La France a marqué la première implantation du laboratoire biopharmaceutique mondial Pfizer en dehors du territoire américain. Plus de 65 ans plus tard, le groupe est devenu l’un des acteurs incontournables de la santé en France. Interview d’Henriette Dræbye Rosenquist, Présidente de Pfizer France.
Depuis plusieurs années, Pfizer collabore étroitement avec des biotechs. A quel objectif répond cette stratégie de partenariat ?
Henriette Dræbye Rosenquist : « Innover ne consiste pas toujours à inventer de A à Z, mais aussi à allier les compétences et partager les expertises via des partenariats clés. Pfizer a toujours mis en place des partenariats avec des organisations externes qui partagent l’objectif commun de trouver des innovations médicales qui changent la vie des patients. Nous recherchons continuellement de nouveaux partenaires avec des concepts scientifiques audacieux, des capacités et des technologies qui ont le potentiel d’apporter des traitements innovants.
Ils viennent renforcer notre recherche interne et sont essentiels pour identifier et faire progresser les découvertes scientifiques. Ces collaborations personnalisées se tissent à tous les stades du développement d’un médicament, de la recherche fondamentale aux phases de développement clinique ».
Quels intérêts ont à la fois le groupe et les biotechs de prendre part à ce type de partenariat ?
Henriette Dræbye Rosenquist : « Notre vision de l’innovation est d’associer, en fonction des besoins, les compétences de chacun et de partager les expertises pour développer la solution la plus utile pour le patient. Nous n’avons pas de cadre de collaboration préétabli et sommes flexibles sur les formes que peuvent prendre les partenariats.
Pour ce qui est des biotechs, nous recherchons des collaborations où chacun va apporter des expertises complémentaires pour réaliser ce qui n’aurait pas pu être fait seul. Et dans une optique plus large, ces collaborations scientifiques permettent aux biotechs de se développer, d’avoir un rayonnement international en générant des publications, des brevets ; elles sont également source d’activité économique pour le territoire avec la création d’emplois ».
Quels sont les exemples les plus probants ?
Henriette Dræbye Rosenquist : « Nous sommes présents dans 6 grandes aires thérapeutiques où nous pensons que le besoin médical est important et pas encore satisfait : inflammation-immunologie, oncologie, maladies rares, vaccins, maladies infectieuses et médecine interne (avec les maladies cardiovasculaires). Nous avons actuellement 96 molécules en cours de développement, le pipeline le plus solide de notre histoire.
Pour exemple, nous croyons dans la technologie de l’ARNm, et notre partenariat avec BioNTech a permis de découvrir et développer en un temps record un vaccin pour lutter contre la covid-19. Nous travaillons aussi avec Acuitas Therapeutics ou BEAM Therapeutics sur les différentes applications de la technologie (cancers, maladies génétiques, autres virus respiratoires) ».
Avec quelles biotechs françaises Pfizer a-t-il un partenariat ?
Henriette Dræbye Rosenquist : « Nous avons noué depuis plusieurs années des partenariats pour faire avancer la recherche dans les maladies rares. Nous sommes également très impliqués en oncologie. Dernièrement, Pfizer a annoncé, dans le cadre de Choose France, sa volonté de renforcer ses investissements dans l’hexa-gone pour soutenir la recherche biomédicale française et la mise à disposition d’innovations médicales pour les patients. Cela se concrétise aujourd’hui par notre soutien à la biotech marseillaise ImCheck Therapeutics pour le développement de son pipeline en immuno-oncologie. Pfizer va investir également 95 millions de dollars dans la société française Valneva pour accélérer la recherche dans la prévention de la maladie de Lyme (qui touche 600 000 personnes en Europe et Amérique du Nord) ».