Le 8 juin marque la Journée mondiale des océans. Pour sa commodité et sa praticité, le plastique est aujourd’hui omniprésent dans la vie, mais son usage présente également des conséquences sur l’environnement, la société, l’économie et la santé. Selon les chiffres publiés par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), on estime que 75 à 199 millions de tonnes de plastique se trouvent actuellement dans les océans, soit 85% du volume total des déchets marins.
« Le danger visible que représentent les déchets plastiques pour les océans concerne les mammifères, oiseaux et poissons qui s’y trouvent et qui peuvent mourir en les ingérant. Jusqu’à présent, les recherches scientifiques n’arrivent pas à prouver que les microplastiques, pouvant mesurer moins de cinq millimètres de diamètre, présentent des endommagements biologiques visibles, mais ils présentent un risque potentiel », a expliqué Li Daoji, directeur du Centre d’études sur le plastique marin à l’Ecole normale supérieure de l’est de la Chine, lors d’une interview accordée à CGTN Français à l’occasion de la Journée mondiale des océans 2023.
Depuis les années 1970, le taux de production de plastique a augmenté plus rapidement que celui de tout autre matériau. Selon les estimations du PNUE, si ces tendances se poursuivent, la production mondiale de plastique primaire devrait atteindre 1.100 millions de tonnes d’ici 2050.
D’après Professeur Li, une grande partie des déchets plastiques marins provient des côtes et des rivières du monde entier, par lesquelles les déchets plastiques peuvent être transportés de l’intérieur des terres vers la mer. Ainsi, les rivières et les lacs côtiers transportent les déchets plastiques de l’intérieur des terres vers l’océan, contribuant fortement à la pollution des océans.
« Pour résoudre la pollution plastique, il faut éviter de jeter le plastique dans l’environnement au lieu de contraindre la production», a souligné Professeur Li. « En ce qui concerne le contrôle de la pollution plastique marine, l’importance est le contrôle à la source, c’est-à-dire ne pas laisser évacuer le plastique sur les océans, cette approche fait désormais l’objet d’un consensus au niveau international », a-t-il précisé.
Pour Li Daoji, la Chine ne produit pas le plus de déchets plastiques dans le monde, bien qu’elle soit le plus grand producteur du plastique. Par contre, ces dix dernières années, la Chine a renforcé la lutte contre la pollution. Ces efforts aident à réduire les nuisances de l’évacuation des produits plastiques dans l’environnement, y compris dans les océans. Selon lui, à l’échelle du gouvernement, la Chine a promulgué les documents qui favorisent la lutte contre la pollution plastique, les villes chinoises ont mis en oeuvre le tri des déchets, des efforts ont été conjugués pour améliorer l’habitat et l’environnement dans les régions rurales. De plus, « la Chine attache une grande importance à la sensibilisation à l’environnement auprès de la population », a-t-il poursuivi, « Nous organisions diverses activités pour sensibiliser les gens, comme dans la Journée mondiale de l’environnement et la Journée mondiale des océans. »
Li Daoji conseille aux pays du monde d’apprendre à faire bon usage du plastique, pour que ce dernier soit au bénéfice de l’humanité. « Il nous faut préconiser l’utilisation multiple et le recyclage des produits en plastique. Pour le plastique usagé, vous pouvez le recycler et le transformer en nouveau plastique, de manière à produire un plastique qui n’est pas à usage unique et qui peut être utilisé plusieurs fois », a-t-il souligné.