Prolongement direct de la digitalisation de l’économie, un site permet de développer les ventes en ouvrant un nouveau canal de distribution, passer une commande en ligne 24h/24 et 7j/7, améliorer ses marges, réduire ses coûts… Encore faut-il choisir la bonne solution.
Avant de chercher un CMS ou un prestataire, il est impératif de définir précisément son projet, idéalement sous la forme d’un brief ou d’un cahier des charges. Ce travail est indispensable pour choisir un type de plate-forme ou un prestataire adapté (freelance, agence Web…).
Même si, selon le type de site envisagé ou le périmètre d’intervention du prestataire, le brief du projet de création de site prend une forme différente, la logique générale est toujours la même. Le brief est un support de travail qui doit contenir toutes les informations utiles sur l’activité, le positionnement, les objectifs.
1. Les solutions à disposition
Le choix de la solution est cruciale, car c’est en grande partie de ses performances que dépendent les ventes. Pour autant, il n’existe pas de solution idéale. Le plus important est d’opter pour celle qui correspond à vos besoins avec le moins de développements spécifiques (pour réduire les coûts) et avec un maximum de simplicité.
Plusieurs solutions existent :
– un support de vente aux enchères, comme eBay, où il est possible d’ouvrir un compte professionnel ;
– une place de marché, comme Amazon, qui propose ses propres supports de vente aux e-commerçants, aux professionnels et aux particuliers ;
– un hébergeur (comme 1and1, OVH, La Poste…), qui propose également des boutiques de e-commerce simples à paramétrer mais assez limitées en termes de personnalisation, d’évolution, de référencement…
– une plate-forme en ligne, solution e-commerce «prête à fonctionner», qui nécessite peu de connaissances techniques ;
– un CMS (système de gestion de contenu) Open Source dédié au e-commerce, qui demande certaines connaissances ;
– un développement via une agence Web ou un développeur indépendant.
2. Combien ça coûte ?
Le prix d’un site de e-commerce dépend de la solution choisie, du degré de personnalisation, des fonctionnalités…
– Avec une plate-forme en ligne comme Jimdo, WiziShop, Shopify, Oxatis,
toutes conçues pour créer un site sans compétences techniques particulières et présentent une interface d’utilisation assez simple, il suffit de choisir le thème correspondant, de le paramétrer selon vos besoins et de le mettre en ligne. Cette solution, adaptée aux catalogues produits limités (moins de 500 produits), trouve vite ses limites (pas de fonctionnalités originales, pas d’évolution…).
Par exemple WiziShop :
cette solution, hébergée directement par WiziShop, se distingue par son business model innovant puisque l’on paye un pourcentage sur le CA réalisé, ce qui permet de limiter les dépenses au départ. Les tarifs sont de 39 €/mois puis de 3 à 0,3% selon le montant du CA.
– Avec un CMS Open Source comme Prestashop.
Cette solution, adaptée aux catalogues produits qui comptent plusieurs milliers de produits, permet une navigation facile et agréable. Un site de e-commerce créé en Open Source est globalement plus qualitatif, avec notamment un back office plus complet et plus souple pour gérer les fiches produits et templates de pages. Néanmoins, les besoins spécifiques ne sont pas tous gérés, notamment en termes de personnalisation. Le prix de cette solution varie de 3.000 à 15.000 €, en fonction du niveau de personnalisation souhaité.
Par exemple Prestashop :
c’est une solution Open Source puissante et facile d’utilisation, qui propose un grand nombre de plugins offrant souplesse et adaptabilité. Et grâce à la communauté francophone très active, cette solution bénéficie d’évolutions régulières (plugins…). Vous pouvez télécharger gratuitement le logiciel ou souscrire à l’offre complète (installation et pré-configuration, hébergement chez OVH, sauvegarde quotidienne, support technique 24h/24, 7j/7…) à partir de 7,50 €.
– Avec une agence Web pour un site sur mesure.
Pour cette solution, la plus chère mais pas nécessairement la plus qualitative, le recours à un prestataire développeur est nécessaire, ce qui a une incidence sur le prix : 20.000 à 30.000 € minimum sans l’hébergement, le prix dépendant du cahier des charges.
3. Le rôle du prestataire
Ne s’improvise pas Webmaster et Webdesigner qui veut ! Alors, sauf exception, que vous choisissiez une plate-forme en ligne ou un CMS Open Source, mieux vaut faire appel à un prestataire, expert dans la solution retenue. Il faut savoir investir quelques milliers d’euros pour économiser du temps, du stress et obtenir de la sécurité…
Naviguez sur les sites de e-commerce, retenez ceux qui sont en phase à votre projet et/ou vos produits, identifiez le prestataire qui a réalisé le site (voir dans les mentions légales), puis contactez-le. Dans tous les cas, vérifiez ses références, puis demandez-lui une proposition commerciale précise et détaillée (prix mais aussi nombre de validations, planning…).
4. L’importance du design
Le design d’un site de e-commerce est essentiel. Un internaute qui arrive sur un site «beau et bien conçu» a plus de chances d’y rester, d’acheter… et de revenir. D’ailleurs, le design a une incidence réelle sur le taux de conversion. Le design, qui peut être plus ou moins personnalisé, est à considérer à deux niveaux :
– l’aspect purement esthétique (choix du thème, des templates, des polices de caractères, des couleurs…) mais aussi la manière d’agencer le texte et les photos ;
– l’aspect fonctionnel ou ergonomique, c’est-à-dire le mode de navigation, l’organisation des contenus, l’interactivité, les fonctionnalités…
Ces deux aspects sont indissociables. En choisissant une plate-forme en ligne ou un CMS Open Source, les choix sont vastes mais pas infinis, contrairement à développement sur mesure.
5. Les incontournables du cahier des charges
– Posséder un nom de domaine en .com ou .fr. Le nom de domaine est votre image de marque, donc attention à ce qu’il soit en phase avec votre concept. Il convient de vérifier que le nom de domaine choisi n’est pas une marque déjà réservée puis le déposer. Attention, vérifiez que le nom de domaine n’a pas été déposé au nom du prestataire qui effectue les développements du site.
– Proposer une vraie boutique et pas en blog. S’il peut parfois être pertinent d’associer un blog à une boutique en ligne pour améliorer le référencement naturel, attention à bien distinguer les deux espaces (un blog n’est pas un site de e-commerce). Le blog peut être un onglet du site ou un mini-site.
– Établir des fiches produits détaillées (descriptifs, prix…).
– Illustrer avec des photos professionnelles (fond uni, bonne luminosité, divers angles…).
-Être clair au niveau des tarifs, notamment en indiquant les frais de port dans le panier, et préciser lorsqu’ils sont offerts ou dégressifs selon les quantités, pour éviter les abandons de panier.
– Offrir des paiements sécurisés. Si PayPal peut être une solution provisoire pour le lancement d’un site de e-commerce, il faut rapidement proposer le paiement par carte bancaire.
– Mettre à la disposition des internautes des conditions générales de vente claires et complètes (délais de livraison, retours, modes de paiement acceptés, garanties…).
– Afficher un numéro de téléphone bien visible. Dans un monde virtuel, le réel est un élément clé pour faire la différence. Il faut donc montrer qu’il y a une vraie personne derrière le site Internet.
– Déclarer son site à la CNIL. Les sites commerciaux de vente de biens ou de services, qui collectent des informations nominatives (nom, courriel) et constituent des fichiers de clients et de prospects, doivent effectuer une déclaration simplifiée auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).
– Rédiger un contrat de vente. Tout site de e-commerce doit contenir un contrat de vente (ou conditions générales de vente) précisant :
– les modalités d’achat (par téléphone, par la création d’un compte client, par courrier postal) ;
– les modalités de paiement (moyens de paiement acceptés, modes de sécurisation des paiements) ;
– l’expédition et le délai de livraison ;
– le délai de rétractation du consommateur.
– Insérer les mentions légales. Une boutique en ligne ne doit pas être anonyme. Les visiteurs doivent pouvoir identifier le vendeur et savoir comment le contacter. Il faut donc afficher sur une page facile à trouver les renseignements légaux, notamment : le nom de la société, l’adresse du siège, le pays, le nom du gérant, un ou plusieurs moyens de contact du marchand (e-mail, téléphone, formulaire, adresse postale…), le numéro de K-bis de l’entreprise, le capital de l’entreprise, le nom de l’hébergeur du site, le numéro de déclaration à la Cnil.
6. Les contraintes d’une boutique en ligne
Sur Internet, la concurrence est rude. Les internautes ont la possibilité de comparer facilement les prix et se dirigent évidemment vers l’offre la plus intéressante. Pour rester concurrentiel, il est donc nécessaire de se spécialiser dans un domaine ou proposer un nouveau produit et d’afficher des prix de vente compétitifs en réduisant les marges ou les frais de fonctionnement. En outre, il faut également gagner la confiance des clients, ce qui suppose d’assurer une logistique sans faille dans le traitement des commandes, la gestion des stocks, le suivi des colis, le service après-vente ; s’engager en termes de garantie, livraison, délais, remboursement ; garantir la sécurité des paiements.
[FIN] Ce qu’il faut retenir
– Le coût :
l’investissement pour un site de e-commerce est très loin de celui d’une véritable boutique classique. Comptez un investissement d’environ 10.000 € pour obtenir un site professionnel de qualité.
– La visibilité :
la difficulté pour ressortir parmi le nombre très important de sites Internet concurrents est un des principaux dangers pour le commerce en ligne. Cependant, ce risque est aussi la grande force de cette activité, un site marchand permettant de toucher une clientèle beaucoup plus large qu’une boutique traditionnelle.
– La flexibilité des coûts :
les coûts pour une entreprise de commerce électronique sont considérablement réduits : commercialisation, service clientèle, gestion des stocks… Cela permet aux e-boutiques de proposer des produits à des prix attractifs.