Je m'abonne

Chauffeur-Privé, une ascension sur les chapeaux de roue


En peu de temps et malgré une concurrence acharnée, Chauffeur-Privé, premier acteur indépendant tricolore, est devenu un acteur qui compte sur le marché des sociétés de VTC.

Entreprendre - Chauffeur-Privé, une ascension sur les chapeaux de roue

En peu de temps et malgré une concurrence acharnée, Chauffeur-Privé, premier acteur indépendant tricolore, est devenu un acteur qui compte sur le marché des sociétés de VTC.

Avec plus de 11.000 chauffeurs répartis en région parisienne, lyonnaise et sur la Côte d’Azur, la jeune pousse fondée à Paris en 2012 connaît une croissance fulgurante. Pour séduire et fidéliser la clientèle, Chauffeur-Privé met le paquet : tenue vestimentaire impeccable pour les chauffeurs, voitures de standing (Mercedes, BMW, Citroën C6, Peugeot 607), services à bord (chargeurs pour smartphones, bouteilles d’eau, confiseries…)… Autant d’éléments différenciant qui ont fait de cette compagnie de VTC une référence du transport en seulement 4 années d’existence.

Répondre à la demande

C’est au cours de leurs études à l’université McGill de Montréal, où ils obtiennent leur diplôme d’ingénieur en mécanique, que le dynamique duo à la tête de la jeune pousse se rencontre pour la première fois. De retour à Paris, Yan Hascoet et Othmane Bouhlal, 32 ans tous les deux, planchent sur un projet commun.

«J’ai beaucoup voyagé, notamment aux États-Unis et en Amérique du Sud. Lorsque je suis rentré en France en 2010, je me suis rendu compte que le développement des transports automobiles n’était pas suffisant, que la clientèle entreprise était très mal servie et qu’il n’y avait aucun programme de fidélité», résume Yan Hascoet (consultant en stratégie chez McKinsey & Company, pour la banque d’affaires Lazard à Londres et cofondateur en 2010 d’Ohmydeal.fr, le premier agrégateur français de couponing).

Un triple constat qui pousse le jeune homme et son ancien camarade d’université (ingénieur chez Siemens à Berlin, gestionnaire de portefeuilles pour la banque privée Julius Baer, consultant en stratégie et organisation au cabinet Capgemini) à lancer leur start-up en avril 2011, quelques semaines seulement après la victoire en appel des VTC contre les taxis à Avignon.

Service et innovation

S’appuyant sur une application mobile propriétaire, disponible sur App Store, Android Market et via le site mobile pour BlackBerry et Windows Phone, Chauffeur-Privé permet en quelques clics de commander une voiture avec chauffeur.

Pour se démarquer dans un secteur concurrentiel, les trois associés développent un produit différenciant. «Depuis le début, notre principale particularité est de mettre l’accent sur le service, lequel est chez d’autres souvent mal structuré et peu réfléchi. Nous avons ainsi cherché à innover dans le service, en étant notamment les premiers à proposer des prix forfaitaires dans Paris. Nous avons également mis en place un service client proactif.

Grâce à des algorithmes, nous sommes capables d’identifier les courses et de détecter les éventuels problèmes afin de dédommager le client avant même qu’il ne se plaigne ! Cela crée une puissante relation de confiance avec chaque client», explique le jeune P-DG.

Conscient de ne pas être uniquement une entreprise technologique puisque le service proposé passe également par l’humain, la jeune pousse parisienne a à cœur de développer de bonnes relations avec ses chauffeurs partenaires. «Nous ne pouvons pas tout interfacer avec des algorithmes !

Les principaux acteurs de la réussite sont humains. Nous privilégions donc une vraie relation avec nos chauffeurs qui, tous, passent une demi-journée de formation in situ. Cela leur permet de voir nos bureaux, de nous rencontrer…

Cette relation est importante avec nos chauffeurs comme avec l’ensemble de nos collaborateurs». Indépendants, les chauffeurs sont rémunérés à la commission, Chauffeur-Privé prélevant 20% sur le tarif des courses, mais aussi récompensés par un système de gratification.

«Chaque chauffeur peut être noté par les clients. Et chaque fin de semaine, le Top 30 des chauffeurs reçoit une prime de 100 €».

Vers l’internationalisation

Lancée en 2012 avec une quinzaine de chauffeurs, la start-up en compte aujourd’hui 11.000 ! Pour nourrir cette croissance galopante, Chauffeur-Privé a bouclé en janvier 2015 une levée de fonds de 5 M€ auprès de XAnge et CM-CIC Capital Privé.

«Nous mesurons le chemin parcouru depuis les débuts et sommes heureux de pouvoir accélérer le développement d’un service qui satisfait, quotidiennement, des milliers de clients et de chauffeurs. Surtout, l’entreprise est rentable depuis près de 2 ans et les fondamentaux sont très sains.

Cette levée de fonds nous donne les moyens de nos ambitions : l’accélération de la commercialisation de l’offre Entreprises, qui rencontre déjà un franc succès ; le développement dans les grandes villes française et internationale», se réjouit Yan Hascoet, qui vise l’Europe puis l’Amérique latine.

Première étape de cette internationalisation, le rachat en juillet 2015 de Djump, une application de covoiturage collaboratif présente à Bruxelles, Paris et Lyon qui compte 3.000 chauffeurs et 200.000 utilisateurs.

L’augmentation de capital a également permis à la start-up de financer une campagne publicitaire, sorte de pied de nez au géant américain Uber qui n’a jamais payé d’impôts sur les bénéfices en France.

«À travers cette campagne made in France, nous avons voulu évoquer les faits de manière claire et informer les consommateurs. Libre à eux de faire ensuite leur choix : soutenir l’entreprise qui remonte 100% de ses bénéfices à ses actionnaires ou celle qui redonne sa juste part à la société en payant ses impôts localement», insiste ce féru de squash.

Valorisée à 25 M€ depuis sa dernière levée de fonds, l’entreprise, qui annonce un CA prévisionnel de 60 M€ à fin 2016, compte donc sur le patriotisme ambiant pour atteindre son objectif de 200 M€ d’ici 5 ans, tout en continuant à créer des milliers d’emplois en France, en Europe et au-delà… .

À voir aussi