La chronique économique de Bernard Chaussegros
Nous devons réinventer notre économie de proximité pour répondre aux nouvelles contraintes de mobilité et d’environnement.
Mais il convient de rappeler quelques indicateurs « phares » :
Une dette abyssale de 2800 milliards d’euros, soit plus de 120 % du PIB.
Une épargne de 5300 milliards concentrée sur la précaution qui souligne la peur de l’avenir.
Un chômage qui s’envole, des défaillances d’entreprise et les plans de réduction d’effectifs qui vont s’accélérer malgré les aides gouvernementales. Bref, tous les ingrédients pour provoquer à court terme une explosion sociale et une augmentation des personnes en situation de grande précarité..
D’ailleurs, le maitre-mot qui s’impose désormais est « Revenu Universel » A l’époque des Romains, César amusait le peuple avec les Gladiateurs et donnait du pain en guise de sa bienveillance..Le temps évolue, pas les méthodes..
Au pays de Panurge, les citoyens ne sont pas des « moutons »… Ils souhaitent se réapproprier leur vie mais ils n’ont pas le mode d’emploi..
Les institutions veulent redonner du sens à la valeur travail, mais pour cela, il faut être en capacité de proposer des emplois, ainsi qu’une approche humaniste et durable, seul gage de la réussite d’un « nouveau contrat social »
Nous souhaitons reconquérir nos territoires et le partenariat public-privé s’oblige comme une évidence, particulièrement à l’aube de cette crise pandémique car à l’image de nos « politiques », souvent plein de bonne volonté, on ne s’essaye pas à la « dynamique entrepreneuriale » sans en avoir la culture.
L’équation est désormais très simple : une Institution gouvernementale et territoriale sereine avec un secteur privé fort..
On ne compte plus les initiatives communes couronnées de succès depuis ces 18 derniers mois.
Enfin, un signe fort est donné en faveur de la « réindustrialisation » du pays et plus particulièrement autour des « nouvelles licornes ».
Notre future économie doit s’appuyer sur ces secteurs innovants en créant des écosystèmes qui vont s’auto-stimuler et qui vont répondre aux réelles attentes de nos citoyens : emploi, qualité de vie, environnement, sécurité..
Pour réussir un tel pari, outre les institutions régionales, il faut s’appuyer sur nos grands capitaines d’industrie, qui auront à cœur d’aider le pays dans cette période si douloureuse mais aussi sur ces nouveaux chefs d’entreprises qui apportent leur vision à ce monde de demain.
Nous devons envoyer un signal très fort à nos futures générations : Le Pacte Vert
Celui-ci devra préserver le modèle agricole européen reposant sur la qualité et la durabilité. Le plan de relance devra promouvoir :
- Des systèmes alimentaires plus durables, tant au niveau de la production que de la consommation, dans le droit fil des intentions de la Commission en ce qui concerne la stratégie «De la ferme à la table» pour une alimentation durable;
- La santé numérique ou la E-Santé, qui se développe de manière exponentielle, bouleversant dès à présent la recherche médicale tout autant que l’organisation des soins, permettant ainsi aux patients à se prendre en main
- L’Eco mobilité, qui redessine la conception même, la mise en place et la gestion de modes de transport d’aujourd’hui
Un exemple de ce nouvel écosystème autour d’un enjeu majeur « le photovoltaique » (> les énergies renouvelables, comme par exemple le photovoltaïque) et si c’était notre modèle économique de demain:
« Le producteur indépendant français d’énergie renouvelable et distribuée Akuo Energy vient d’inaugurer la centrale photovoltaïque flottante la plus puissante d’Europe déployée sur le lac d’une ancienne carrière à Piolenc, dans le Vaucluse
La France avance à petits pas, mais pas rassurés, vers sa transition énergétique. En effet, les sources de production énergétique plus respectueuses de l’environnement poussent comme des petits pains dans un pays qui avait fait du nucléaire sa principale source d’approvisionnement en électricité. A l’heure du solaire, de l’éolien et de la géothermie, la France inaugure sa première centrale photovoltaïque flottante dans le Vaucluse.
Désormais il est question de sa mise en service, qui vient d’être entérinée. A termes, la centrale de Piolenc devrait à plein régime produire de quoi alimenter en continu 10 000 personnes. La municipalité de Piolenc ne compte que 5 000 âmes.
Après 10 années de travaux, ce joyau énergétique est enfin fonctionnel. Fruit de la collaboration entre Akuo Energy et Ciel & Terre, la centrale est supposée, à plein régime, produire avec ses 47000 panneaux, jusqu’à 17 mégawatts d’électricité, ce qui n’est pas négligeable. Elle est située au-dessus d’un lac lui-même proche d’une ancienne carrière d’extraction de granulats.
Si l’on recouvrait l’étendue des cours d’eau plats de France de panneaux solaires, le pays arriverait à produire suffisamment d’énergie pour que 10 centrales nucléaires mettent la clé sous la porte.
La centrale PV flottante de Piolenc a été construite par Bouygues Energies Services.
Autre innovation : Akuo a ouvert pour la première fois le capital d’une société de projet au financement, ici en l’occurrence à des personnes physiques possédant une résidence dans le Vaucluse et dans les départements limitrophes. La commune de Piolenc et Énergie Partagée, mouvement d’investissement citoyen créé en 2010 pour favoriser le déploiement des EnR en France, ont aussi décidé d’entrer au capital de la société O’Mega1 aux côtés des riverains, et dans les mêmes conditions, pour favoriser l’ancrage territorial du projet et garantir l’implication citoyenne à long terme dans sa gouvernance, tout en bénéficiant de sa rentabilité financière.
Enfin, depuis le mois de septembre, O’Mega1 est également ouverte au financement participatif via la plateforme AkuoCoop, qui permet aux citoyens de participer au (re)financement de la centrale. Le fonds Allianz Crowdlending, géré par Eiffel Investment Group, participe aussi au financement de cette centrale solaire flottante via la plateforme AkuoCoop. L’accord signé aboutira, pour chaque euro collecté sur la plateforme, à doubler le montant prêté dans le projet dans la limite d’une enveloppe de 450 000 euros.
La première phase a déjà rapporté 400 000 € à la commune qu’elle a, pour moitié, traduit en investissements sur des équipement publics, pour l’autre en montant au capital d’Omega 1, la société qui exploite la ferme photovoltaïque.
Cette exploitation rapportera ensuite 25 000 € par an à la municipalité pendant les 52 ans du bail emphytéotique sur la base des 40 ha actuels.
Autofinancement, création d’emploi, autoconsommation, création de valeur et circuit court..les ingrédients d’un modèle économique autonome répondant aux attentes des enjeux locaux.