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Des usines d’extraction de lithium en Alsace et dans le Massif Central ?


Jean-Philippe Gibaud, Le fondateur de GeolLith, a trouvé le bon filon avec l’extraction de lithium, composant devenu essentiel pour les batteries pour voitures électriques. L’entrepreneur de Saclay (91) lève 30 millions d’euros pour bâtir sa première usine de fabrication en Alsace, à Haguenau. Décidément, les projets liés au lithium se...

Entreprendre - Des usines d’extraction de lithium en Alsace et dans le Massif Central ?

Jean-Philippe Gibaud, Le fondateur de GeolLith, a trouvé le bon filon avec l’extraction de lithium, composant devenu essentiel pour les batteries pour voitures électriques. L’entrepreneur de Saclay (91) lève 30 millions d’euros pour bâtir sa première usine de fabrication en Alsace, à Haguenau.

Décidément, les projets liés au lithium se bousculent partout dans le monde. Le continent européen n’est pas en reste que ce soit en Finlande, en Tchéquie, en Serbie, etc. En France, les ressources principales se trouvent dans le Massif central et en Alsace.

Jean-Philippe Gibaud, Président fondateur de GeoLith, met en avant un procédé révolutionnaire mis en place chez IncubAlliance Paris-Saclay. Les deux technologies innovantes mises en place permettent de transformer un puits de géothermie en mine écoresponsable de lithium. Créée en 2016, GeoLith s’adresse en effet aux entreprises françaises et étrangères qui veulent produire du lithium de façon propre et rapide à partir de sources liquides (géothermie profonde, eaux de production pétrolière, saumures de salars).

Le mot « propre » saute aux yeux des spécialistes, car pour obtenir du lithium, les techniques traditionnelles sont l’extraction minière à partir de roches ou de longs processus d’évaporation à partir de saumures. Or, les choses bougent. L’an dernier, les premiers essais pilotes du procédé de GeoLith ont eu lieu sur le site d’Haguenau, et se sont avérés positifs.

Un appel d’offres est d’ores et déjà en cours pour poursuivre sur la lancée. La startup a même un premier client, la société an-glaise Cornish Lithium. Cette entreprise installée en Cornouailles a prévu d’installer d’ici peu de temps son pilote basé sur l’une des technologies de GeoLith. Jean-Philippe Gibaud connaît bien le secteur, cet ingénieur diplômé de l’Institut National Polytechnique de Grenoble, a travaillé chez Suez et Schlumberger, devenant un expert de l’énergie, notamment de la géothermie, ce qui lui a permis d’imaginer sa solution innovation d’extraction du lithium.

Son associé, Didier Muschalle est le directeur des opérations de GeoLith. Il a quant à lui l’expérience de la construction et de la maintenance d’installations pilotes et industrielles.

AMBITIONS MONDIALES

Quatre années de recherche ont été nécessaires pour la mise au point des technologies de GeoLith, le résultat positif des essais laboratoire a permis de bénéficier de financements de la part de l’Ademe, des régions Ile-de-France et Grand Est. L’an dernier, la startup a levé 1,5 million d’euros et prépare à présent une nouvelle levée de fonds afin de passer au pilote industriel, doublant au passage ses effectifs. Jean-Philippe Gibaud a donc lancé le projet LiFE (Lithium for Europe) en ce début d’année pour 24 mois. Ce pro-gramme d’industrialisation va permettre de commencer la production, d’étudier les phénomènes de vieillissement et de recyclage des cartouches filtrantes en fin de vie.

DES PERSPECTIVES

Si l’Europe est le terrain de jeu naturel de la startup, ses ambitions vont bien au-delà, car encore aujourd’hui, les solutions d’extraction du lithium à partir d’eaux géothermales et pétrolières ne sont pas exploitées au niveau international. Une véritable opportunité pour GeoLith qui effectue pour l’instant tous ses essais à partir des eaux de la vallée du Rhin.

De très nombreuses réserves sont émises sur l’extraction du lithium du moins dans les conditions actuelles, ce qui rend l’innovation de l’entreprise d’autant plus intéressante. En effet, les projets miniers traditionnels ont de plus en plus de mal à s’imposer sur des territoires peuplés comme en Europe du Sud, un peu moins en Europe du Nord. Ces solutions viennent en complément de la constitution de stocks de précautions réalisés par l’Union européenne.

Une question reste également ouverte, celle des recyclages des batteries de voitures électriques fabriquées avec ce fameux lithium, même propre. Des voix s’élèvent aujourd’hui en faveur du recyclage, une solution qui s’avérerait non seulement possible, mais viable économiquement du fait de la hausse des cours de ce métal.

GeoLith, la startup française, incarne à merveille cette nouvelle génération d’entreprises innovantes sur laquelle miser pour réussir la transition écologique sans amoindrir les conditions de vie de la population.

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