Les non-salariés ont encore le choix de ne pas souscrire à une mutuelle. Mais avec la baisse des remboursements de la “Sécu”, il vaut mieux en prendre une ! Comment faire le choix le plus économique possible avec des prestations efficaces et complètes ?
Les années passent, le fameux “trou de la sécu” continue de se creuser, les prestations de l’assurance maladie ne cessent de diminuer. Ce désengagement s’accompagne d’une augmentation du tarif des consultations (la consultation d’un généraliste conventionné est aujourd’hui de 25 €) et autres actes médicaux, d’un déremboursement massif de nombreux médicaments, etc. Le ticket modérateur, c’est-à-dire la somme qu’il vous reste à sortir de votre poche après la déduction des remboursements, n’en fi nit pas de prendre du ventre et peut parfois mettre à mal un budget déjà serré, au point de faire réfl échir non pas sur la nécessité de consulter un médecin mais plutôt sur la possibilité fi nancière de le faire.
Pour prendre en charge les frais non-remboursés, il faut adhérer à une complémentaire santé. Vous devez cotiser chaque mois pour s’affilier à un organisme qui prendra en charge totalement ou partiellement le ticket modérateur, c’est-à-dire ce qui reste à charge du patient après le remboursement de la Sécurité sociale. Cette adhésion peut être individuelle ou collective, sous la forme d’une mutuelle d’entreprise, obligatoire depuis 2016 pour les salariés.
Ce service est fourni par trois types d’organismes : des sociétés d’assurances, des instituts de prévoyance et des mutuelles, souvent professionnelles ou interprofessionnelles, régies par le code de la mutualité et donc à but non lucratif.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise mutuelle. Il s’agirait plutôt de formules adaptées ou non à vos besoins. Posez-vous les bonnes questions avant tout choix. Par exemple, portez-vous des lunettes ?
Il faut opter pour une mutuelle santé qui prend bien en charge les frais d’optique. Avez-vous des problèmes dentaires identifiés ?
Choisissez alors une formule qui rembourse bien ce type de frais, souvent onéreux par ailleurs. Vous avez une santé de fer ? Jamais malade ?
Cherchez dans les propositions le contrat d’entrée de gamme qui prendra le relais uniquement en cas de coup dur.
Si à l’inverse vous avez une santé fragile, choisissez une formule très généreuse incluant des plafonds de remboursement élevés, des consultations de prévention gratuites et autres avantages.
La plupart des assureurs et organismes mutualistes ont assimilé cette diversité des besoins. Pour faciliter la tâche de leurs futurs clients, ils proposent pour une meilleure lisibilité, une gamme à plusieurs « étages » ou des « profils » variés, allant du plus économique au plus protecteur.Etudiez à la loupe votre contrat de mutuelle actuel
Regardez votre couverture actuelle et posez-vous les bonnes questions. Votre contrat est-il adapté à vos besoins de santé ? Vos cotisations sont-elles devenues trop élevées ? Avez-vous besoin d’une plus large couverture à titre préventif ?
Maintenant que vous avez défini vos besoins de santé, il vous sera beaucoup plus facile de faire un diagnostic de votre contrat actuel.
Intéressez-vous tout d’abord au prix. Votre contrat actuel est-il au juste prix, notamment par rapport à votre niveau de couverture ?
N’hésitez pas à comparer les coûts des autres mutuelles (en général disponibles en ligne) pour vous faire une idée juste de la valeur de votre protection.Garanties essentielles : les points clés à vérifier
Méfiez-vous des différences de présentation entre les différentes mutuelles, et notamment du vocabulaire utilisé. Certaines complémentaires expriment le niveau de remboursement en pourcentage du tarif de base de la Sécurité sociale en l’incluant ou non – ce qui, au final, peut donner un remboursement moindre. Les contrats de base partent de prises en charge de 100 % du tarif de la Sécurité sociale à des remboursements plus intéressants pouvant atteindre 200 %, voire 300 % du tarif de la SS, tandis que d’autres proposent un montant forfaitaire (50 €, 200 €).
Le choix du niveau de prise en charge est important selon les professionnels de santé que vous consultez (conventionnés ou pratiquant les dépassements d’honoraires). Lorsque la base de remboursement de la Sécurité sociale est très faible (prothèses dentaires, lunettes), un pourcentage impressionnant peut correspondre en réalité à un remboursement très modeste.
Si vous n’avez pas le temps ou l’envie de vous intéresser aux moindres détails du contrat, vous vous ferez déjà une bonne idée du niveau de protection proposé en vous cantonnant à l’étude des postes de remboursement les plus essentiels d’une complémentaire santé, à savoir :
L’hospitalisation, la médecine de ville, l’optique, les soins dentaires
Si votre âge et votre situation familiale sont des critères déterminants à considérer. Un jeune actif célibataire pourra ainsi se contenter plus facilement d’une mutuelle minimaliste tandis qu’un couple avec enfants réalisera des économies en optant pour une mutuelle familiale. Après la retraite, enfin, la souscription d’une mutuelle « senior » correspondra davantage à vos besoins et vous offrira un meilleur rapport qualité/prix. Prenez néanmoins le temps de jeter un coup d’œil sur le volet « prévention » qui peut vous proposer de nombreuses prestations intéressantes comme des dépistages gratuits, une séance offerte de médecine douce par an, etc.Le remboursement est-il rapide ?
Les frais de santé peuvent parfois grever un budget très rapidement. Il est donc important de regarder la vitesse à laquelle votre mutuelle vous rembourse les frais que vous avez avancés pour faire jouer la concurrence sur ce critère aussi.Autre question très importante à se poser : votre mutuelle pratique-t-elle le tiers payant, c’est-à-dire l’avance des frais ?
Vous avez probablement déjà eu une question à poser à votre organisme de mutuelle. Le service client a-t-il été disponible ? A-t-il su répondre efficacement à vos attentes ?Comment comparer les différentes formules proposées
Il existe autant de contrats de mutuelle différents qu’il existe de profils d’assurés. Nous vous conseillons donc de vous renseigner avant de souscrire et de comparer les différentes formules proposées, en fonction de vos besoins et au vu de votre contrat de mutuelle actuel.
Avant une nouvelle souscription, pensez également à regarder quelle mutuelle propose les frais de dossier les moins élevés ? Quelle mutuelle fait une offre promotionnelle ?
Pour comparer les mutuelles en un clin d’œil, rien de plus simple ! Utilisez un comparateur de mutuelles santé sur internet. (Plusieurs sites gratuits existent qui comparent les tarifs et les garanties des principales mutuelles santé). Consultez aussi les avis des assurés sur leur mutuelle.
Ces derniers témoignent sur leurs diverses expériences avec leurs assureurs, vous pouvez ainsi vous faire votre propre opinion, et avoir une idée finale sur la meilleure mutuelle dont vous avez besoin.
Après avoir fixé vos priorités (optique, dentaire, assurance hospitalisation), le comparateur vous proposera un tableau synthétique des formules offrant les prestations les plus complètes ou les moins chères, en faisant automatiquement le tri parmi des dizaines voire des centaines de formules.Renseignez-vous sur la santé de votre mutuelle
Une fois que vous avez porté votre choix sur une mutuelle, il vous reste une dernière étape avant la souscrip-tion : Renseignez-vous sur l’orga-nisme en question.
Commencez par consulter l’actualité sur la mutuelle de votre choix : est-elle plutôt positive ? Regardez ensuite sa santé financière : parle-t-on de licenciements massifs, de rachat de société, etc. ?
Vérifiez également si l’organisme de mutuelle est bien enregistré à l’ORIAS (Organisme pour le registre des intermédiaires en assurance). L’inscription à ce registre est obligatoire pour toute société d’assurance afin de pouvoir exercer l’activité d’intermédiation en assurance en France. Il s’agit pour vous de savoir si votre future mutuelle est habilitée à pratiquer son travail. Sous quelle dénomination est-elle enregistrée à l’ORIAS ? La mutuelle à laquelle vous désirez souscrire est-elle spécialisée ou l’assurance n’est-elle pratiquée qu’à titre d’accessoire ? D’une manière générale, méfiez-vous des organismes non spécialisés en assurance… Vous pouvez également vous renseigner sur le site de la FFSA (Fédération Française des Sociétés d’Assurances), ou de la GEMA (Groupement des Entreprises Mutuelles d’Assurances).
Voilà, vous avez maintenant toutes les cartes en main pour choisir la meilleure mu-tuelle !Avec ou sans tiers payant ?
Quelques mutuelles ont pour principe de vous rembourser a posteriori, par virement sur votre compte bancaire, tandis que cer-taines complémentaires vous dispensent d’avancer le moindre sou de la part « mu-tuelle » en cas de consultation ou d’achat de médicaments chez des professionnels de santé partenaires. C’est la défi nition du tiers payant.Si vous êtes attaché au tiers payant en rai-son de son côté pratique, n’oubliez pas de vérifi er ce point avant de souscrire auprès de votre nouvelle complémentaire santé. Gardez toutefois à l’esprit que les mutuel-les sans tiers payant sont en moyenne un peu moins chères, dans la mesure où elles incitent moins à la surconsommation de soins et supportent des charges de fonc-tionnement moins élevées.Contrat responsable ou non responsable ?
La notion de « contrat responsable » est centrale dans le domaine de la complémentaire santé en France, et il est important de vérifi er que le contrat de votre choix com-porte bien ce label. Le but d’un contrat res-ponsable est d’assurer au moins une protection de base à chaque assuré sans pour autant le déresponsabiliser. Ces mutuelles sont encadrées plus strictement que les autres par la réglementation, et acceptent de se conformer à un « panier de soins » dé-fi ni par les autorités publiques et incluant des minimums et/ou des maximums de remboursement.A l’inverse, les contrats non responsables peuvent inclure des prestations plus géné-reuses (remboursement de la participation forfaitaire en cas de consultation d’un mé-decin, prise en charge des dépassements d’honoraires sans limite…) mais bénéfi cient d’une fi scalité moins favorable. Par consé-quent, ne représentant que 5 à 10 % du marché, ces derniers sont généralement plus chers.
Délai de carence, délai de remboursement, questionnaire de santé…
Le montant d’une garantie ne fait pas tout : encore faut-il bien vérifi er les conditions de sa mise en œuvre ! Ainsi, certaines assurances et mutuelles n’hésitent pas à prévoir au contrat un « délai de carence », c’est-à-dire une période pendant laquelle vous ne pourrez pas encore prétendre à tout ou partie des prestations. Un délai de carence de six mois, par exemple, implique qu’une garantie ne sera active qu’au bout de six mois après votre adhésion à la mutuelle.
Fuyez autant que possible les assureurs qui vous imposent le renseignement d’un ques-tionnaire de santé inquisiteur, qui n’a d’autre but que de justifi er une sur cotisation ou la suppression pure et simple de certaines garanties. Par ailleurs, préférez un orga-nisme qui s’engage à vous rembourser dans tous les cas sous un certain délai (un mois, deux mois).
Notre système de santé est considéré comme l’un des plus performants au monde selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Cependant, selon l’adage bien connue, si la santé n’a pas de prix, elle a un coût ! Pour résorber au mieux le fameux “trou de la Sécu”, les gouvernements suc-cessifs ont eu tendance ces derniers temps à basculer une partie du remboursment sur les mutuelles. Et cette tendance va malheu-reusement s’accentuer dans les prochai-nes années avec le vieillissement de la po-pulation. Raison de plus pour être très at-tentif dans le choix de cette assurance-santé devenue obligatoire !
Pour trouver une mutuelle santé adaptée à votre profil, il vous faudra d’abord définir vos propres critères.
- Quel est votre profil en matière de santé ?
- Combien de personnes souhaitez-vous couvrir ?
- Quel est votre budget ?
Autant de questions à vous poser afin de bien définir la formule de mutuelle qui vous convient le mieux.
Les commentaires sont fermés.