Pour Didier Onraita, 48 ans, cofondateur avec David Sutrat, 49 ans, de day by day, 1er réseau français d’épicerie en vrac, le commerce français souffre d’une « situation générale de déstabilisation », conséquence de « 50 années passées, sous la pression d’une distribution toujours plus concentrée, à renforcer le seul binôme industrie/commerce par la croissance exponentielle des volumes de ventes ».
Selon le chef d’entreprise qui a passé 25 ans dans la distribution en grande surface, « la consommation s’oriente de plus en plus vite vers la demande de justification de chaque acte d’achat ». Un changement sociétal qui, inévitablement, remet en cause les modèles en présence, contraignant tous les commerçants à prouver le sens de leur action, au moment où « 93% des consommateurs souhaitent que leurs lieux de courses alimentaires favorisent l’accès à une consommation plus responsable ».
Pour Didier Onraita, sans cette réintégration du sens et sans capacité à le transmettre instantanément aux clients « les ventes s’effritent progressivement, entraînant les acteurs marchands dans une course au discount qui n’a plus pour effet que de détruire le peu de valeur ajoutée que pouvaient encore dégager leurs entreprises. À ce jeu du prix, seuls les moins disant socialement peuvent subsister. »
La proximité géographique et relationnelle
Forts de ce constat, Didier Onraita et David Sutrat ont créé au printemps 2013 à Meudon (92) day by day, un concept de magasin de proximité dans lequel le consommateur peut trouver les produits du quotidien vendus en vrac (quantité à la demande) et sans emballage imposé.
« En observant l’évolution déjà rapide des comportements de consommation, nous savions que le vrac serait une réponse adaptée mais surtout nous étions convaincus que la proximité, géographique et relationnelle, serait une clé, comme la largeur de l’offre et la qualité de l’accueil », souligne le chef d’entreprise dont le réseau compte déjà 25 magasins pour 4 M€ de CA. Des chiffres que Didier Onraita et David Sutrat ambitionnent de multiplier par 4 d’ici fin 2018.