Christian Buchet, membre de l’Académie de marine et ancien secrétaire général du Grenelle de la mer, vient de publier un essai remarquable au Cherche midi. Et il a raison, il faut oser la mer car c’est une chance pour la France et l’Europe !
Le livre d’un spécialiste de la mer
Christian Buchet connait son sujet, c’est un fait.
Sa réflexion, basée sur une expérience théorique et de terrain, permet d’envisager la mer comme catalyseur et moteur de développement économique mais aussi géopolitique, stratégique et culturel. En effet, avec 11 millions de km² de domaine maritime, la France a tous les atouts pour réussir.
Le livre, baptisé Osons la mer, une révolution maritime pour faire de la France la première puissance économique mondiale, résume les travaux d’Océanides, l’un des plus importants programmes au monde de recherche en sciences humaines de 264 chercheurs issus de 40 pays sur une période de 5 ans et pesant le rôle de la Mer et des flux dans l’histoire de l’humanité. Programme que Christian Buchet a eu piloté en qualité de directeur scientifique.
La mer, nouvel horizon
La mer doit donc devenir pour la France un nouvel horizon, une « nouvelle frontière ».
L’Homme, de tous temps, a toujours eu besoin de se projeter dans le futur, de se dépasser, de voir grand et de penser à long terme. Je regrette que ce ne soit aujourd’hui plus le cas, que ce soit pour une partie de nos concitoyens, ou, plus grave, de nos dirigeants. On voit d’ailleurs que ce sont les états les moins démocratiques, les plus totalitaires et/ou les plus impérialistes qui pensent au long terme et qui anticipent.
Les candidats à la présidentielle, et les dirigeants politiques seraient d’ailleurs bien inspirés de lire ce livre.
La France a de grands atouts, géographique, par la taille et la répartition sur le globe de son domaine maritime, en matière de construction navale, de recherche océanographique, etc. N’oublions pas également l’importance des biocarburants, de l’énergie, et de principes actifs qui pourraient être les médicaments de demain. D’autant, que nous dépendons trop de principes actifs fabriqués à l’étranger.
La France serait bien inspirée de prendre sa part et de se positionner en leader géopolitique et stratégique sur ce domaine particulier. Afin d’éviter aussi que les mêmes erreurs ne produisent les mêmes effets dans une période où il convient de rechercher par exemple de nouvelles sources d’énergies, tout en sauvegardant le climat et la biodiversité.
La puissance maritime française doit être la source d’un nouvel essor, d’un nouvel élan.
Liée à la francophonie et à d’autres pays maritime européen, cela peut être une formidable force et un programme enthousiasmant.
Mais il faut aussi et surtout penser à long terme, avoir une vision philosophique et une volonté politique, comme pour l’espace.
Deux thèmes si différents, et pourtant si proches.
Yannick Boutot