À l’occasion de la Journée internationale des musées 2022, qui a lieu le 18 mai, découvrons les histoires de la restauration des temples-musées de Beijing.
La ville de Beijing compte 204 musées, dont plus de dix sont des temples anciens reconvertis. Contrairement aux autres temples, ceux-ci ne sont plus des lieux de culte. Riches en vestiges du passé, ces temples-musées incarnent et illustrent l’histoire pour les visiteurs.
Les constructions anciennes ont besoin de réparations, en particulier les bâtiments chinois. Comme il s’agit de structures en bois aux surfaces peintes, elles sont beaucoup moins résistantes aux intempéries que les bâtiments en pierre. En restaurant ces bâtiments anciens, les artisans chinois ont appliqué deux principes : ne pas en modifier l’apparence d’origine et intervenir a minima, afin de préserver au maximum les caractéristiques historiques et culturelles de ces constructions anciennes.
Par exemple, pour la restauration des toitures en tuiles, chaque tuile doit être retirée et l’épaisse couche de boue qui y était collée doit être enlevée. On préserve tout ce qui peut l’être dans le but de le réutiliser. Certaines statuettes sur le toit sont intactes, il est donc inutile de les remplacer. On les conserve et on les remettra en place quand les travaux seront terminés. Au cas où une colonne est pourrie, nous devons avoir recours à la méthode dite du dunjie, une technique traditionnelle de restauration des anciens bâtiments en bois. Elle consiste à remplacer la partie pourrie par du nouveau bois pour assurer la fonction structurelle de la colonne. Néanmoins, si plus d’un tiers de la colonne est pourrie, on ne peut pas procéder ainsi, car cela la fragiliserait. Nous avons utilisé à maintes reprises cette méthode du dunjie pour les colonnes. Pour bien restaurer les colonnes, il faut mettre le bois à nu et enfoncer des clous en bambou. Ils jouent principalement un rôle de soutien et réduisent les effets de la dilatation et de la contraction thermiques. La prochaine étape est de remplir les interstices avec de petits morceaux de bois et d’un mélange de mastic et d’autres matériaux. Après il faut encore mettre du mastic pour sceller les fissures. Ensuite on enveloppe de plusieurs couches de chanvre et de cendres différentes. Enfin il faut mettre de l’huile d’aleurite brute et de la peinture rouge.
Les temples-musées sont très représentatifs de l’architecture ancienne de Beijing. Nous devons les protéger et les transmettre aux générations futures, car la culture traditionnelle est essentielle à la continuation et au développement d’un pays ou d’une nation et le patrimoine de la culture chinoise incarne l’aspiration la plus ardente de la nation chinoise.