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Comment SNCF aide ses salariés à devenir chefs d’entreprise


Depuis 2011, SNCF Développement  accompagne les salariés SNCF qui veulent créer leur propre entreprise. Cette politique d’essaimage a déjà permis la création de 95 entreprises et créé 170 emplois. Une réussite. Rencontre avec Céline Lambert, directrice administrative et financière de SNCF Développement.

Entreprendre - Comment SNCF aide ses salariés à devenir chefs d’entreprise

Depuis 2011, SNCF Développement  accompagne les salariés SNCF qui veulent créer leur propre entreprise. Cette politique d’essaimage a déjà permis la création de 95 entreprises et créé 170 emplois. Une réussite. Rencontre avec Céline Lambert, directrice administrative et financière de SNCF Développement.

SNCF Développement est connu dans l’univers des start-up pour accompagner de  jeunes pousses. Mais votre structure  aide également les cheminots à créer leur propre entreprise…

Oui, cette activité essaimage s’adresse aux  salariés de SNCF désireux de créer leur propre entreprise. Bien entendu, nous ne cherchons pas à encourager les gens à quitter SNCF, bien au contraire ! Mais ceux qui ont une vraie volonté de devenir entrepreneur sont accompagnés et aidés par notre structure.

Quelles sont les motivations de ces salariés SNCF pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale ?

Chaque cas est différent. Ce sont souvent des raisons familiales, comme la volonté de se rapprocher de son lieu d’habitation, par exemple.  Mais le point commun entre toutes ces aventures reste identique : un projet d’entreprise.

Personne ne  quitte SNCF sur un coup de tête, ces projets mûrissent souvent depuis des années. Certains salariés ont, par exemple, commencé par créer une micro entreprise, et après avoir validé leur modèle économique, ils ont eu envie d’aller plus loin et d’en faire leur activité principale. D’autres veulent faire d’un hobby ou d’une passion un métier.

Toutefois, se lancer dans l’entreprenariat n’est pas sans danger…

C’est vrai. C’est la raison pour laquelle, comme la législation le permet, le salarié peut réintégrer SNCF dans les deux ans qui suivent la création de son entreprise.

Cela permet de limiter considérablement les risques…

Oui, mais nous estimons qu’une période de deux ans est un peu courte pour se rendre compte de la viabilité d’une entreprise. SNCF mène donc une expérimentation pour faire passer de deux ans à cinq ans la période durant laquelle le créateur peut réintégrer son entreprise d’origine. Nous espérons que cette expérimentation va se généraliser.

Comment sélectionnez-vous les projets que vous acceptez d’accompagner financièrement ?

En préambule, il faut savoir que tout salarié qui souhaite s’appuyer sur SNCF Développement doit suivre une formation de 5 jours dispensée par les CCI de chaque région. Avant que nous décidions ou non d’accompagner un salarié vers la création d’entreprise, celui-ci va travailler sur son projet avec un Responsable du Développement des Compétences et Formation (RDCF).

Ce sont des conseillers spécialises dans les questions de mobilité, formés aux différentes étapes de la  création d’entreprise et disposant d’outils pour structurer les projets entrepreneuriaux,  tant en terme de business-plan qu’en terme de stratégie commerciale, de financement, d’études de marché, etc.

Le salarié et son conseiller vont affiner le projet d’entreprise et passer en revue l’ensemble des problématiques liées à cette future activité. 

Les RDCF nous transmettent régulièrement les projets qu’ils estiment être les plus aboutis. Ensuite, un comité d’agrément se réunit et sélectionne les projets qui offrent le plus de garanties de réussite. Bien entendu, ce comité ne décide pas du départ ou non du porteur de projet mais seulement du montant de l’enveloppe qui va lui être allouée.

Comment se traduit concrètement l’accompagnement des créateurs d’entreprises sélectionnés par SNCF Développement ?

Tout d’abord, à travers une aide financière qui peut atteindre 15 000 euros qu’il utilise en fonction de ses priorités. Mais nous estimons parfois que le salarié doit suivre une formation spécifique pour lui permettre d’acquérir des compétences indispensables à son projet. Une partie de l’enveloppe allouée devra donc être utilisée pour financer cette formation.

Une fois que le salarié a quitté son poste pour se lancer dans l’aventure de la création d’entreprise, nous continuons à le suivre. Les RDCF qui l ‘accompagnent depuis l’origine restent à sa disposition pour le conseiller, y compris en lui proposant de réintégrer SNCF si les choses ne se passent pas comme prévu.

 

Quel est le profil des salariés SNCF qui ont créé leur entreprise en s’appuyant sur SNCF Développement ?

Ce sont à 70 % des hommes, de 35 à 45 ans. La plupart des entreprises créées sont des entreprises commerciales ou des sociétés de services.  Tous sont très motivés et ont beaucoup travaillé pour que leur projet soit viable. Sur les 95 salariés que nous avons agréés, seuls 19 ont choisi de revenir dans le giron de SNCF et 170 emplois ont été créés grâce notre activité d’essaimage.

Zenbus : 11 salariés et un CA de 400 000 euros prévu pour 2016

Créée par un ancien cadre SNCF, l’entreprise Joul a développé ZenBus en 2011 et emploie aujourd’hui une dizaine de personnes. L’entreprise, basée à Nantes, vise un chiffre d’affaire de 400 000 euros en 2016 !

Son appli, Zenbus réconcilie les usagers  stressés ou impatients avec le trafic.  Elle permet en effet de savoir «  exactement où est son bus », en le  suivant en temps réel, à partir d’un  smartphone. Outre son service  qui permet aux voyageurs de suivre le  bus sur tout terminal connecté,  ZenBus offre des fonctions utiles pour  l’exploitant (supervision, archivage…)  et se déploie très simplement. Après avoir remporté plusieurs prix, Zenbus vient de signer un partenariat avec la ville de Nantes et équipe désormais 31 lignes régulières du réseau TAN.

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