Je m'abonne

«Cyril Hanouna, le bouffon qui devint roi», les extraits de la biographie choc


C'est le livre choc de ce début d'année. Écrit par le journaliste René Chiche, Cyril Hanouna, le bouffon qui devint roi (Éditions de l'Archipel) retrace la carrière de l'animateur le plus bankable du PAF. Entre récit journalistique et révélations chocs, l'auteur délivre un portait intime de l'animateur de Touche pas à mon poste. Entreprendre publie en exclusivité un extrait dans lequel René Chiche évoque la dimension business de celui que tout le monde surnomme “Baba”.

Entreprendre - «Cyril Hanouna, le bouffon qui devint roi», les extraits de la biographie choc

C’est le livre choc de ce début d’année. Écrit par le journaliste René Chiche, Cyril Hanouna, le bouffon qui devint roi (Éditions de l’Archipel) retrace la carrière de l’animateur le plus bankable du PAF. Entre récit journalistique et révélations chocs, l’auteur délivre un portait intime de l’animateur de Touche pas à mon poste. Entreprendre publie en exclusivité un extrait dans lequel René Chiche évoque la dimension business de celui que tout le monde surnomme “Baba”.

 En arrêtant au mois de juin 2016, faute d’audience, son émission quotidienne « Les pieds dans le plat » sur Europe 1, Cyril Hanouna aurait renoncé à un salaire mensuel de 25 000 euros. Mais, selon un membre de la direction de la station de la rue François-Ier, « c’est Arnaud Lagardère qui a décidé de stopper les frais avec Hanouna, alors qu’il lui restait encore un an de contrat jusqu’en juin 2017. Il ne faisait pas le poids face aux “Grosses Têtes” de Laurent Ruquier sur RTL et ne correspondait pas aux attentes des auditeurs d’Europe 1. Pour Lagardère et Denis Olivennes, Cyril était loin d’être le roi de la radio et, d’un commun accord, ils se sont séparés. D’après ce que je sais, il y aurait eu une transaction financière avec un chèque de départ d’environ 300 000 euros pour Cyril Hanouna. Business is business ».

  

De plus, le producteur et dirigeant de H2O devrait percevoir prochainement un très gros chèque de Stéphane Courbit, acquéreur de la société de production de Baba en 2012, juste avant qu’il ne débarque sur D8 avec « Touche pas à mon poste ». Le deal avec Banijay prévoit un paiement en plusieurs versements : un premier lors du rachat au mois de juillet 2012 et d’autres entre 2017 et 2022. Comme le montant de ces futurs règlements n’est jamais fixé à l’avance et dépend des résultats enregistrés par les boîtes de prod, plus celles-ci auront engrangé de bénéfices et de budgets, plus Courbit devra payer. C’est le système du earn-out, qui maintient en quelque sorte la motivation de celui qui a été racheté. Stéphane Courbit et Arthur avaient largement profité de ce mécanisme en cédant leur entreprise Case Productions à Endemol en 2001. Grâce aux performances de Case Productions, devenue Endemol France, le duo Courbit-Arthur s’est partagé un pactole de 450 millions d’euros en 2007, après avoir lancé des programmes à succès comme « Loft Story », « Star Academy » ou « La Ferme Célébrités ».

D’autres animateurs-producteurs ont aussi touché le bingo en incluant une clause d’earn-out lors de la cession de leurs sociétés à Endemol. En vendant PAF Production en 2006, Marc-Olivier Fogiel et son associé Nicolas Plisson auraient ainsi perçu 40 millions d’euros, tandis que Vincent Lagaf’ et son partenaire Hervé Hubert auraient empoché près de 60 millions d’euros lors de la reprise d’Hubert Productions par Endemol, au début des années 2000. De leur côté, Geneviève de Fontenay et son fils Xavier n’avaient gagné « que » 6 millions d’euros en cédant la société Miss France en 2002.

En bon businessman, Cyril Hanouna n’a pas oublié d’inclure cette super prime au mérite en signant avec Banijay, tout comme l’avaient prévu Nagui et Alexia Laroche-Joubert, dont les sociétés respectives, Air Productions et ALJ Poductions, ont aussi été avalées par Stéphane Courbit ces dernières années. D’autres producteurs en Australie, aux États-Unis, en Espagne et en Suède, de même, font désormais partie de l’empire Banijay. « Avec les chiffres exceptionnels de H2O Productions depuis 2012, je pense que Cyril Hanouna pourra passer un très bel été en 2017. D’après nos estimations, un chèque d’environ 10 millions d’euros devrait lui être adressé par Banijay au moment des vacances estivales 2017. Et ce sera le double, peut-être le triple en 2022, s’il continue sur sa lancée ou accroît encore plus les bénéfices de H2O, donc de Banijay et par voie de conséquence de Vincent Bolloré, qui possède déjà 30 % de la société de Stéphane Courbit », calcule froidement une analyste financière du groupe Vivendi qui connaît bien le dossier Hanouna-H2O.

Évidemment, les gestionnaires de Banijay provisionnent ces commissions à venir et le triomphe actuel de Cyril Hanouna ne peut être que bénéfique pour les caisses du groupe de Stéphane Courbit. Même si cette politique d’earn-out comporte un risque : une fois qu’il a empoché son « loto », le producteur-animateur peut avoir tendance à travailler moins, voire à s’en aller. Le chiffre d’affaires s’effondre alors inexorablement, comme ce fut le cas en 2007 chez Endemol, après les départs de Marc-Olivier Fogiel et Lagaf’ : une baisse de 57% !

À l’époque patronne d’Endemol France, Virginie Calmels, désormais première adjointe d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, a fustigé cette « politique de croissance externe qui s’est révélée non rentable, car les earn-out dépassaient très largement les résultats nets de ces sociétés ».

Une politique instaurée par son prédécesseur… Stéphane Courbit. On imagine les dégâts que causerait à Banijay un départ de Cyril Hanouna en 2020, à la fin de son contrat. Mais, en privé, le PDG Courbit ne doute pas de la fidélité de la star de C8, allant jusqu’à dire que le vrai moteur de Baba n’est pas le culte de l’argent, mais la passion de son métier.

«Cyril Hanouna, le bouffon qui devint roi»

de René Chiche,

Éditions de l’Archipel, 240 pages, 18 euros

À voir aussi