Tribune. Le coworking va-t-il de pair avec la traduction ? L’image de « Lost in translation » du traducteur travaillant seul est maintenant considérée comme dépassée car de nombreux traducteurs recherchent des espaces de coworking et des bureaux, en particulier dans la ville et les grandes agglomérations.
Pourtant, en plus d’être sociable et plus attractif économiquement pour les traducteurs, le coworking offre-t-il un potentiel d’un point de vue technique ? Il va sans dire que travailler avec les autres stimule un peu plus les neurones, fournissant un meilleur processus de pensée et un travail plus rapide, avec moins de distraction. À moins que vous ne soyez un gourou en termes d’autodiscipline, il y a beaucoup plus de distractions dans un bureau à domicile !
Si vous y réfléchissez, un traducteur peut-il vraiment travailler à domicile ? Cela semble être une tâche pratiquement impossible à l’heure actuelle car il y a peu de place pour la progression, notamment en termes de formation, d’interaction interne avec les collègues et la superficie offerte pour organiser des réunions avec les clients.
En outre, si les traducteurs se regroupent et co-travaillent, ils peuvent également travailler ensemble pour fournir de meilleurs services à l’utilisateur final, c’est-à-dire au client. Le traducteur sera plus performant. Le traducteur a besoin d’une équipe pour la post-édition et la révision. Il s’agit d’une tâche vitale et même les meilleurs traducteurs ont besoin d’un œil objectif sur tout document traduit. En se regroupant dans un bureau partagé, plusieurs spécialités peuvent être combinées, offrant aux clients un spectre plus large en termes d’offre. Si nous prenons l’exemple du traducteur, des traducteurs spécialisés dans les domaines des finances ou du droit peuvent travailler ensemble dans le même bureau.
Par ailleurs, coworking peut permettre la création d’entreprises dans le secteur de la traduction à un coût très séduisant. Les entreprises de traduction peuvent utiliser l’espace de coworking pour construire et créer de nouveaux secteurs et développer leur industrie. Une autre attirance du coworking est la surface qui peut être déployée pour l’infrastructure du bureau et les machines utilisées. Des appareils plus grands et plus rapides peuvent être installés, offrant une prestation de service plus rapide et plus rentable. Il offre également un potentiel de croissance sur mesure offrant la possibilité d’accueillir des stagiaires au sein du même bureau.
Avec un espace ouvert, le potentiel de croissance est présent avec une sensation d’expansion à la clé. La discussion et les réunions sont également primordiales pour les traducteurs. Ces échanges permettent le traducteur de trouver de nouveaux termes, lors de tâches complexes. De même, l’organisation des réunions est beaucoup plus facile dans un espace de coworking, car le plan ouvert offre la possibilité d’horaires de réunion réguliers sans avoir le souci de trouver une salle ou de la réserver.
Alors, pouvons-nous contourner l’opportunité du coworking et continuer à offrir des services en solo aux clients ? Il semblerait que la réponse soit non, mais avec les options de réunion par ZOOM ou par TEAMS, la réponse n’est pas aussi claire que nous le pensons.
Enfin, pour clôre sur ce buzz de coworking : les traducteurs travaillant seuls vont-ils désormais monter à bord et rejoindre l’effervescence de cette nouvelle tendance ? Seul l’avenir nous le dira…
Jane Kochanski
Expert Judiciaire
Cour d’appel de Paris
Section H : Traduction