussi introduit, dans les années 80, le concept de «violence psychologique» également nommé «abus non physique», «abus indirect», «abus émotionnel», «cruauté mentale», «mauvais traitement émotionnel», «mauvais traitement psychologique», etc.

Voici tout un lot de définitions qui vous permettront de déceler toute forme de violence psychologique :

– L’agression psychologique

est une offense verbale ou une action qui abaisse une autre personne. Le mauvais traitement peut prendre la forme d’insultes ou de comportements qui amènent l’autre personne à se sentir coupable, contrariée ou humiliée.

– L’utilisation de mots, d’expressions, de gestes ou d’actes pour faire preuve de pouvoir de façon à abaisser la victime et à lui causer du tort.

– Les termes d’abus psychologique ou non physique font référence à des comportements de coercition, de manipulation ou d’utilisation du pouvoir pour satisfaire les besoins d’une personne au détriment de ceux d’une autre personne.

– Elle consiste à dévaloriser l’autre comme personne, à l’humilier par des critiques ou des railleries, à utiliser des comportements primitifs.

– Elle consiste à atteindre directement l’estime de soi de la victime.

– La violence psychologique va se traduire par le dénigrement de la femme en tant qu’individu, sa dévalorisation en tant que personne à part entière; c’est lui faire comprendre qu’elle ne vaut pas plus qu’un meuble. La violence psychologique peut encore se traduire par de l’indifférence, la négation de l’autre : faire comme si elle n’était pas là. C’est le refus d’entendre, d’écouter de recevoir l’autre.

Toute action qui porte atteinte ou qui essaie de porter atteinte à l’intégrité psychique ou mentale de l’autre (son estime de soi, sa confiance en soi, son identité personnelle).

–  L’abus émotionnel réfère à différentes sortes d’abus qui sont d’une nature émotionnelle plutôt que physique. Ceci peut inclure autant des abus verbaux et des critiques continuelles que des tactiques plus subtiles telles l’intimidation, la manipulation et les refus de montrer le plaisir ressenti.

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