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Edwige Casimir (ostéopathe) : « Il est désormais possible de ne pas avancer les frais de consultation, et tout le monde y gagne ! »


Avec la généralisation du télétravail après la pandémie de Covid-19, les ostéopathes ne connaissent pas la crise. Dans certains cabinets, les demandes de consultations explosent, pour des maux liés à une mauvaise installation ou à l'absence d'exercice physique. Dans quels cas faut-il faire appel à un ostéopathe ? Comment s’assurer du sérieux de son ostéopathe, alors que le nombre de praticiens a explosé ces dernières années et que de nombreux témoignages font état de pratiques “déviantes” de la part de certains d’entre eux ? Quels sont les freins à la consultation, et comment les lever ? Pour y voir plus clair, nous avons posé nos questions à Edwige Casimir, ostéopathe en entreprise et membre de REFLEX OSTEO, premier réseau d'ostéopathes de France.

Edwige Casimir

En France, en 2023, 47% des entreprises ont eu recours au télétravail. Selon un baromètre dévoilé par JLL, 55% de la population active travaillerait à distance au moins une journée par semaine. Si les avantages du home office sont désormais bien connus, ses inconvénients le sont aussi de plus en plus : l’absence d’exercice physique et la mauvaise installation entraînent des pathologies variées. En tant que “mécanicien du corps”, quels conseils donneriez-vous aux Français qui télétravaillent pour prévenir au mieux les douleurs ? Quand celles-ci surviennent, comment pouvez-vous les soulager ?

Edwige Casimir : Le premier conseil est bien évidemment de bouger. Bouger, c’est la vie. Au contraire, rester assis sur une chaise peut entrainer des conséquences douloureuses : l’absence de mouvement entraîne ainsi un certain nombre de pathologies. Raison pour laquelle il convient, au travail, de s’accorder des pauses régulières – visuelles comme physiques : se lever pour aller boire un verre d’eau, pour se rendre aux toilettes, pour discuter près de la machine à café, etc. Dans cette optique, REFLEX OSTEO propose de courtes vidéos pédagogiques à destination des entreprises, afin d’aider leurs collaborateurs à ne pas demeurer figés sur leur poste de travail.

Si ces conseils n’ont pas suffi et qu’une douleur apparaît du fait d’une mauvaise posture prolongée sur le lieu de travail et justifie une consultation, la mission de l’ostéopathe consiste bien sûr, dans un premier temps, à soulager la douleur sur la table ; et, dans un second temps, l’ostéopathe va travailler l’ergonomie avec le patient, lui apprendre à reproduire une station assise appropriée ainsi qu’à pratiquer certains mouvements simples, chez lui ou au travail.

L’explosion de la demande en ostéopathie a également entraîné une explosion du nombre de praticiens, qui a augmenté de plus de 200 % en 10 ans, pour s’établir sous la barre des 40 000 (39 511 ostéopathes inscrits au registre ADELI en janvier 2023). Tous ne se valent pas, et de nombreux témoignages font état de pratiques “déviantes” de la part de certains praticiens parfois peu rigoureux. Comment s’assurer que son ostéopathe a suivi une formation officielle et agréée ?

En 2023, seule une trentaine d’écoles d’ostéopathie a été agréée par les autorités compétentes. La formation dure désormais cinq ans, contre trois auparavant. Les étudiants ont l’obligation de réaliser au moins 150 heures de consultations cliniques, encadrées par leur établissement, avec des patients, ce qui garantit le sérieux de l’école.

Par ailleurs, la certification Qualiopi constitue un gage de rigueur de la formation et de l’agrément officiel de celle-ci, à l’image des formations dispensées par REFLEX OSTEO. Pour résumer, avant de consulter pour la première fois un praticien, n’hésitez pas à lui demander s’il a suivi une formation agréée !

Entreprendre : Le taux de renoncement aux soins des patients est un véritable fait de société, puisqu’une personne sur quatre vivant en France a déjà renoncé à des soins ou équipements médicaux pour des raisons financières, selon une enquête Ifop pour le Crédit Mutuel. Parmi les raisons évoquées, le fait de devoir avancer le prix de la consultation (78%). Avez-vous pu, en tant que praticien, être témoin de cette tendance ?

En effet, l’ostéopathie ne déroge pas à cette tendance. 32 % des patients ont déjà renoncé aux soins ostéopathiques, ce qui place la discipline, en termes de renoncement, juste derrière les soins dentaires. C’est beaucoup, c’est trop, et il y a sans doute des leviers à activer pour infléchir cet état de fait. 

Justement, vous êtes membre de REFLEX OSTEO, premier réseau d’ostéopathes de France, au sein duquel, grâce à MoneyTrack, société de paiement dirigé, il est désormais possible de ne pas avancer le prix de la consultation. Comment MoneyTrack fonctionne-t-il, et en quoi cette solution permet-elle concrètement de lutter contre le renoncement aux soins pour raisons financières ?

C’est assez simple : une fois la séance terminée, le patient ouvre l’application de sa mutuelle et télécharge un QR-code sur son téléphone portable, qui est scanné par le praticien. Le montant de la consultation est immédiatement versé au praticien. Côté patient, seul le reste à charge éventuel (déduction faite de la prise en charge de la consultation par sa mutuelle) sera réglé par le moyen de paiement qu’il aura préalablement enregistré dans l’application. Le patient n’avance donc pas les frais et n’a plus à envoyer la facture du praticien à sa mutuelle pour être remboursé. La mutuelle n’a plus à gérer les factures (qu’elles soient papier ou numérisées), ni à effectuer le calcul de la prise en charge et le remboursement du patient. Tout le monde y gagne.

Comment s’assurer que sa mutuelle est bien partenaire de l’entreprise MoneyTrack, et que son praticien y a bien recours ?

Si votre mutuelle est partenaire de MoneyTrack, vous avez accès dans votre application mobile à l’option Paiement de MoneyTrack. Par ailleurs, la géolocalisation des praticiens dans l’application permet à chacun d’identifier les praticiens utilisant MoneyTrack à proximité. Si votre praticien habituel n’y figure pas, alors vous pouvez directement transmettre ses coordonnées afin que les équipes de MoneyTrack le contacte et lui propose le service. REFLEX OSTEO encourage par ailleurs les praticiens du réseau à adopter l’application.

Entreprendre : Toujours selon l’étude Ifop pour le Crédit Mutuel, 79 % des Français estiment que le tiers payant devrait aussi s’appliquer aux médecines alternatives et aux prestations prises en charge uniquement par les complémentaires santé/mutuelles. Concernant spécifiquement l’ostéopathie, y êtes-vous favorable ? Cette volonté a-t-elle une chance de se matérialiser ?

J’y suis évidemment très favorable. Quant à savoir si cela arrivera bientôt, je ne suis pas spécialiste, mais je sais que le sujet est à l’étude, il n’est donc pas interdit d’y croire !

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