La période est incertaine aujourd’hui, comme hier ou demain. Une fois cette lapalissade posée, que faire ? Les technologies et les marchés se renouvellent, les business plan peuvent rapidement devenir obsolètes ; prendre conscience de ces mouvements est indispensable pour le dirigeant.
La question du bon timing pour entamer un changement reste épineuse pour l’entrepreneur. Plus l’urgence se fait sentir, plus le changement devient difficile et risqué pour la survie de l’entreprise. La capacité d’adaptation n’est pas seulement une condition de survie des humains, mais aussi des organisations.
Se préparer au changement
Lors de la fondation, l’entrepreneur part d’un concept dont il est convaincu de la pertinence, en espérant que sa validité perdure dans le temps. Il lui est impossible de se projeter dans un monde qui n’existe pas encore. Pourtant, l’anticipation des tendances est une tâche à part entière du leadership.
La démarche à privilégier pour y parvenir repose sur trois éléments inextricablement liés. D’abord, prévoir un questionnement régulier du modèle existant, y intégrer les informations de veille des marchés, pour créer une nouvelle approche budgétaire s’il y a lieu.
Le questionnement intègre l’évolution des derniers chiffres d’affaires, les bénéfices, le besoin d’investissements, l’apparition de nouveaux concurrents et nouvelles technologies, l’obsolescence ou la modernité des savoir-faire, le besoin de compétences en interne…
Autant de critères qui pointent vers une évolution nécessaire, ou pas. Le dirigeant peut déléguer en interne ou en externe pour reprendre la main et décider in fine de la future stratégie.
Ne pas remettre à demain
Tout entrepreneur expérimenté dispose d’une intuition souvent juste, pourtant insuffisante. Car la tentation est grande de se dire que cela va aller, que l’activité va se poursuivre jusqu’à ce que la réalité s’impose.
Les adaptations, les révolutions de modèle économique sont synonymes de difficultés : trouver les fonds, licencier, former ou recruter de nouvelles compétences… Les remises en question passent pourtant mieux quand elles se font de façon volontaire et non imposées par les circonstances.
Virgin, l’habitué du pivot
Le concept de Virgin a commencé avec la vente de disques par correspondance. Une grève postale en Angleterre décide de l’ouverture de sa première boutique, prémices de bien d’autres dans le monde entier. Peu après, le disque mène à l’avènement du label star des années 80.
Vient le temps du vrai changement. Richard Branson vend Virgin Music pour consolider le lancement de Virgin Atlantic, sa compagnie aérienne, et lancer d’autres marchés, comme les sodas ou le transport ferroviaire…
« Chaque success story est une histoire d’adaptation constante, de révision et de changement. Une entreprise qui reste immobile sera vite oubliée. Tenter de provoquer des changements positifs est un principe que nous avons intégré dans la famille Virgin depuis plus de quatre décennies », nous rappelle Richard Branson.