Je m'abonne

Donner du sens à l’IA : pour une technologie au service de l’humain et de ses aspirations


Beaucoup de professionnels voient encore dans l’intelligence artificielle la remise en cause de leurs méthodes de travail et une menace pour leur emploi. Pourtant, si l’IA représente un défi à relever, c’est surtout un formidable outil en termes de gains de productivité, d’amélioration des conditions de travail et de développement de leur employabilité future.

Bertrand Laurioz, Président Directeur Général du Groupe Dékuple

S’approprier l’IA à tous les échelons de l’entreprise

L’arrivée de nouvelles technologies est toujours un facteur angoissant et créateur de blocages au sein d’une organisation. Les généralisations de l’ordinateur, des outils informatiques associés puis des technologies web et mobile nous apparaissent aujourd’hui comme des évidences. Ils n’en ont pas moins bouleversé les modes de travail durant les trente dernières années et généré les mêmes angoisses que provoquent aujourd’hui les outils d’intelligence artificielle générative.

Une analogie intéressante car comme pour l’IA, on prédisait à l’époque que l’ordinateur générerait des destructions d’emplois massives. Cela n’a pas été le cas. Bon gré, mal gré, tout le monde s’est formé à cet outil devenu indispensable, qui a facilité voire supprimer de nombreuses tâches fastidieuses. Comme demain pour l’IA, les grands gagnants auront été celles et ceux qui se sont appropriés les outils informatiques le plus vite et avec le plus d’enthousiasme.

Plutôt que de jouer à se faire peur à coup de discours alarmistes sur « les millions d’emplois que va détruire l’IA », ou même sur la capacité de chacun à réussir à utiliser efficacement ces nouveaux outils, il faut renverser la logique et réaliser que l’IA offre à chacune et à chacun d’autres leviers pour un travail plus efficace. De nouveaux emplois et de nouvelles opportunités professionnelles vont naître de cette révolution. Un solde net de création d’emplois qui, d’après les estimations du FMI, pourrait représenter 4 millions de postes à l’échelle mondiale[1].

Aujourd’hui déjà, en utilisant l’IA et en l’intégrant de manière proactive à leurs process, il est possible d’automatiser les tâches les plus répétitives afin de se concentrer sur des problématiques offrant plus de valeur ajoutée. Des tâches plus intéressantes, qui valorisent davantage les collaborateurs, améliorent leur employabilité, tout en générant de la croissance pour l’organisation. L’IA a le potentiel de faire gagner jusqu’à 10 % de leur temps de travail aux entreprises françaises sur l’année[2]. Tout le monde y gagne !

L’entreprise doit accompagner ses collaborateurs

L’entreprise a une responsabilité sociale vis-à-vis de ses employés. Elle est le garant du développement des compétences de ses collaborateurs par le biais notamment de la formation ou du mentoring. Elle se doit d’intégrer la question de l’employabilité de ses collaborateurs face à l’arrivée de l’IA dans ses métiers.

Cette responsabilité n’est pas une posture de communication. Des études récentes démontrent que les organisations qui traineront des pieds pour la formation de leurs équipes aux enjeux de l’IA, vont perdre en productivité par rapport à la concurrence.[3] Face à la montée en puissance de l’IA, il est essentiel que son adoption puisse être diffusée et acceptée par l’ensemble des collaborateurs aussi vite que possible. Cela afin de permettre d’automatiser 45 % des tâches effectuées par les employés français à l’horizon 2030, un gain de temps considérable à consacrer aux activités plus productives et créatives[4].

Pour aider à surpasser les peurs et les risques de blocage, l’entreprise doit adopter une approche proactive et progressiste pour accompagner la conduite du changement à tous ses échelons. En impliquant l’intégralité de son effectif, elle porte un message fort en faveur de l’employabilité des équipes et du respect des missions réalisées au quotidien.

L’IA bouleverse durablement tous les métiers

Quel que soit le métier, quel que soit le rôle dans l’organisation, les outils d’IA (MidJourney, Gemini, ChatGPT…) s’imposent à l’ensemble des collaborateurs et nécessitent une appropriation par une approche de test and learn. Une réalité qui dépasse largement les seuls métiers du développement informatique, de la communication, du marketing ou de la création.

Pour éviter une forte résistance au changement, il est important d’écouter et de comprendre les problématiques opérationnelles et métiers de chaque acteur du collectif. Une posture qui implique d’adopter une approche terrain, c’est-à-dire de considérer les tâches les plus chronophages pour aider chacun dans son appropriation de l’IA. C’est à cette condition que la valeur de la technologie sera comprise et que les usages de l’IA générative deviendront naturels.

Déjà intégrée dans de nombreux process automatisés (chatbot et relation clients, génération de rapports, recherches consommateurs, logistique…), les apports de l’IA ne sont aujourd’hui plus contestables. Il est d’ores et déjà impensable pour ces métiers de revenir en arrière ! Mais ce virage technologique ne sera réussi qu’en impliquant l’ensemble des collaborateurs, en les sollicitant et en les intégrant dans une démarche collective collaborative.

Et une fois l’entreprise et ses employés mis sur les rails de l’IA, ils peuvent prendre un temps d’avance sur leurs concurrents pour identifier des axes de développement aussi bien en interne qu’à destination de l’externe (clients, marché…) via la définition de nouveaux services et de nouvelles offres enrichies grâce à l’IA par exemple.

Bertrand Laurioz
Président Directeur Général du Groupe Dékuple

[1] Source : FMI
[2] Boston Consulting Group
[3] Source : McKinsey
[4] Source : PwC

À voir aussi