Cette opération pourrait marquer un tournant pour le géant allemand ThyssenKrupp et pourrait redéfinir l’avenir de l’industrie sidérurgique en Europe. ThyssenKrupp, dont le nom est indissociable de l’histoire industrielle allemande, n’a cessé de décliner au cours des dernières années, plombé par des pertes financières et une concurrence internationale féroce. L’entrée de Kretinsky dans le capital à hauteur de 20 %, avec une option pour acquérir 30 % supplémentaires et former une co-entreprise, pourrait être un catalyseur pour la division acier de ThyssenKrupp.
Un investissement stratégique dans un secteur en crise
Cette transaction intervient à un moment crucial pour ThyssenKrupp, dont les activités sidérurgiques ont enregistré une perte d’exploitation significative dans le contexte d’une surproduction mondiale et de coûts opérationnels élevés exacerbés par la concurrence chinoise. Les millions de Kretinsky apporteront-ils à la division acier l’autonomie et le succès escomptés ?
Le pari d’une sidérurgie plus verte ?
L’aspect le plus étonnant de cette acquisition pourrait être la transition vers une production d’acier plus propre. Confronté aux impératifs de la décarbonation, le secteur sidérurgique européen doit se réinventer. ThyssenKrupp, avec l’appui financier de Kretinsky, prévoit de développer l’utilisation de l’hydrogène issu des énergies renouvelables pour réduire son empreinte carbone. Ce pivot pourrait bénéficier du soutien de l’Union européenne, qui a déjà promis des milliards pour aider à la modernisation de l’industrie sidérurgique.
Un paysage industriel en transformation
L’arrivée de Kretinsky chez ThyssenKrupp n’est pas seulement une transaction financière, elle représente un changement de paradigme pour une entreprise ancrée dans le patrimoine industriel allemand. En investissant dans ce mastodonte européen, Kretinsky ne se contente pas de diversifier ses intérêts qui s’étendent déjà de l’énergie aux médias : il se positionne stratégiquement dans un secteur central de l’économie allemande.
Le magnat tchèque pourrait bien devenir, comme le suggèrent certains, le nouveau « baron de l’acier » en Allemagne. Mais le succès de cette opération dépendra toutefois de la capacité de la nouvelle direction à surmonter les défis actuels en mêlant exigences économiques et environnementales. Cette alliance industrielle inattendue est-elle susceptible de redéfinir le paysage de l’acier en Europe ?