Par Adrien Moreira, cofondateur de Bruce
Tribune. La reprise économique bat son plein dans bien des industries dans lesquelles les embauches décollent à nouveau. Champagne ? Pas si vite ! Les employeurs doivent désormais jouer toutes leurs cartes pour attirer les bons profils, entre pénurie des talents et nouveaux besoins exprimés par les candidats.
Le travail flexible est parti pour durer
Face aux difficultés qu’a amené la crise sanitaire, l’équilibre vie professionnelle/personnelle et le besoin de flexibilité au travail est de plus en plus plébiscité par les candidats. Particulièrement important pour les jeunes générations, un bon équilibre entre charge de travail et charge mentale personnelle est essentiel. Les entreprises se doivent de répondre à ce besoin légitime des travailleurs de demain. Ainsi, de nouveaux “avantages” émergent et sont proposés par les entreprises pour apporter plus de flexibilité aux salariés, à l’image des vacances illimitées, des semaines flexibles, du télétravail, de la semaine de quatre jours ou encore des services sur le lieu de travail. Ces tendances s’inscrivent dans une démarche de qualité de vie au travail et d’épanouissement des collaborateurs dans leur vie professionnelle. Les entreprises l’ont bien compris : pour être compétitives sur le marché du recrutement, elles doivent mettre le collaborateur au premier plan.
Diversité et inclusion ne sont plus des options
Enjeux phares des recruteurs, la diversité et l’inclusion sont progressivement devenus des indicateurs de performance largement pris en compte par les entreprises dans leurs bilans. De nombreuses études ont montré la dimension positive de la diversité au sein d’une même équipe : meilleures performances, ouverture d’esprit et bien-être des salariés. La tendance avait d’ores et déjà pris le pas en 2021 avec une réelle prise de conscience, notamment sur la discrimination homme/femme ou encore sur la diversité culturelle en startup. Ainsi, en 2022, les entreprises devront exécuter des plans d’actions clairs : prise en main de leur rôle pédagogique auprès des collaborateurs sur l’inclusion, formation des managers, augmentation de la visibilité des offres sur des plateformes spécialisées mais aussi intégration durable de ces valeurs à la culture d’entreprise et à la marque employeur.
La qualité de vie au travail au cœur des priorités
Déjà installé depuis un moment dans la vie des entreprises, le sujet du bien-être et de la QVT est d’autant plus d’actualité depuis la crise sanitaire. Un besoin d’équilibre et de réduction de charge mentale est un critère primordial pour les collaborateurs de demain. En tant qu’employeur, mettre en place des actions en la matière devient un prérequis pour attirer de nouveaux talents. Ostéopathie en entreprise, salles de sieste, atelier sophrologie et méditation, gestion du stress, ergonomie et bonnes postures… sont autant d’initiatives attendues et attractives. Outre des critères comme le salaire ou les missions, les candidats de demain auront besoin de sens et d’un équilibre vie professionnelle/personnelle plus marqué. La mise en place d’une réelle politique de QVT permettra de fidéliser et d’attirer les meilleurs talents tout en augmentant la productivité et en favorisant un environnement de travail bienveillant.
Des processus de recrutement digitalisés
Ils devront s’appuyer sur trois critères : le gain de temps, l’efficacité et l’impartialité. Le digital permet de diffuser largement les annonces, de réduire le temps de tri et de sélection des candidatures et d’accélérer considérablement le processus de recrutement. De même pour le talent, le digital permet de trouver rapidement des offres d’emploi ciblées et de candidater en quelques clics. Grace au digital et à la crise sanitaire, l’entretien vidéo s’est amplement démocratisé pour recruter à distance ou gagner du temps de trajet en digitalisant les premiers rendez-vous. Un nombre croissant d’entreprises vont encore plus loin en offrant la possibilité aux candidats de charger une vidéo pré-enregistrée pouvant être analysée grâce à l’intelligence artificielle. Ainsi, le candidat est évalué en fonction de son vocabulaire ou encore de sa gestuelle. Mais cette pratique connait évidemment ses limite tant elle n’est pas en mesure d’évaluer les « soft skills » des candidats (créativité, esprit critique, intelligence émotionnelle,…)
Instagram, Tiktok… les nouveaux terrains de jeu de l’emploi
En plus d’avoir conquis la toile, le marché du recrutement part à l’assaut des réseaux sociaux. En effet, les équipes RH n’hésitent pas à mettre en avant leurs offres et à rechercher les meilleurs talents sur des réseaux sociaux tels que TikTok, Instagram ou encore Snapchat. L’impact est double pour les recruteurs car les réseaux constituent une plateforme de diffusion et de valorisation de leur marque employeur, en plus d’être un terrain de jeu idéal pour attirer des milliers de nouveaux talents. Le recrutement via les réseaux sociaux permet également de transformer l’exercice en un moment ludique. Certaines entreprises n’hésitent pas à sortir des sentiers battus en demandant des candidatures vidéo sur les réseaux en taggant l’entreprise ou en ajoutant un hashtag dédié au recrutement. Cette tendance appréciée par les entreprises et les candidats attire également l’attention des réseaux sociaux, à l’instar de TikTok qui considère l’intégration officielle du recrutement sur sa plateforme.