Halte au french bashing et à l’autodénigrement ! Les entreprises françaises obtiennent de grands succes à l’international, exportent non seulement leurs produits et services, mais aussi la réputation de notre pays. Quant à nos économistes, ils sont aujourd’hui parmi les plus écoutés du monde.
Le prix Nobel d’économie 2014 ? Jean Tirole. L’auteur du livre d’économie le plus remarqué cette année ? Thomas Piketty. Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI, Esther Duflo, conseillère du président Obama ou la plus discrète Hélène Rey, experte des flux de capitaux régulièrement consultée par les banques centrales…
Excellents en théorie, nos compatriotes le sont-ils moins dans la pratique ? La France, qui demeure la 5ème puissance mondiale, compte notamment 10 entreprises dans le Top 100 mondial et affiche plusieurs leaders internationaux dans leurs secteurs, non seulement le luxe mais aussi l’industrie (EADS, Air Liquide, Michelin, Essilor…), les services (Veolia, Vinci) ou l’agroalimentaire (Lactalis, Danone, Soufflet…).
Les PME aussi !
Et ces performances, nos lecteurs le constatent chaque mois, concernent aussi les PME et ETI. Si la France compte 3 fois moins d’entreprises exportatrices que l’Allemagne, certaines, souvent méconnues du grand public, connaissent des succès remarquables à l’étranger : Olétanche (systèmes d’étanchéité des infrastructures, 700 M€ de CA), Lectra Systems (CFAO pour le textile, 210 M€ de CA), Ilog (logiciels d’optimisation, 120 M€ de CA) ou Quantel (lasers pour des applications médicales ou scientifiques, 40 M€ de CA) sont premiers mondiaux sur leurs niches.
«Ces entreprises ont la capacité à s’adapter à la mondialisation. Ouvertes sur le monde, elles ont su investir à l’international, construire des usines et gagner des parts de marché. Plus de 80% de l’effort de R&D privé est le fait du monde industriel, ce qui contribue à maintenir le leadership français dans de nombreux domaines », explique François Loos, ancien ministre de l’Industrie. Pas moins de 90 entreprises françaises figurent ainsi au palmarès 2013 du cabinet Deloitte des 500 start-up à la croissance la plus rapide en Europe, dont 5 dans le Top 30 et 1 à la 1ère place, Ymagis (projecteurs cinéma numériques, 47,3 M€ de CA).
La France est également le 7ème pays en Europe le plus favorable au développement des start-up, devant l’Allemagne, selon un classement du Financial Times … pourtant peu suspect de francophilie.
Une attractivité reconnue
Le rayonnement d’un pays se mesure aussi par l’attrait qu’il exerce sur les investisseurs étrangers. Et, là aussi, la France tire son épingle du jeu. En 2012, la France se situait au 1er rang européen des implantations industrielles, et au 3ème au classement global de l’attractivité, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne*. Un engouement qui s’explique par la productivité reconnue des salariés français, la 2ème derrière les États- Unis.
La France est également le 2ème pays d’accueil des projets de recherche et développement (R&D) en Europe après le Royaume-Uni, concentrant 16% des projets étrangers de R&D, devant l’Allemagne ou l’Espagne. Enfin, avec plus de 288.000 étudiants étrangers, soit 7% du total des étudiants en mobilité à travers le monde, la France est la 3ème destination attirant les étudiants étrangers, derrière les États-Unis et le Royaume-Uni.
Soutenir l’économie : le Prix du Rayonnement français
En 2009, Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice UMP des Français de l’étranger, crée le Prix du Rayonnement français. «J’ai lancé ce prix pour combattre la tendance très française à l’auto-dénigrement et permettre de mettre en valeur les initiatives et personnalités françaises qui incarnent, vu de l’étranger, les réussites hexagonales ».
Ce prix, qui a distingué, entre autres, Jacqueline Franjou, directrice générale du Women’s Forum for the Economy and Society et fondatrice du festival de Ramatuelle, les frères Gardinier (Taillevent, les Crayères à Reims), Florence Cathiard (Château Smith- Haut-Lafitte) ou la restauratrice Anne-Sophie Pic, a permis à Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, de rappeler «qu’il faut souvent que les Français eux-mêmes sortent de France pour que, y revenant ensuite, ils disent : “la France est quand même le plus beau pays du monde”. Une phrase que l’on entend sans cesse mais sans arrogance. Après tout, par un réflexe de simplicité, il serait préférable qu’ils le pensent sans avoir besoin d’aller ailleurs ».
La France n’est pas une abstraction
Le ministre a également rappelé que : «La France n’est pas une abstraction, ce sont des femmes et des hommes qui permettent que nous soyons ce que nous sommes et que, s’’il n’y a pas une économie puissante, il ne peut pas y avoir de diplomatie puissante ». Deux belles professions de foi qui gagneraient à sortir des clichés : la France, ce n’est pas que le luxe, le tourisme et la gastronomie mais une économie largement diversifiée.