Christian Boiron, à la tête de Boiron, n°1 mondial de l’homéopathie, connue pour ses spécialités comme l’Oscillococcinum, le sirop Stodal… a enregistré un résultat record de 618 M€ en augmentation de +9,1%. Pour cet entrepreneur hors-norme, «cette bonne performance vient de loin», résultat d’une stratégie au long cours mise en place depuis les débuts de ce laboratoire familial fondé en 1932 par Henri et Jean Boiron.
Pharmaciens de père en fils, ils leur a fallu pourtant se battre pour convaincre les professionnels de santé comme le grand public, que l’homéopathie, «médicaments à la fois efficaces et sûrs», était un «atout pour les patients». Ce dirigeant atypique qui fabrique ses médicaments essentiellement en France, à Sainte-Foy-lès- Lyon, Messimy, Montrichard et Montévrain, un brin soixantehuitard, mise sur la passion de ses collaborateurs autant que sur la R&D, faisant intervenir des équipes de recherche universitaires et des médecins praticiens du monde entier.
L’objectif n’a jamais été de s’enrichir
Mais ne lui parlez pas de sa fortune estimée à 780 M€, lui qui a toujours «réinvesti avant même d’avoir gagné cet argent ! Mon père possédait 40% du capital. Il a bien fallu que j’emprunte pour acheter les actions. Surtout, l’objectif n’a jamais été de s’enrichir», tonne le dynamique septuagénaire qui continue de bourlinguer à travers le monde histoire de «voir ce qui se fait ailleurs».
“J’aime les entreprises”
Convainquant autant que convaincu, on ne peut être qu’impressionné par la passion de l’homme, qui n’hésite pas à saluer, un sourire au lèvre, le discours de Manuel Valls à la dernière Université d’été du Medef. «Que quelqu’un dise haut et fort : “J’aime les entreprises” est fabuleux, non ? Je ne croyais pas voir cela un jour !».
Au fait des pratiques internationales, l’entrepreneur lyonnais s’étonne toujours : «En France, les entreprises se développent malgré les contraintes et le désamour ! Alors, le jour où la France s’ouvrira aux entreprises et aux entrepreneurs… nous serons les meilleurs du monde !». Et s’il disait vrai…