La richesse principale de l’entreprise tient aux idées nouvelles, aux innovations et aux personnalités des entrepreneurs. Oui, mais comment mesurer ce capital humain et immatériel ?
« Il est une richesse inépuisable, source de croissance et de prospérité : le talent et l’ardeur des femmes et des hommes. » Cette phrase que l’on doit à Maurice Lévy, le patron du Groupe Publicis, résume bien la problématique de tous les créateurs d’entreprise aujourd’hui.
Boosté par l’arrivée des nouvelles technologies qui mettent sur le devant de la scène des start-ups, l’immatériel est aujourd’hui le facteur clé de succès des économies développées.
L’économie a changé
En quelques années, une nouvelle composante s’est imposée comme un moteur déterminant de la croissance des économies : l’immatériel. Durant les Trente Glorieuses, le succès économique reposait essentiellement sur la richesse en matières premières, sur les industries manufacturières et sur le volume de capital matériel dont disposait chaque nation.
Cela reste vrai, naturellement. Mais de moins en moins. Aujourd’hui, la véritable richesse n’est pas concrète, elle est abstraite. Elle n’est pas matérielle, elle est immatérielle. C’est désormais la capacité à innover, à créer des concepts et à produire des idées qui est devenue l’avantage compétitif essentiel.
Au capital matériel a succédé, dans les critères essentiels de dynamisme économique, le capital immatériel ou, pour le dire autrement, le capital des talents, de la connaissance, du savoir. En fait, la vraie richesse d’un pays, ce sont ses hommes et ses femmes.
Le capital des talents et de l’innovation
C’est maintenant l’innovation qui fait la croissance. L’enjeu économique n’est plus de faire ce que font les autres même mieux, mais précisément ce qu’ils ne font pas.
C’est donc bien pour assurer leur développement que les entreprises comme les États doivent investir massivement dans les éléments immatériels que sont l’éducation, la formation, la recherche et développement et le capital humain pour innover, créer.
Difficile de mesurer l’immatériel
Contrairement à un investissement physique qui conserve généralement une valeur résiduelle, même faible, les investissements immatériels peuvent être entièrement perdus si l’innovation à laquelle ils ont conduit n’aboutit pas ou si elle se révèle un échec commercial (par exemple, dans le cas de dépenses de R&D en vue de mettre au point un nouveau médicament).
Au contraire, une machine ou un terrain peuvent toujours être revendus, même si le projet d’investissement auxquels ils se rattachent échoue. Cette possibilité d’une valeur résiduelle de l’investissement nulle ou proche de zéro vient donc augmenter le risque des investissements immatériels.
Voilà bien tout le problème : les idées n’ont pas de réelle valeur tant qu’on n’en a pas fait quelque chose !
Mesurer le capital immatériel d’une entreprise
S’il est très facile d’estimer les actifs matériels d’une entreprise, l’immatériel est beaucoup plus délicat à mesurer. Et pourtant, dans l’économie du troisième millénaire, la vraie valeur des entreprises ne tient pas au matériel mais à l’immatériel.
C’est pourquoi, lors d’une démarche d’évaluation de la valeur réelle de l’entreprise, on retient dorénavant différentes classes d’actifs intangibles définissant le capital immatériel. Il s’agit en effet d’évaluer tout ce qui n’apparaît pas sur le bilan et pourtant constitue la valeur de l’entreprise.
Ces classes d’actifs immatériels sont :
– Le capital client
– Le capital humain
– La capacité à innover
– Le capital développement
– Le capital organisationnel
– Le capital marques et les brevets
Il apparait évident aujourd’hui d’envisager l’entreprise dans une dimension dynamique et d’apprécier le dit capital immatériel, non plus comme un bien définitivement acquis, mais plutôt en terme de valeur dans une recherche d’amélioration permanente. Le capital humain, intégrant non exclusivement les savoir-faire et compétences, est une des formes du capital immatériel qui mérite une attention particulière.
Si certaines start-ups sont aujourd’hui achetées à prix d’or par des grands groupes, c’est justement parce que le capital immatériel de ces jeunes pousses est enfin pris en compte. Le problème, c’est que pour qu’une idée ait une valeur marchande, il faut d’abord avoir pris le risque de la tester. Avis à tous les créateurs d’entreprise qui nous lisent : c’est en prenant le risque de vous lancer que vous donnerez une vraie valeur marchande à votre idée !