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Comment négocier ses frais bancaires avec son banquier ?


Tout entrepreneur sait qu’une bonne relation avec sa banque est essentielle. Pourtant, les frais bancaires passent souvent au second plan. Une erreur qui peut coûter cher, car ces coûts, souvent invisibles au départ, finissent par peser lourd sur les finances de l’entreprise. Heureusement, ils sont négociables... à condition de bien s’y prendre.

Entreprendre - Comment négocier ses frais bancaires avec son banquier ?

Un banquier, un prestataire comme un autre

Les banques appliquent des tarifs variés pour leurs services professionnels, allant des frais de tenue de compte (entre 20 et 50 € par mois en moyenne) aux commissions sur les mouvements (entre 0,1 % et 0,2 % des transactions) ou encore aux agios sur découvert (7 à 14 % selon la banque). Ces coûts, bien que modulables, dépendent en grande partie de la vigilance et des capacités de négociation du client.

Avant tout, il faut garder à l’esprit que le conseiller bancaire est aussi un commercial. Son rôle est certes de répondre à vos besoins, mais il cherche également à maximiser la rentabilité du compte qu’il gère. Ainsi, discuter des tarifs bancaires est non seulement légitime, mais attendu par les banques elles-mêmes.

Analysez vos besoins et vos frais existants

Commencez par examiner attentivement vos relevés bancaires. Combien payez-vous chaque mois en frais fixes et variables ? Identifiez les services inutilisés comme les cartes supplémentaires ou les options rarement utilisées.

Ensuite, repérez les frais cachés comme les dates de valeur (décalage entre la date de l’opération et son enregistrement comptable). Selon l’Observatoire des tarifs bancaires 2023 du ministère de l’Économie, les frais les plus fréquemment mal compris par les entrepreneurs sont ceux liés aux commissions d’intervention (8 € en moyenne par opération).

Comparez avec la concurrence

Utilisez des simulateurs en ligne pour comparer les offres des banques françaises : les frais annuels pour un compte pro varient de 240 € à plus de 1 000 € selon les services inclus. Les banques en ligne comme Qonto ou Shine proposent des forfaits compétitifs dès 9 € par mois, idéaux pour les petites structures, mais limitées (pas de découvert autorisé, peu de conseils personnalisés, financements inadaptés).

À l’inverse, les banques traditionnelles (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale…) offrent une gestion sur mesure, mais à des coûts souvent bien plus élevés.

Préparez votre argumentaire

Mettez en avant votre historique bancaire : des comptes bien gérés et un chiffre d’affaires croissant sont vos meilleurs atouts. Arrivez avec des exemples concrets de tarifs plus compétitifs proposés par des concurrents.

Des priorités à négocier

L’autorisation de découvert est indispensable et permet de minimiser les agios en cas de besoin. Lorsque cela arrive, il ne faut pas hésiter à demander l’annulation des commissions d’intervention éventuelles. Calculer en pourcentage le coût des frais annuels est aussi un bon argument.

Si vous réalisez de nombreux virements, restez vigilant sur les commissions de mouvement. Comme l’explique Philippe G., dirigeant de plusieurs agences immobilières dans les Alpes-Maritimes :

« La relation avec son conseiller est essentielle, peu importe la banque. L’idéal est de traiter directement avec le responsable de l’agence. J’ai toujours réussi à négocier les frais ou l’augmentation passagère d’un découvert en anticipant l’information et en dialoguant régulièrement, sans jamais laisser passer une quelconque commission sans en comprendre l’origine. »

Pour obtenir un package personnalisé parfaitement adapté à sa situation, le dialogue continu avec son banquier est donc indispensable.

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