Face à la déferlante du e-commerce, les points de vente traditionnels n’ont pas dit leur dernier mot. En s’adaptant aux nouvelles habitudes de consommation et avec le secours du numérique, ils peuvent même tirer leur épingle du jeu.
Les ventes en ligne ont progressé 35 fois plus vite que celles générées par le commerce physique entre 2004 et 2015. Une explosion qui fait craindre à certains analystes la disparition des magasins traditionnels, une vision bien pessimiste de la situation. En effet, avec 60 Mds€ de CA, Internet ne pèse que relativement peu dans le commerce global.
Si 43% de l’activité du secteur tourisme ou 39% des ventes de produits culturels, produits fortement dématérialisés, se font en ligne, le e-commerce ne représente que 15% de l’habillement, 10% des chaussures… et 3% des produits alimentaires frais. En d’autres termes, c’est bien dans les boutiques que le gros du commerce de détail se fait toujours.
La palme de la confiance
Et si 82% des Français ont réalisé au moins un achat en ligne l’année dernière, ils sont 95% à fréquenter les enseignes traditionnelles, dont 90% à s’y rendre au moins une fois par mois, contre seulement 45% sur Internet.
Par ailleurs, si Internet est largement plébiscité pour la question du prix (81% des sondés pensent que les sites sont les moins chers) et du choix (70% pensent qu’ils ont davantage de stock), les magasins traditionnels remportent pour leur part la palme de la confiance (81%), de la convivialité (72%) et des services (82% jugent qu’ils ont des services après-vente de qualité).
Complémentaires plus qu’adversaires
« Le digital permet un gain de temps considérable, car il est bien plus facile de cliquer que de se déplacer dans plusieurs boutiques aux quatre coins d’une ville pour effectuer différents achats. Pour autant, commerce traditionnel et e-commerce vont de pair. Pour certains consommateurs, leur complémentarité est même primordiale. En effet, beaucoup élaborent une liste de différents objets qu’ils souhaitent acquérir. Une fois le repérage effectué, ils se rendent en boutique pour voir, toucher et essayer les produits. Le e-commerce génère donc de l’activité pour le commerce traditionnel », explique Claire Sorel, consultante en Web Marketing chez Visionary Marketing.
Si les ventes en lignes vont continuer à progresser dans les années à venir, en impactant les points de vente physiques, les consommateurs ne sont pas encore prêts à acheter tous leurs produits et services sur le Web. Et les commerces traditionnels ont encore de beaux jours devant eux, surtout s’ils savent jouer de leurs spécificités pour proposer une «expérience de consommation» différente et attractive.