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Emploi : LIP, la belle surprise de l’intérim lyonnais


Spécialiste de l’Intérim, la petite agence LIP s’est transformée en un groupe au développement effréné qui entend bien se frotter aux géants du secteur.

Entreprendre - Emploi : LIP, la belle surprise de l’intérim lyonnais

Spécialiste de l’Intérim, la petite agence LIP s’est transformée en un groupe au développement effréné qui entend bien se frotter aux géants du secteur.

Rien à voir avec la marque de montres, le créateur de LIP est un autodidacte originaire de Lyon, comme Marc Braillon ou Philippe Foriel-Destezet (Adecco). «Le développement de LIP est allé bien au-delà de mes espérances !», s’exclame presque incrédule Fabrice Faure, 40 ans, président fondateur du groupe Les Intérimaires Professionnels (LIP), installé à Lyon (69).

«Je désirais créer un petit réseau de 3 agences sur Lyon. Dix ans plus tard, LIP c’est près de 50 agences et un CA de 115 M€ !», annonce-t-il, la mine radieuse. Le self-made-man revient de loin ! À 17 ans, il interrompt ses études et s’engage dans l’armée. À son retour, il enchaîne les petits boulots, en intérim.

À 25 ans, alors qu’il est successivement passé par les postes d’assistant, de commercial et de directeur d’agence dans un groupe de travail temporaire, l’envie de monter sa propre affaire se fait jour. En tant qu’actionnaire minoritaire, il se lance avec un associé dans la création d’une structure à Lyon… mais c’est un fiasco ! Des divergences entre les deux hommes obligent Fabrice Faure à quitter l’aventure… pour mieux rebondir 2 ans plus tard.

L’entrepreneuriat au cœur

«J’ai toujours eu envie d’entreprendre mais, sans diplôme ni expérience, j’ai démarré presque par hasard, là où on me donnait ma chance dans une grande entreprise de travail temporaire».

En juillet 2005, le jeune homme, alors trentenaire, fonde la première agence LIP à Villeurbanne (69). Fière de ses débuts modestes, l’entreprise n’a jamais perdu de vue ses valeurs. Malgré un développement important, la structure fonctionne toujours comme une grande famille. Loin de s’opérer sans à-coups, le développement est progressif, s’effectuant au fil des rencontres, des perspectives qui s’offrent à elle… et des ratés aussi. «Le succès rend compte, l’échec apprend l’humilité», tranche le quadra qui, fort de cette conviction, ne s’en laisse pas conter. Lui qui ne dispose d’aucune formation se laisse guider par les opportunités, improvise, rectifie le tir, et ça marche !

«Je n’ai pas choisi le secteur de l’intérim, mais c’est ce que je connaissais le mieux. La fondation de LIP s’est imposée comme une évidence. Je ne savais pas faire grand-chose, mais je croyais en cette aventure et en tous ces hommes et ces femmes que j’allais rencontrer et qui allaient nous emmener plus loin». Il a eu raison d’y croire !

Un développement basé sur l’humain

L’agence se spécialise sur les métiers des compagnons et ouvriers qualifiés, dans les secteurs de l’industrie et du BTP. Au terme de la première année, LIP affiche 125 intérimaires en poste.

En 2007, elle inaugure sa seconde agence à Lyon (69), ce qui permet de dissocier l’industrie du BTP et de spécialiser les agences, aujourd’hui organisées par pôle métier. «Je crois à la spécialisation. Se spécialiser, c’est se professionnaliser pour proposer une offre cohérente et de qualité. Enfin, la diversification permet de ne jamais être dépendant d’un client, ni de personne», explique Fabrice Faure.

C’est donc naturellement que LIP poursuit dans cette voie. Présente dans le secteur de la métallurgie et du bâtiment second oeuvre, elle se positionne aussi sur la mécanique auto et les poids lourds, dans le transport et la logistique, les espaces verts, le gros oeuvre et le bureau d’études.

En 2008, son développement est marqué par l’ouverture de plusieurs agences à Lyon (qui accueille le siège social de l’entreprise), Villeurbanne, Chambéry et Mâcon. Malgré la crise, Fabrice Faure et son équipe tentent de maintenir l’activité. Grâce à la fusion de deux géants de l’intérim en 2009 (Randstad rachète Vediorbis), beaucoup ne trouvent plus leur place dans la multinationale. LIP fait alors le pari d’en intégrer certains dans son réseau, développant davantage sa présence dans de nouvelles villes : Montpellier, Grenoble, Marseille, Bourg-en-Bresse, Péage-de-Roussillon, Bourgoin-Jallieu et Nice.

Parallèlement, la PME lance la première de ses filiales dans le secteur tertiaire, LIP Solutions RH, spécialisée dans les métiers de la comptabilité, le téléservice, le secrétariat, le bureau d’études et l’informatique. Une nouvelle vague d’ouvertures assoit alors la présence du groupe (Chalon-sur-Saône, Besançon, Saint-Étienne, Toulouse, Clermont-Ferrand, et Annecy). Le développement se fait désormais à une vitesse effrénée.

En 2013, c’est une filiale de LIP Solutions RH qui voit le jour avec le cabinet Initium Consulting dédié au recrutement de cadres supérieurs. La même année, l’entreprise inaugure une nouvelle branche avec Intérim Direct, une plate-forme administrative uniquement dédiée à la gestion des contrats.

LIP couvre désormais presque tous les secteurs, rachetant au passage deux entreprises de travail temporaire, comptant chacune 3 agences, SAI dans le Sud (Arles, Martigues et Vitrolles) et Interest sur Paris et Lille. En 2014 et 2015, le groupe continue d’étendre son réseau, s’installant à Béziers, Manosque et Toulon. Une success story en marche que rien ne semble pouvoir arrêter.

De nouvelles perspectives

De 2,7 M€ 2005, le CA du groupe atteint désormais 115 M€ ! Il faut dire que la stratégie de LIP, entre croissance organique et croissance externe, a fait ses preuves, tout comme son modèle qui repose sur un réseau placé sous la tutelle d’un directeur d’agence pilotant le point de vente et les commerciaux. Le groupe est organisé autour de la réussite de ses agences et de managers-clés qui animent et conduisent le réseau sur des périmètres distincts.

Le siège vient simplement en support pour les aider au quotidien. Forte de son succès, l’entreprise ne compte pas s’arrêter là. «Nous continuerons d’ouvrir 10 nouvelles agences par an jusqu’en 2018 et d’embaucher une trentaine de collaborateurs chaque année. Nos investissements ce sont les Hommes», annonce solennellement le chef d’entreprise.

Côté objectifs, le groupe table sur un CA de 200 M€ d’ici 2018 et un réseau de 100 agences pour 2020. «Nous avons le souci de nos intérimaires. Nous voulons les fidéliser, les respecter et les reconnaître. Nous souhaitons notamment “permanentiser” celles et ceux qui travaillent toute l’année pour notre maison».

Dans cette logique, 125 CDI intérimaires seront signés sur le 1er semestre 2016, une carte de fidélité avec des avantages sera mise en place, comme une dématérialisation des services pour simplifier les contraintes administratives.

«Notre projet est simple, basique. Il a une seule ligne directrice : maintenir les caps que l’on se fixe. Des projets, il y en a beaucoup. Des idées novatrices aussi. Il nous faut maintenir le climat social en interne, respecter les collaborateurs, continuer à leur donner envie de réussir, avoir la pêche et des perspectives. Enfin, nous continuerons à confier des projets à celles et ceux qui veulent réussir, à embaucher, à former et à ouvrir des agences chaque année. Mais le plus important, sans doute, est de conserver notre liberté et notre indépendance», détaille celui qui n’oublie pas d’où il vient !

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