Après une phase préalable d’inscription et d’expression des vœux, la dynamique billetterie autour des JOP de 2024 ouvre une nouvelle étape. Paris 2024 vient de signer une nouvelle réalisation qui appartiendra à la longue et nécessaire série des « First-of-its-kind » pour ces Jeux Olympiques introduits aux yeux du grand public comme ceux du « pivot ».
Depuis le 15 février et grâce à l’association des solutions de Common Cents & CTS Eventim, chaque acheteur de billets pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 a la possibilité de faire un don de 2€ pour permettre à des personnes en situation de précarité de vivre une expérience inoubliable.
Si le COJO a promis une édition inédite par son caractère raisonnable, inclusif & à fort héritage, cela va nécessairement au-delà de la simple garantie de ne pas construire des éléphants blancs. L’exemple est idéal lorsqu’il s’agit de projeter un programme soutenable et éco-responsable pour une entreprise de nos jours, où ce type de parti-pris apparaît désormais comme une évidence et non un facteur réel de différenciation.
Nous touchons ici une des problématiques majeures dans la transformation sociétale des entreprises où la simple disposition au caractère tangible et visuel ne suffit plus à justifier d’un positionnement responsable. Même intégrée au sein d’un dispositif plus large incluant bon nombre de mesures du même genre, c’est bien une démonstration de ces engagements à 360° qui permet l’accès éventuel à ce positionnement. C’est donc à travers les mécaniques financières de l’entreprise, le choix d’association avec les tiers, la mesure de l’impact réel de la société, les notions d’usage et de partage des profits, et bien d’autres éléments que les audiences jugent désormais de la véracité de ce postulat.
Ceci implique une méthodologie précise et indispensable aux entreprises au risque de ne pas pouvoir absorber de telles évolutions. Il convient en effet d’identifier les évolutions possibles de manière horizontale sur chacun des métiers et des modes opératoires en partant de l’existant et certainement pas en essayant d’imposer de manière macro de nouveaux dispositifs sur l’ensemble des verticales de l’entreprise. C’est en allant au cœur du système que la transformation aura naturellement de vraies vertus mais d’abord celles de pouvoir soutenir concrètement l’entreprise face à ces nouveaux obstacles que la planète et ses usagers nous délivreront désormais régulièrement. Le caractère disruptif est réel, l’exercice est quant à lui quasiment impossible dès lors qu’il n’est pas anticipé et activé en amont de ces crises.
Le secteur marchand sportif et plus généralement celui des loisirs constituent un cas à part entière par leur simple fonction organique et secondaire, entre besoins vitaux et divertissement. Les acteurs de ce secteur regorgent de clientèles où les niveaux d’engagement sont bien supérieurs à la moyenne mais ils impliquent également des exigences de plus en plus difficiles à atteindre.
Cela se traduit notamment par un potentiel d’impact très élevé et donc par défaut la possibilité d’écarts forts entre les réalisations concrètes de ces acteurs et ce qui peut être attendu par leurs sympathisants. Coutumier du fait, un nouvel exemple est apparu la semaine dernière à travers le club professionnel de l’AS Roma en Italie, qui a su manier idéalement des enjeux sanitaires forts (don du sang) à un momentum planétaire (la Saint Valentin), en dehors de ses sphères usuelles de sur-promotion sportive et marketing.
Les exemples concrets des différentes pratiques demeurent les seules et uniques passerelles de nos jours pour sensibiliser efficacement les citoyens qui disposent malheureusement d’une très faible éducation éco-responsable, et notamment dans le domaine socio-économique (dans l’hexagone tout du moins). Le groupe La Redoute l’a encore récemment démontré en activant son dispositif « actionnariat salarié ». En reversant des dividendes à hauteur de 100K€ par salarié suite à leur inclusion dans le nouveau modèle de relance du groupe (2014), elle a marqué de très nombreux points sur l’ensemble des composantes stratégiques de l’entreprise allant bien au-delà de la marque employé et de l’engagement de ses salariés.
C’est bien de ça dont il est question ici même. La transformation associée à l’innovation pluridisciplinaire sera nécessaire pour subsister mais elle est d’abord pour n’importe quel entrepreneur un actif indéniable à la performance de son organisation. L’essayiste & entrepreneur Tim O’Reilly illustrait parfaitement cette dynamique dans le Wired Magazine, en exprimant « qu’avec le nécessaire effort d’innovation que notre économie et nos entreprises imposeront pour transformer notre empreinte carbone, il y aura plus de milliardaires qui verront le jour dans les prochaines décennies que durant le boom de l’internet ». Nul doute que le sport a une carte à jouer dans cette transformation profonde. Et si c’était une partie de l’héritage de Paris 2024…
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