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Ecologie et Religion


A première vue, l’écologisme et les religions sont aussi opposés et différents que l’eau et le feu, le blanc et le noir ou le soleil et la lune. Les écologistes aiment la nature, les religieux lui préfèrent Dieu. Apparemment tout est dit sur la différence radicale entre ces deux types de vision du monde. Pourtant, à bien les examiner, ces deux types de personnes ont en commun une attitude : la culpabilisation.

Entreprendre - Ecologie et Religion

Dans le christianisme, le péché aurait débuté avec Adam et Eve et se poursuit en chaque être humain qui ne vit pas sa foi avec perfection. Dans l’écologisme, le péché repose sur la pollution.

La Bible explique ainsi pourquoi les hommes ont autant de problèmes : parce qu’ils sont pécheurs, non seulement en théorie ou en pratique, mais par nature. Le péché fait ainsi partie de notre essence même. La Bible parle du « péché dans la nature humaine[3] » et, dans les Colossiens (3.5), la Bible affirme que notre nature « terrestre » produit en nous la liste des péchés ; et elle parle même du « corps du péché[4] ». Notre existence terrestre est donc marquée par la corruption de notre nature pécheresse.

Les Écritures disent que Dieu a créé les hommes bons, sans péché : « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu. Il créa l’homme et la femme[5]. » Cependant, Genèse 3 raconte la désobéissance d’Adam et d’Ève, désobéissance par laquelle le péché a pris possession de leur nature. Ils ont été immédiatement frappés de honte et d’un sentiment d’indignité, si bien qu’ils se sont cachés de la présence de Dieu[6]. Quand ils ont eu des enfants, l’image et la ressemblance d’Adam se sont transmis à leur descendance[7]. Leur nature pécheresse s’est également manifestée dès le début de leur généalogie : Caïn, leur premier enfant, est devenu le tout premier meurtrier[8].

De génération en génération, notre nature pécheresse se transmet à toute l’humanité : « C’est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, de même la mort a atteint tous les hommes parce que tous ont péché[9]. » De génération en génération, notre nature pécheresse se transmet à toute l’humanité : « C’est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, de même la mort a atteint tous les hommes parce que tous ont péché[10]. »

Par l’œuvre qu’il a accomplie à la croix, Jésus satisfait la colère de Dieu contre le péché, si bien que ceux qui croient en lui peuvent à présent remporter la victoire contre leur nature pécheresse : « Lui qui a lui-même porté nos péchés dans son corps à la croix afin que, libérés du péché, nous vivions pour la justice[11]. » (Par sa résurrection, Jésus offre une nouvelle vie à tous ceux qui étaient esclaves de leur nature corrompue. Ceux qu’il a régénérés sont à présent appelés à obéir à ce commandement : « De la même manière, vous aussi, considérez-vous comme morts pour le péché et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ [notre Seigneur][12]. »

Le chrétien a le sentiment d’avoir péché quand, à l’occasion d’un acte, il prend conscience de la distance prise avec l’amour de Dieu ; quand il reconnaît, sous le regard de Dieu, ou à la lumière de sa Parole, que son acte est un manque à cet amour de Dieu. Dans le cas du christianisme, le religieux considère chaque être humain comme fautif car pêcheur. Dans le cas de l’écologisme, on aurait tendance à penser l’inverse, tant l’être humain se doit d’aimer la nature et la protéger de la pollution des hommes tout en sachant que la majorité de ceux qui adhèrent à cette idéologie est athée. D’un côté, on aurait tendance à penser que la religion nous culpabilise alors que l’écologisme croit nous libérer en nous apprenant à aimer la nature et à la préférer à l’espèce humaine.Cette distinction est fausse car ces deux visions du monde voit en l’homme un être moins futé que fautif !

Notons toutefois que ceux qui participent à ce mouvement politique pour affirmer cette vision du monde, considèrent que la plupart des êtres humains contribuent à polluer la planète, donc à abîmer la Nature et, par conséquent, à pécher ! Certains écolos vont même jusqu’à affirmer que l’être humain est le plus grand danger pour la nature et que, pour ette raison, il mérite de disparaître !

 L’environnementalisme – terme par lequel on entend tout militantisme ayant pour objet la protection de la nature, ce qu’en Europe on appellerait écologie au sens politique – est institutionnalisé aux États-Unis et s’accompagne d’une législation très stricte, laquelle est jugée envahissante, voire tentaculaire, par nombre de citoyens. De même, l’écologisme – l’idéologie qui s’appuie sur l’écologie en tant que science pour proposer des principes normatifs afin de réformer ou reconstruire la société – est souvent perçu comme une idéologie de relève, potentielle mais menaçante. Après l’effondrement des régimes communistes, l’écologisme est en effet décrit, par certains écolos, comme le nouveau rival du capitalisme aux États-Unis.

On surnomme ces écologistes extrémistes les « khmers verts » : pour sauver la planète, ces groupes écolos radicaux prônent l’extinction de l’humanité ! Dans le film l’Armée des 12 Singes, et dans le salon d’un asile où les déments soliloquent sous le contrôle d’infirmiers aux allures de geôliers, James Cole (Bruce Willis) fulmine ;  il vient de 2035, d’un temps où l’humanité, quasi exterminée par un virus, s’est vue contrainte de se réfugier sous terre. Des scientifiques devaient l’envoyer en 1996, avant la date à laquelle la maladie a été répandue, pour qu’il récolte des indices afin d’éviter l’épidémie. Mais il atterrit en 1990 et ses paroles de Cassandre – « Cinq milliards d’êtres humains périront (…). À nouveau les animaux dirigeront la planète » – l’ont mené dans cet hôpital psychiatrique où il croupit. Cole s’adresse à Jeffrey Goines (Brad Pitt), fou parmi les fous : « L’espèce humaine mérite peut-être d’être exterminée… »« Exterminer l’espèce humaine? Cest une idée géniale! », répond Goines, qui fondera plus tard le groupe de militants de la cause animale. Avec l’Armée des douze singes,  soupçonnée d’être à l’origine de la pandémie. Terry Gilliam, cinéaste américain ayant pris la nationalité anglaise, a réalisé notamment le film Monty Python, la vie de Brian, qui s’en prend à l’Evangile de manière humoristique et détournée, mais sa vision négative, voire nihiliste comme le dirait Nietzsche, le rapproche plus d’une idée de l’homme coupable que louable ! Terry Gilliam considère folle notre société plongée dans  le consumérisme et fous ceux qui contrôlent ce consumérisme ; mais il considère aussi fous ceux qui veulent anéantir cette société et l’humanité, pour le bien de la planète !

Dans un entretien publié en 1992 dans la revue officielle du Mouvement pour l’extinction volontaire de l’humanité (VHEMT), son porte-parole, Les U. Knight, interroge Geophilus, le fondateur du Gaia Liberation Front (GLF), sur ses convictions. Ce fondateur répond : « Nous sommes en faveur de la stérilisation involontaire, mais nous verrions également d’un bon œil la diffusion de tout nouveau virus antihumain – tel que la version aérienne du virus du sida. » Parmi les plus radicaux qui veulent éloigner l’espèce humaine de sa capacité à polluer la terre se trouvent donc le VHEMT et la Church of Euthanasia (qui veut, quant à elle, réduire drastiquement la population mondiale) qui, eux, à la différence de Terry Gillians, ne revendiquent aucun humour ! Cette Eglise de l’Euthanasie, dont les quatre piliers sont le suicide, l’avortement, le cannibalisme et la sodomie, est même considérée comme une institution d’éducation à but non lucratif dans le Delaware[13]. Ces mouvements sont, grâce à Dieu, archi ultra-marginaux, voire folkloriques si leur existence n’était pas révélatrice d’un certain état d’esprit actuel, qui, sous couvert de protection de la nature, masque à peine une Haine de l’homme. D’ailleurs, en novembre 2011, alors que le cap de 7 milliards d’habitants fut franchi, le Centre pour la diversité biologique lança aux États-Unis une vaste campagne de distribution de préservatifs à l’effigie d’espèces en voie de disparition. L’idée que l’humanité ferait mieux de s’effacer pour rendre ses droits à la nature devint ainsi presque consensuelle.   

En 1968, le biologiste américain Paul R. Ehrlich publie The Population Bomb, s’inquiétant des conséquences écologiques et sociales de l’explosion démographique. En 1973, l’écologiste René Dumont prône dans L’Utopie ou la Mort ! une natalité compensant exactement la mortalité, quitte à employer des méthodes autoritaires. Il précise que « l’abandon des petites filles dans les familles pauvres chinoises, ou l’avortement systématique au Japon, avant 1869 comme après 1945, peuvent être, à la lumière de nos récentes observations, considérés comme des mesures comportant une certaine sagesse ». Le commandant Cousteau n’est pas moins cynique quand il affirme en novembre 1991, dans un entretien au Courrier de l’Unesco : « Il faut que la population mondiale se stabilise et, pour cela, il faudrait éliminer 350 000 hommes par jour. C’est si horrible à dire qu’il ne faut même pas le dire. » Plus récemment, en 2006, son compagnon d’aventures, le prétendu Yves Paccalet, prit sa suite dans un ouvrage au titre évocateur : L’humanité disparaîtra, bon débarras[14] ! 

Il ne s’agit pas ici de contester la gravité de l’épuisement des ressources planétaires, ni le bien-fondé des politiques de promotion de la contraception. Mais le caractère outrancier des propos tenus par René Dumont, Jacques Yves Cousteau ou Yves Paccalet, témoigne d’une telle pseudo-pensée de la faute de l’homme, pseudo-pensée qui fait redescendre le péché d’Adam et Eve au statut d’anecdote : ces trois croyants écolos promeuvent donc la mort des hommes afin de préserver la vie végétale et animale.

Quant à la Deep ecology (« écologie profonde » in french !), elle considère que l’être humain est un animal de trop ! Cette « branche » écolo est fondée sur les livres de trois auteurs. D’abord l’Almanach d’un comté des sables (1949) de  l’Américain Aldo Leopold qui y  développe une « éthique de la Terre » : celle qui « fait passer l’Homo sapiens du rôle de conquérant de la communauté Terre à celui de membre et citoyen parmi d’autres de cette communauté ». Ensuite, considérons l’article Écologie superficielle et profonde écrit par le Norvégien Arne Næss en 1973 et publié dans la revue Inquiry. Il s’agit de l’article donnant naissance à la Deep Ecology (Ecologie Profonde always in french). Ce mouvement écologique sur le long terme développe le concept de biocentrisme, qui recherche l’intérêt du vivant dans son ensemble, et non celui de la seule humanité. Aux chiottes l’Humanisme, vive l’écologisme ! Enfin, La Terre est un être vivant est l’ouvrage du Britannique James Lovelock publié en 1979 et qui a pour sous-titre L’Hypothèse Gaïa[15]. Avec cet ouvrage, « on atteint les rives du biocentrisme radical : la Terre est un organisme vivant, un être à part entière », commente l’essayiste Laurent Larcher dans La Face cachée de l’écologie. Pour celui-ci, ce type d’écologisme n’est rien d’autre qu’un « antihumanisme vert ».

 Chrissy Korda, fondatrice de la Church of Euthanasia, le confirmera :  « Je peux sans nul doute être décrite comme une misanthrope, ou plus exactement comme une antihumaniste », déclara-t-elle dans un article du magazine Whoa! (« Death to all humans! »), paru en 1999. Cette foi dans la nature au détriment de l’espèce humaine passe donc par une apologie du suicide. Si l’idée de réduire la population mondiale est relativement répandue dans cet écologisme extrémiste, celle de nous faire disparaître est beaucoup moins populaire. Parfois mortels, les actes terroristes commis par des écologistes radicaux n’ont jamais visé l’anéantissement de l’humanité, mais plutôt la destruction du système productif, le sauvetage d’animaux ou de forêts[16].

Chrissy Korda et ses émules se bornent donc à encourager le suicide («  Save the planet, kill yourself! »). Non sans préciser qu’ils acceptent, eux, de se sacrifier en restant en vie…afin de promouvoir leur cause. Un altruisme tout à leur honneur !

En conclusion, il apparaît clair que l’écologie, est un courant politique qui fonctionne comme une religion puisqu’elle accuse l’humanité de commettre la pire faute : le péché ne consiste plus à manger un fruit eet désobéir à Dieu, mais à polluer la nature et donc à entraîner la mort des végétaux et des animaux. Plus radicaux que les religieux (qui brûlaient des impies sur des bûchers au Moyen âge), les écologistes dits « radicaux » veulent la disparition de l’espèce humaine et considèrent implicitement la nature comme sacrée. Disons que les écolos « divinisent » la nature et voient en elle « un Dieu », ce qui fait de ce courant politique une sorte de panthéisme hystérique ; et pour cette pseudo raison ou ce réel prétexte, ces écolos accusent l’homme d’être pécheur, un pécheur plus éliminable que punissable !

La Devise écologiste « Une seule planète » doit se compléter  (du point de vue des extrémistes de l’écologisme profond et radical) par : «une seule planète, certes,  mais sans humanité ». Disons à ces écolos que la disparition de l’humanité découlera peut-être, comme celle des Dinosaures, d’une activité volcanique intense, voire d’une météorite. Disparition qui devra donc moins à la pollution qu’à la Nature ! Chers écolos, Dieu vous pardonne !


[1] – Les forêts et toutes les plantes uxxquels s’ajoutent, moins verts, les animaux

[2] – La Pomme croquée par Adam et Eve

[3]Romains 8.3

[4]Romains 6.6

[5]Genèse 1.27

[6]Genèse 3.8

[7]Genèse 5.3

[8]Genèse 4.8

[9]Romains 5.12

[10]Romains 5.12

[11]1 Pierre 2.24

[12]Romains 6.11

[13] – Etat américain

[14] – Editions J’ai Lu (2024)

[15] – editions Champs Flammarion, 2017

3- Article paru dans le numéro 5 d’Usbek & Rica[16]. Auteur : Max Manz ; https://usbeketrica.com/fr/article/sauvez-la-planete-tuez-vous

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