Je m'abonne

Chefs d’entreprises : se rémunérer en primes ou en dividendes ?


Gérant minoritaire ou égalitaire de SARL, président de SAS ou SA… avec les nouvelles règles, vaut-il mieux se rémunérer en prime ou des dividendes ?

Gérant minoritaire ou égalitaire de SARL, président de SAS ou SA… avec les nouvelles règles, vaut-il mieux se rémunérer en prime ou des dividendes ?

Que votre statut ait été choisi au regard des avantages proposés par les systèmes sociaux de l’État providence (prévoyance et surtout retraite cadre) ou imposé car votre projet entrepreneurial nécessitait le statut de SA ou SAS, le moment est venu d’arbitrer entre le versement d’une prime, sur l’exercice social 2013, ou le versement de dividendes.

Avantages et inconvénients des dividendes

Pour Nadine Racamier de l’UFF, si l’on se place uniquement en appréciant le revenu immédiat, le dividende est la stratégie qui apporte le pouvoir d’achat le plus important au dirigeant assimilé salarié. Avantages sociaux Il est indispensable d’avoir une rémunération minimale atteignant le plafond annuel de la Sécurité sociale (37.032 € en 2013), car c’est le niveau de rémunération pour lequel les cotisations sociales sont les plus productives en matière de droit à retraite et prévoyance.

Par ailleurs, si le dividende est gagnant au niveau du pouvoir d’achat, il a néanmoins 2 faiblesses très préjudiciables :

– il n’apporte aucune prestation sociale, tant en termes de retraite que de prévoyance ;

– il ne permet pas la mise en place de compléments de retraite ni de prévoyance collective bénéficiant d’avantages sociaux et fiscaux. Le choix dépend de la croyance du chef d’entreprise dans le système social français :

-optimiste, il croit que ce régime peut perdurer en l’état alors il choisit la prime, privilégiant des prestations sociales différées à un revenu immédiat supérieur ;

-pessimiste,

il veut alors minorer à tout prix ses cotisations aux régimes obligatoires et créer sa propre capitalisation à travers un régime privé.

Lorsque le dirigeant a un salaire supérieur au PASS, percevoir des dividendes signifie ne plus cotiser aux régimes de retraite complémentaire AGIRC. La valeur du point AGIRC étant d’un peu plus de 5 € (5,3006 en 2013), 10.000 € de rémunération permettent d’acquérir 2.000 points, soit 870 € par an.

En d’autres termes, l’achat du point est rentabilisé en 12 ans alors que l’espérance de vie des retraités AGIRC est en moyenne de 25 ans (homme et femme confondus).

Créer un patrimoine

Si le dirigeant choisit la solution des dividendes, il est important d’intégrer le choix du placement pour compenser l’absence de retraite complémentaire. Cette stratégie peut se concevoir à titre personnel, avec un travail en amont sur la fiscalité personnelle du dirigeant, pour obtenir un gain sur l’impôt sur le revenu, mais également en mettant en place dans l’entreprise des solutions collectives.

Le choix entre primes et dividendes doit désormais être pensé par rapport à la dégradation inévitable des revenus de remplacement. Majoré à court terme, le choix du dividende pour un niveau de consommation plus élevé est perdant à long terme, si le pouvoir d’achat supplémentaire n’est pas épargné à titre personnel ou par le biais de l’entreprise pour constituer des revenus différés.

Distribuer ou capitaliser

Avant de se poser la question du mode de rémunération, il faut se poser la question de l’opportunité de capitaliser les résultats positifs pour renforcer la trésorerie de l’entreprise. Le dirigeant doit avoir à l’esprit qu’une trésorerie abondante au sein de l’entreprise le renforce et lui permet d‘être plus sélectif quant aux marchés qu’il sélectionne, mais permet également de réaliser des investissements à moyen terme. La distribution de dividendes peut en effet supprimer une source importante d’autofinancement. Dans les entreprises familiales, les dirigeants savent parfaitement de quoi il en retourne. On peut leur faire confiance.

À voir aussi