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Devalliet, le nouveau luxe auto à la française

Entreprendre - Devalliet, le nouveau luxe auto à la française

En ces temps où l’on parle d’économies d’énergies fossiles, de voitures électriques, de batteries et de recyclage, voici un homme, Hervé Valliet, l’industriel passionné, qui décide d’aller au bout de sa passion afin de « retrouver une conduite authentique pour renouer avec le plaisir hédoniste du pilotage ».

Hervé Valliet est un industriel français, spécialiste de la tôlerie fine, installé en Isère. L’entreprise Sori est familiale, créée il y a une cinquantaine d’années par Lucien Valliet, le père d’Hervé. Elle est spécialisée dans la fabrication de mobiliers de rangement d’outillages destinés aux professionnels. La PME Sori a su résister dans un environnement marqué par la concurrence de la fabrication asiatique. Pour y parvenir, il a fallu investir pour améliorer la productivité via la robotisation. Hervé Valliet s’est attaché à créer suffisamment d’agilité chez Sori pour préserver sa compétitivité. Dans les années 90, l’entreprise avait perdu la plupart de sa production fondée sur de forts volumes suite à la décision des clients de s’approvisionner en Chine. Il a donc fallu réagir : le dirigeant a décidé de se repositionner très rapidement sur les petites et moyennes séries, ainsi que sur les niches de produits plus complexes, avant de poursuivre, quelques années plus tard, l’informatisation des process.

Tout jeune et pendant des années, il se passionne pour les voitures radiocommandées thermiques. Il ne s’agit pas d’un simple hobby, car il participe à des compétitions officielles qui lui permettent de se former à des réglages mécaniques complexes, mais nécessaires pour performer. Il va même jusqu’à créer sa propre voiture au 1/8ᵉ, un présage.

Les débuts du rêve

C’est en hantant les circuits de compétitions de voitures radiocommandées qu’il sympathise avec Gilbert Dognon dans les années 75. Gilbert Dognon est également team manager de l’équipe de France. Ils nouent une indéfectible amitié qui va amener ces deux passionnés à devenir rien de moins que constructeurs automobiles. L’idée de rouler différemment, de se diriger dans une voie totalement à contre-courant des idées actuelles, ne leur fait pas peur. En effet, la clientèle automobile s’oriente depuis plusieurs années vers les SUV ou l’électrique. Cependant, la création que les deux associés ont en tête s’adresse à un autre type d’utilisateur. Il s’agit, avec la Mugello 375 F, d’évoquer l’époque des voitures des années 50, dans un style qualifié de « néo-rétro ». Cette inspiration s’exprime clairement en termes de design, mais l’objectif principal est bel et bien la sensation de conduite, un plaisir devenu vintage, mais toujours bien réel pour les amateurs.

Les deux créateurs n’ont pas souhaité s’inscrire dans l’air du temps, mais poursuivre une envie et retrouver un plaisir de conduite en voie de disparition, en choisissant l’esprit artisanal de la toute petite série, au moins dans un premier temps. La petite usine de Tullins de 800 m², créée pour fabriquer ce rêve, a remporté son défi. Le premier prototype a été finalisé dès fin 2019, grâce en grande partie au savoir-faire de l’entreprise familiale Sori, directement impliquée dans la fabrication du châssis aluminium, entre autres.

La Devalliet, made in France

Le roadster deux places, créé par l’équipe Devalliet et assemblé à la main, la Mugello 375 F, dispose d’un moteur Peugeot de 225 chevaux, d’un grand coffre de 300 litres — atypique pour ce type d’automobile — et d’un véritable confort, une qualité assez rare sur ce segment. Un grand nombre d’options permet de personnaliser son véhicule à l’envie, une offre unique en son genre pour du made in France. Les professionnels qui l’ont testée mettent en avant ses similitudes avec ses concurrentes anglaises, mais aussi sa supériorité en matière de confort d’assise et d’élégance des finitions, sans rien ôter à la conduite sportive.

La voiture est homologuée au niveau européen depuis 2023. Les premières commandes ont déjà été livrées, et les premières ventes sont en portefeuille. La première année de production est donc validée conformément aux objectifs, avec une quinzaine de voitures à livrer pour cet automne. La clientèle de la Devalliet recherche des sensations, mais d’autres critères existent, comme la quasi-absence de malus, le roadster étant peu polluant. Pour satisfaire ce plaisir de la conduite retrouvée au ras du sol, mais confortablement installé, il en coûtera 88 400 euros, voire plus en fonction des options demandées. La personnalisation est poussée, allant jusqu’à la couleur des fils de surpiqûres de la sellerie, chaque véhicule étant unique, numéroté et signé.

Des objectifs réalistes

L’idée est de fabriquer au maximum 30 voitures par an, le rythme souhaité pour la prochaine année étant de 20. Le rêve de Hervé Valliet est de rester fidèle à la signature de la marque qui se veut « authentique et rebelle ». À noter qu’en théorie, le roadster peut être adapté en version électrique, même si la demande n’est pas significative à ce jour et ne correspond aucunement au concept de départ des deux créateurs. D’autres déclinaisons peuvent être imaginées si le succès est au rendez-vous. Une initiative hors norme pour un nouveau constructeur automobile français !


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