Nouveau record historique selon l’INSEE malgré la crise sanitaire. Ce sont près d’un million d’entreprises qui ont été créées en France en 2021, représentant ainsi une augmentation de 17,4% par rapport à 2020, elle-même une année record avec près de 850 000 entreprises créées.
Nous avons fait le point avec Simon de Charentenay, avocat, co-fondateur du site MonJuridique.infogreffe, un nouveau service de dématérialisation des registres légaux et des assemblées générales. Dans la continuité de sa mission historique de dématérialisation de la vie administrative des entreprises, MonJuridique.Infogreffe s’inscrit comme une solution SaaS destinée à dématérialiser toutes les démarches juridiques des entreprises, grâce à une plateforme en ligne. L’apport majeur est double : cela permet de gagner du temps en synchronisant son juridique avec les formalités des greffes, et aussi d’évoluer dans un cadre de données souveraines, avec une garantie de traitement confidentiel.
Comment mieux répondre aux demandes des entreprises, désireuses de croître dans un écosystème sain ?
Simon de Charentenay : Pour croitre dans un écosystème sain, les entrepreneurs doivent utiliser des outils de confiance afin de mieux piloter leurs relations commerciales qui se caractérisent par des relations précontractuelles, contractuelles et post contractuelles.
La révolution numérique accélère les possibilités de créations d’entreprise en quelque clics, mais peut aussi un effet pervers : le foisonnement d’offres en ligne. L’entrepreneur peut alors y perdre du temps, voire se faire berner par des offres douteuses. Il est donc important d’apporter des piliers de confiance qui rayonnent sur la toile et servent de balises pour ensuite évoluer dans la mosaïque de services.
Si l’État et les grands services publics jouent ce rôle en étant globalement volontaires, ils sont parfois en retard. Les chambres de commerce, elles aussi, sont utiles, quoique quelques-unes ont encore des sites dépassés, ou encore Infogreffe, autre tiers de confiance numérique de l’économie.
Quels outils juridiques peuvent proposer les nouvelles solutions à ces entreprises ?
Les solutions ne manquent pas sur le marché. Concrètement, cela passe par :
- Des outils de surveillance permettant d’acheminer l’information, dès qu’elle est pertinente, pour le chef d’entreprise concernant ses clients ou fournisseurs (notamment l’information sur les privilèges généraux, les procédures collectives, les comptes annuels, les changements de dirigeant ou encore les fonds propres inférieurs à plus de la moitié du capital social …) ;
- La mise à disposition pour le chef d’entreprise de rapports, lui permettant de crédibiliser ses relations avec ses banques, et/ou pour améliorer sa note banque de France ;
- Des outils permettant à toute entreprise d’aller identifier et obtenir toutes les aides publiques (européennes, nationales, locales) que l’entreprise peut revendiquer ;
- Des solutions de protection de données (cyber-risque et RGPD) et de protection des actifs immatériels (inventions protégées sur la blockchain) ;
- Des solutions de création et gestion d’entreprises.
La montée en performance des entreprises sur la gestion de la documentation corporate d’entreprise (registres, parts sociales, actions, AG en ligne etc.), est également un levier de croissance important, ou par effet de miroir, un frein s’il est toujours en « paperasse ».
Face à quels risques doit-on les préparer pour l’année 2022 ?
Le digital est partout, mais les choix qui doivent guider l’entrepreneur, outre l’efficacité du service, doit se porter sur des sujets de souveraineté numérique et des conséquences associés (accès aux données, protection contre les cyber-attaques, action judiciaire devant une juridiction américaine, RGPD).
Il est très important que les entrepreneurs français puissent utiliser des outils qui puissent gérer leurs données personnelles et professionnelles, et ce, de façon confidentielle. La difficulté ? Si l’ensemble des grands opérateurs mondiaux se sont déjà positionnés afin de protéger les données, la plupart semble avoir menti ou failli (Yahoo, Huawei, Google). Il y a donc un déficit de confiance dans les opérateurs étrangers, et à juste titre.
Il convient donc de confier ces données à des acteurs de confiance, qui plus est, justiciables sur le sol européen et français.
Devenant un enjeu de compétitivité mondiale et locale, le second risque peut aussi s’apercevoir dans le décrochage de productivité si les entrepreneurs ne basculent pas sur le numérique. Dans les prochaines années, les rares entreprises qui n’auront pas digitalisé leur process métiers papier, se verront distancer rapidement par ceux qui utilisent des outils qui décuplent la productivité.