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Comment la pandémie de Covid-19 a accéléré le développement de la RSE en Arabie saoudite


Frappée elle aussi par la pandémie de Covid-19, l’Arabie saoudite a dû faire face à des défis sans précédent dans son histoire. Malgré les immenses ressources dont le pays bénéficie, celui-ci a dû s’appuyer sur de nouvelles formes de solidarité émergentes dans le pays, et notamment sur les nouveaux acteurs...

Entreprendre - Comment la pandémie de Covid-19 a accéléré le développement de la RSE en Arabie saoudite

Frappée elle aussi par la pandémie de Covid-19, l’Arabie saoudite a dû faire face à des défis sans précédent dans son histoire. Malgré les immenses ressources dont le pays bénéficie, celui-ci a dû s’appuyer sur de nouvelles formes de solidarité émergentes dans le pays, et notamment sur les nouveaux acteurs de la RSE.

Comme le reste de la planète, l’Arabie saoudite a elle aussi souffert de la pandémie de Covid-19. Une crise à laquelle le pays n’était pas préparé, comme de nombreux autres Etats, par manque de ressources et de personnel qualifié – et qui s’est traduite très rapidement par de véritables urgences.

En premier lieu, le Royaume a d’abord dû gérer le retour de 5 000 Saoudiens expatriés qui sont entrés dans le pays avant le confinement fin mars 2020. Et ce en faisant observer le délai de 14 jours d’isolement, malgré le manque de moyens disponibles. L’Association Saoudienne pour la Responsabilité Sociale a été l’une des premières à intervenir pour remédier à cette carence. Créée début 2019 pour faire le lien entre les pouvoirs publics, le secteur privé et la société civile, celle-ci est composée d’une vingtaine d’experts en matière de responsabilité sociale et d’action caritative.

Saoud Al Subei’i, un philanthrope à la tête de l’Association Saoudienne pour la Responsabilité Sociale

L’association est dirigée par Saoud Al Subei’i, philanthrope renommé dans le pays, activiste social et poète, et l’un des rares dignitaires arabes invités à assister à la cérémonie d’investiture du Président Barack Obama, en hommage à ses efforts et réformes en matière d’aide sociale. « Mon ambition est de garantir l’accès aux soins à un maximum de personnes dans le besoin, dans le Royaume et à l’étranger, précise-t-il. Cela ne sera réalisable qu’en établissant un pont entre l’État, le secteur privé et les ONG, pour offrir financement et formation aux Saoudiens attirés par le domaine de la responsabilité sociale ».

Pour Saoud Al Subei’i, « la responsabilité sociale est la manière pour la société d’exprimer  sa reconnaissance, au travers des secteurs social, économique et environnemental ». Le président de l’association n’est pas un néophyte en termes de campagnes de responsabilité sociale. Celui qui est à l’origine de  l’acquisition par l’Arabie Saoudite du club de football de Newcastle, avec qui il travaille depuis 2015, s’est fait connaître par le club en tant qu’auteur des campagnes de responsabilité sociale du club Al Hilal. Cet engagement lui a valu de remporter le prix de l’innovation sociale dans 5 catégories lors de la conférence « Social Innovation and Morality » à Genève en 2014. Saoud Al Subei’i a par la suite été sollicité pour préparer des campagnes similaires pour le compte des clubs Newcastle et Everton. Des initiatives qui ont permis aux clubs d’améliorer considérablement leur image parmi leurs homologues européens.

L’épreuve du confinement

En mars 2020, l’Arabie Saoudite est entrée en confinement et de nombreux Saoudiens ont été contraints à l’isolement, sans accès à l’éducation, la santé ou à une aide financière. L’Association Saoudienne pour la Responsabilité Sociale s’est mise en ordre de marche pour répondre à ces défis en un temps record, en mettant notamment en place des formations en ligne animées par des formateurs de haut niveau en matière d’aide sociale, destinées à de jeunes bénévoles prenant soin des personnes isolées. L’association a fourni des provisions et des médicaments, a permis à des étudiants de poursuivre leur scolarité à l’aide de vidéos avec leurs tuteurs ; elle a également fait les démarches auprès du gouvernement au nom de ceux qui avaient besoin de conseils, et a mis sur pied des équipes médicales disponibles pour toute urgence ou problème de santé. La campagne « Avec vous, où que vous soyez » s’est révélée être une bouée de sauvetage et a prouvé, plus que jamais, l’importance de telles initiatives dans le Royaume.

L’Association Saoudienne pour la Responsabilité Sociale tend désormais à accroître sa visibilité et notoriété de ses activités et accroître le financement de ses campagnes. En nommant au poste de Présidente honoraire la Princesse Hussa bint Salman, fille du Roi Salman, l’association a fait un premier pas vers cet objectif. La Princesse est fortement impliquée dans le domaine des activités caritatives et est une militante de longue date sur les problématiques de promotion des femmes dans les médias et dans l’éducation. Ancienne étudiante et Professeure adjointe à la faculté de Droit de l’Université King Abdul Aziz en Arabie Saoudite, titulaire de deux Masters obtenus au Royaume-Uni, Hussa bint Salman entend encourager les jeunes Saoudiens à poursuivre leurs études supérieures, mener des réformes, ainsi qu’atteindre une croissance durable et les objectifs de développement du plan Vision 2030 du Royaume.

« Je suis ravie d’assumer le rôle de Présidente honoraire de l’Association pour la Responsabilité Sociale et je me réjouis de travailler avec le conseil d’administration et ses membres pour poursuivre ses objectifs, et en particulier ceux qui s’accordent avec le plan Vision 2030 du Royaume » a indiqué Hussa bint Salman dans une déclaration officielle. Elle a également ajouté que la nature unique des activités de l’association, qui permettra de faire passer le secteur social d’un secteur protégé par l’État à un secteur en développement et durable, l’avait particulièrement incitée à accepter ce rôle.

L’Association Saoudienne pour la Responsabilité Sociale fera appel à l’expertise et aux compétences de la Princesse dans les prochains mois, et organisera une série de campagnes mettant en lumière les moyens pour améliorer et développer le sort des femmes dans l’éducation, les médias, et le travail. Une manière de prolonger l’activité déjà engagée durant le confinement et de participer, ainsi, à donner plus d’ampleur à l’essor de la RSE dans le pays.

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