L’entreprise bretonne L’Aquaphile, spécialisée dans les énergies renouvelables en mer et fleuves, mise sur les produits de loisirs nautiques pour accélérer son développement.
Velosub, Eazydive, Pedayak, Hydro-Gen… à l’origine de ces produits en lien avec la mer, David Adrian, un homme passionné. Ce pétillant quinqua, ancien nageur de combat du commando Hubert qui compte plusieurs milliers d’heures plongées à son actif, se consacre désormais au développement de technologies innovantes, à la formation et au conseil. Une reconversion plus que réussie !
Entreprise low cost
Après 18 ans de carrière dans la Marine nationale, puis une dizaine d’années comme salarié dans de grands groupes industriels, notamment à l’étranger, ce diplômé d’HEC rentre en France pour prendre un nouveau chemin professionnel. «Après près de 30 ans comme fonctionnaire puis salarié, j’ai souhaité retrouver une certaine indépendance professionnelle. Surtout, j’avais envie de créer quelque chose de réellement personnel».
Marin dans l’âme, David Adrian se tourne naturellement vers le monde de la mer pour son nouveau projet, lançant à Lyon en 2006 L’Aquaphile. «Dans mon garage, j’avais déjà travaillé sur des prototypes de produits de loisirs nautiques. En créant L’Aquaphile, je me suis donné les moyens de les améliorer, de les fabriquer et de les commercialiser». N’engageant que ses fonds propres, le chef d’entreprise opte pour un fonctionnement low cost.
«L’Aquaphile s’autofinançant, j’ai appris à maîtriser les coûts de façon drastique !» Consacrant toutes ses ressources à son projet, il fait le choix de ne pas se salarier durant les 4 premières années, continuant à œuvrer pour d’autres entreprises parallèlement pour vivre.
Pour autant, grâce à son expérience (il a manipulé différents engins nautiques au cours de sa carrière militaire), il conceptualise le Velosub, un «vélo» qui s’utilise allongé sur le ventre la tête ou le buste posé sur le flotteur avant, les pieds sur les pédales, pour une pratique aquagym naturelle. Ce 1er produit est un succès.
Énergies renouvelables
Parallèlement aux loisirs nautiques, l’ex-officier développe l’Hydro-Gen, «une hydrolienne destinée aux sites isolés et aux pays peu ou mal desservis en énergie». Pour financer ce projet qui nécessite un investissement de 200.00 €, l’entrepreneur se tourne vers la région Bretagne et l’Ademe.
Après plusieurs années de test, l’Hydro-Gen, vendue 100.000 € pour le modèle 20 kW, 300.000 € pour le 70 kW, est commercialisée en 2015. «Notre première Hydro-Gen se trouve aujourd’hui au large de l’Afrique, sur une plateforme pétrolière. La seconde sera livrée fin 2016, où elle sera placée sur le fleuve Congo non loin de Brazzaville».
Deux ventes dont le chef d’entreprise se réjouit, avec un bémol. «Le marché des énergies renouvelables de la mer et du fleuve est compliqué. Nous avons eu des commandes repoussées puis annulées, c’est laborieux», confie le patron dont l’entreprise enregistre un CA de 200.000 €.
Face à une situation compliquée, l’entrepreneur recentre donc son activité, désormais installée dans le Finistère, principalement sur les produits de loisirs nautiques. «J’ai ressorti de vieux projets et finalisé leur développement, notamment le Pedayak, un kayak à pédales et à hélice, et l’Eazydive, un »kit » de plongée comprenant une bouteille de plongée basse pression (10 bars) et un détendeur logés dans un sac à dos, permettant aux plaisanciers de faire de courtes plongées». Si l’industrialisation du Pedayak, réalisée en Tunisie, «a été un échec», l’Eazydive, fabriqué en France, a déjà séduit plusieurs clients.
Un PME en eau douce
CA : 200.000 €
Actionnariat : 100% David Adrian
Concurrence : Beuchat