Votre boss est un hyperactif qui vous fait courir du matin au soir ? A moins que ce ne soit un profil de pervers manipulateur ? Apprenez à identifier et à comprendre toutes ces névroses qui se dessinent derrière un patron difficile, et à les reconnaître pour mieux les affronter !
Une personnalité est dite difficile lorsque certains traits de son caractère sont trop figés ou trop marqués, pas adaptés aux situations, et qu’ils génèrent de la souffrance pour elle-même ou pour autrui. Dans le monde de l’entreprise, ces personnalités existent et sont nombreuses. Parfois, il peut même s’agir de votre patron…
Des profils très variés
Un patron difficile peut littéralement vous « pourrir » la vie. Mais comment obtenir des résultats positifs même avec des personnalités très désagréables qui ne font aucun effort pour changer ?
Selon une étude menée en milieu professionnel, elles sont environ 10% à représenter 70% des problèmes dans la plupart des entreprises.
Les recherches démontrent aussi que seulement 1 personne sur 5 sait comment gérer un patron difficile mais que cela est souvent dû au hasard ou à leur intuition.
Pourtant, il existe de véritables stratégies et des techniques très concrètes pour neutraliser un boss persécuteur.
Les patrons difficiles sont comme des trous noirs : ils vous pompent toute votre énergie, ne donnent rien en retour et vous font « disparaître » en quelques instants. Ils se présentent sous des formes très diverses : un patron obtus et explosif, ou hyperprotecteur et sournois, ou sinistre et hostile, ou arrogant et envahissant, ou hypersensible et envieux, ou en pleine crise de je-sais-tout, etc.
Apprendre à le différencier
Selon Alain Lacamps, il existe 3 types de patrons difficiles. Savoir les différencier est un avantage non négligeable qui vous permettra de vous défendre avec la stratégie la plus efficace :
– Les agressifs :
ils savent tout sur tout. Ils sont hostiles, corrosifs et méchants.
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Les négatifs :
ils se plaignent que la terre entière complote contre eux. Ils vous découragent en toute occasion car cela justifie leur position…
–
Les huîtres :
ce sont les « mous » qui n’ont jamais d’avis. Vous leur posez une question et ils répondent invariablement par « comme vous voulez », « j’sais pas », « heuuuu », « bah » ou un lourd silence.
Apprendre à les reconnaître Pour se protéger d’un patron difficile qui encombre et complique notre existence professionnelle au quotidien, il faut d’abord apprendre à le reconnaître et à le cerner. Pour cela, sachez que chaque profil névrotique a des fonctionnements et des comportements bien précis qu’il vous suffit d’identifier :
Personnalité anxieuse :
– Soucis trop fréquents et/ou trop intenses
– Attention permanente aux risques
– Tension physique excessive
Personnalité paranoïaque :
– Méfiance (jalousie, facilement offensée, recherche de détails prouvant les soupçons…)
– Rigidité (froide, manque d’émotions positives, d’humour, de rationalité…)
Personnalité obsessionnelle :
– Perfectionnisme
– Obstination
– Doute de soi
– Personne consciencieuse et avec scrupules
– Froideur dans les relations
Personnalité narcissique :
– Sentiment d’être exceptionnel
– Ambitions de succès éclatant
– Souci de son apparence physique
– En attente de privilèges et d’attentions, sans forcément de réciprocité
– Exploitation et manipulation des autres pour atteindre ses buts
– Peu d’empathie
Personnalité agressive :
– Énergique dans l’action et dans les propos
– Expression violente des émotions, peu de nuance, parfois blessante
– Forte réactivité surtout face aux difficultés, manque de recul.
Les gérer dans le milieu du travail
Pour Marie-José Lacroix, auteure du livre »Vivre et travailler avec des personnalités difficiles » (InterEditions), « Ces personnes ont perdu leur capacité d’adaptation, leur capacité à amortir les chocs de la vie. » Voici ses conseils face à deux types classiques de patrons toxiques :
Face au borderline
« Les borderline sont impulsifs, explique Marie-José Lacroix. Ils sont insécurisants pour l’équipe qui s’attend à ce que le dirigeant « pète un plomb » à n’importe quel moment. Il faut lui parler calmement, respectueusement et fermement, en aidant la personne à s’apaiser..»
Face au pervers
« Il est plus difficile de déceler une personnalité perverse parce que ce sont des personnes constamment dans la séduction. On ne se rend pas compte de la relation aliénante qui se met doucement en place. Il est important pour le cadre de ne pas se laisser prendre au jeu. Face aux humiliations qui peuvent être récurrentes de la part du pervers, il faut trouver une échappatoire et retourner la situation contre son patron, en utilisant l’humour par exemple. »
L’importance du dialogue
Quelle que soit la situation, il faut essayer d’ouvrir le dialogue avec son patron. Il faut lui parler si possible en présence d’un tiers, tout en gardant son calme et en prenant de la hauteur vis-à-vis de la situation. Autrement dit, en abordant la question concrètement, avec des exemples précis. Si le dialogue est à sens unique et que l’on se trouve devant une impasse, alors, la meilleure des attitudes à suivre sera l’évitement, voire le départ de l’entreprise…