Le jeune homme n’a pas réellement eu le choix, dans sa famille, le patrimoine n’est pas un sujet de conversation, mais un thème central. En 2015, le jeune Edouard s’inscrit dans la lignée en achetant le château de Vaux, un bâtiment du XVIIIème siècle dans l’Aube.

La même année, son frère Lancelot Guyot entame une aventure similaire avec le château de Saint Brisson. Il y a une logique à se lancer jeune dans la restauration d’un château si l’on dispose des moyens financiers adéquats, car ces chantiers durent souvent des dizaines d’années. Il vaut mieux avoir du temps devant soi. Edouard Guyot a la chance de pouvoir mettre à profit l’expérience familiale en matière de restauration de châteaux.

En effet, son père et son oncle, Jacques et Michel Guyot sont à l’origine de cette passion. Eux-mêmes avaient 28 et 30 ans lorsqu’ils décidèrent de se lancer dans l’achat d’un site complètement délabré, sans capital, car le bâtiment ne valait plus grand-chose. Nous sommes en 1979, les deux frères décident de travailler sur ce projet commun qui durera… 35 ans avant de sauver ce château aujourd’hui bien connu, celui de Saint Fargeau. L’aventure s’est poursuivie.

Jacques Guyot rachète en 1987, le Château de la Ferté qu’il connait depuis qu’il est enfant et incendié en 1944. Ce sera ensuite le Château de Lurcy Lévis, mais avec moins de succès, une revente intervient en 2000. Jacques et son épouse Catherine investissent en 2011 dans le château de Bridoire, qui se trouve dans un état pitoyable. Leur dernière aventure est celle de Marzac, la banque a accepté de les suivre en 2019 pour venir à la rescousse de ce lieu périgourdin qui n’a cessé de changer de mains depuis soixante ans, chaque propriétaire ayant jeté l’éponge jusque-là.

Les parents sont ravis que leurs enfants les aient suivis dans leur passion, même si cela les a surpris étant donné les difficultés de la tâche. Avec cinq enfants, quelques autres châteaux devraient encore être sauvés d’un destin funeste !

Anne Florin