Policière ? Évidemment !
À 18 ans, la question ne se pose pas. Christelle Gauzet sera fonctionnaire de police comme Papa. Sitôt fait, elle monte à Paris, entame une vie professionnelle qui la confronte à une violence croissante dans un monde très viril, de quoi former son tempérament de guerrière. La jeune femme manque de confiance en elle… mais pas au point de renoncer à son inscription à Koh Lanta. Bien lui en prend, puisqu’elle sort victorieuse de cette épreuve en 2008.
La victoire donne des ailes
Ce succès fait exploser les limites invisibles qui la retenaient encore. La presque trentenaire ose franchir le pas. Elle veut intégrer la police judiciaire. Contact est pris rapidement, l’acceptation suit. Elle revient à Bordeaux pour un nouveau poste à la DIPJ. Tout va bien pour la jeune femme qui, quelque temps après, postule avec succès dans le service de Protection des Hautes Personnalités. Une nouvelle Christelle Gauzet a éclos et décide de changer de destin en 2016, année où elle demande un congé sans solde pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
Christelle Gauzet devient une vraie sportive, participe à des marathons, des raids, pour aller jusqu’au bout d’elle-même. Elle rencontre Ly Danh qui aime aussi se lancer des défis. Toutes deux sympathisent jusqu’à lancer une entreprise ensemble. Ce sera Défi d’Elles. La société organise des raids féminins (certains sont mixtes) de 50 à 60 équipes de deux en France et à l’étranger, comme à Hossegor ou à Chamonix cette année. Et sans limite d’âge !
En mission
Christelle Gauzet sait qu’un défi tel que celui qu’elle s’est lancé en 2008 est un marqueur de changement de vie. Elle veut que d’autres femmes puissent aussi se révéler à elles-mêmes au travers de défis sportifs. Donner du sens à sa vie a été une constante, comme policière ou entrepreneure. Défi d’Elles en est la concrétisation. « Pour certaines, le raid va être un élément déclencheur pour changer de vie et œuvrer pour l’empowerment féminin ». Défi d’Elles a intégré un fort volet solidarité à ses raids, reversant des dons à Jeune & Rose (cancer du sein) et s’engageant pour la protection des océans.
L’entrepreneure témoigne
« L’entrepreneuriat m’offre une formidable liberté, même si je suis plus anxieuse. Je ne crains plus pour ma vie comme dans la police, je crains que l’aventure ne s’arrête. Pourtant, la création s’est faite sans grandes difficultés, grâce à l’expérience d’experts que j’ai consultés et par le travail effectué par mon associée et moi. Nous sommes à un moment charnière, il nous faudrait recruter un responsable partenariats/sponsors pour passer à la vitesse supérieure mais n’avons pas encore les moyens requis, d’autant que le contexte économique est difficile. Heureusement, nous sommes soutenus par des fidèles comme Camille Lacourt, Alice Detollenaere ou Valérie Trierweiler, notre ambassadrice d’honneur, la première à venir en 2017, qui essaie de faire tous nos raids. »