Je m'abonne

Comment exporter en Italie ?


Deuxième marché à l’exportation de l’Hexagone, l’Italie est une destination quasi incontournable pour les PME françaises, dynamisée par l'Exposition Universelle qui se tient actuellement à Milan.  

Entreprendre - Comment exporter en Italie ?

Deuxième marché à l’exportation de l’Hexagone, l’Italie est une destination quasi incontournable pour les PME françaises, dynamisée par l’Exposition Universelle qui se tient actuellement à Milan.
 

 Troisième économie de la zone euro, après l’Allemagne et la France, l’Italie a deux gros atouts dans sa manche : une activité qui dégage un fort excédent commercial, de 30 Mds€, et un déficit des comptes publics ramené au-dessous de la barre des 3%.

Un retour à la croissance, entre 0,5 et 1% pour 2015, qui fait de notre voisin transalpin un marché dynamique et attractif pour les PME françaises.

Des échanges importants

«La France et l’Italie ont des relations économiques historiques et importantes. Les échanges commerciaux représentent 66 Mds€, même si le solde commercial (5,8 Mds€ en 2013) est strictement déficitaire pour la France. En termes d’investissement, les 1.500 filiales françaises implantées en Italie réalisent 88 Mds€.

L’Italie est pour sa part 7ème pays investisseur en France où l’on recense 1.400 entreprises italiennes», rappelle Didier Bourguignon, directeur du bureau Business France (le nouveau nom d’Ubifrance) à Milan, qui ajoute que «l’Expo 2015 est une occasion incroyable pour les entreprises françaises de démontrer leurs savoirs, leurs savoir-faire et leurs savoir-être».

C’est particulièrement vrai pour l’agroalimentaire, thématique majeure de l’événement, mais la France exporte également de la métallurgie, de la chimie, de l’énergie, des équipements de transport, des voitures, des matières premières agricoles, des produits de santé et de bien-être… sans oublier les nouvelles technologies.

Plusieurs start-up françaises innovantes y connaissent d’ailleurs un beau succès, comme Sigfox ou ShowroomPrivé. De belles opportunités existent également dans le domaine de la sous-traitance industrielle, notamment dans le secteur de l’énergie.

Miser sur les PME

Constitué de 20 régions, le pays présente une économie très contrastée, où le PIB du nord (les trois quarts de l’activité) est le double de celui du sud. «Le tissu d’entreprises est dense, 4,5 millions, majoritairement composé de PME familiales, dynamiques, souvent regroupées en districts industriels ou en contrats de réseau.

Le “contratto di rete” étant un instrument juridique astucieux, il permet à des PME de se regrouper sur une courte durée et d’accéder à des marchés qui leur seraient sinon inaccessibles du fait de leur taille. On compte ainsi plus de 1.500 contrats de ce type en Italie», explique Didier Bourguignon.

Les réseaux de distribution italiens sont très fragmentés et le plus souvent régionaux. Il est donc assez facile de trouver un intermédiaire (agent, importateur…) avec lequel démarrer une activité.

«Pour s’implanter rapidement, il existe aussi de fortes opportunités de rachat de PME industrielle, textile, habillement, mécanique, plasturgie… parfois exportatrices, confrontées à des problèmes de trésorerie et de transmission», souligne l’expert. À noter également la montée en puissance de nouveaux modèles de distribution, avec des chaînes spécialisées, et l’émergence du concept de franchise. Des domaines pour lesquels la France est un leader.

Attention au protectionnisme

Plus connu pour ses marques comme Président ou Lactel, le géant français des produits laitiers Lactalis (16 Mds€ de CA) a dû affronter une véritable levée de boucliers en 2011 de la part du gouvernement lors de son OPA sur son équivalent italien, Parmalat (4 Mds€ de CA). Décret anti-OPA, enquête judiciaire sur les conditions d’entrée au capital, les politiques n’ont pas ménagé leurs efforts pour que Parmalat reste italien.

Une réaction au rachat, un mois plus tôt, d’un autre fleuron national, le joaillier Bulgari, par le français LVMH. L’interventionnisme semble d’ailleurs être une constante dans les relations entre le groupe d’Emmanuel Besnier et les autorités transalpines. En 2013, le parquet de Parme demandait l’annulation de la reprise de Lactalis US par Parmalat, invoquant de «sérieux doutes sur la logique et les conditions de la transaction réalisée en mai 2012».

L’opération sera finalement réalisée, mais ces difficultés illustrent bien le sentiment nationaliste toujours fort de l’autre côté des Alpes.

À voir aussi