Deux mois inédits suffisent pour pronostiquer une crise économique sans précédent (même si les comparaisons ridicules avec 1929 fleurissent un peu partout) qui va aligner « les morts économiques » dans la fosse commune des places boursières !
Deux mois, après des années de croissance, de profits records et de magnifiques discours sur la RSE, suffisent pour que la doxa financière ressort les vieilles méthodes des licenciements pour éviter le pire, à savoir un bilan négatif !
En France mais aussi un peu partout dans le monde, les Etats sont venus au secours des entreprises, souvent en les amenant à s’endetter mais aussi en reportant les charges ou encore en mettant des mesures de chômage partiel…
« Ces bouffées d’oxygène », si elles ne remplacent pas une activité pleine et entière, aident à passer ces deux mois horribles, qui ne restent toutefois que 60 « petits » jours ramenés aux cycles de vie de l’économie.
Le moment d’etre a la hauteur de son capital humain
Le pacte de confiance qui va devoir accompagner la reprise progressive de l’économie ne pourra se faire avec du sang sur les murs. Bien sur certains secteurs spécifiques comme le tourisme, l’hôtellerie et la restauration seront particulièrement vulnérables ; mais les autres ?
Les entreprises qui ont bénéficié du soutien de l’Etat, celles du CAC 40 et autres, comment pourraient-elles légitimer des plans sociaux massifs sans renier en profondeur et durablement leurs engagements sociaux et autres postures RSE, marque employeur…
Les salariés comme les managers auront plus que jamais besoin de soutien ; la hauteur morale des entreprises se jaugera à leur capacité à faire corps avec leur capital humain si souvent mis en avant comme première valeur. Certaines sociétés et dirigeants montrent l’exemple mais elles sont encore trop peu nombreuses.
Creativite et volontarisme entrepreneurial pour sauver les emplois
Les DRH ont été en première ligne de la crise du covid-19 pour gérer l’ensemble des enjeux juridico sociaux, charge à eux de ne pas, de nouveau, endosser le rôle du bras armé des financiers, au risque de ruiner tous les efforts de valorisation de la fonction. Charge à eux aussi de faire preuve de créativité et de volontarisme entrepreneurial pour motiver et donner à croire en l’avenir !
L’enjeu n’est pas de sauver le bilan 2020 et de 2021 au sens comptable mais de sauver les entreprises et leurs emplois. Non seulement il y aurait une indécence totale à licencier et à distribuer des dividendes au titre de 2020, mais il y aurait une indécence totale à licencier tout court pour confort financier !
Parfois il faut avoir le courage de ne pas gagner d’argent, voire d’afficher un bilan négatif.
La Nation en est capable, une entreprise doit l’être aussi. La responsabilité des actionnaires, quels qu’ils soient, est engagée. Les dirigeants eux, ont rendez vous avec leur courage en humanité.
Qui est Didier Pitelet ?
Reconnu comme l’un des meilleurs experts européens en communication et en management, Didier Pitelet, après 16 ans passés chez Publicis à la tête de plusieurs entreprises de conseil et de communication, a fondé en 2006 Onthemoon puis a lancé en 2019, une nouvelle adresse, La Maison qui rassemble : Henoch Consulting, MoonPress et StudioMP2 dédiées à tous les enjeux de culture d’entreprise et change management. Il est Président du Cercle du Leadership.
Ses ouvrages et tribunes développent depuis plus de vingt ans les enjeux de gouvernance d’entreprise et de management des relations humaines pour les années à venir. Auteur d’une dizaine d’ouvrages, il a publié en mars 2016 aux éditions Eyrolles « Le Pari de la Culture, petit éloge de la culture d’entreprise », préfacé par Matthieu Ricard et en janvier 2020, son nouvel ouvrage « La Révolution du Non ! » aux éditions Eyrolles.