Je m'abonne

Enfant précoce : avantage ou handicap ?


Parfois appelés enfants surdoués, les enfants précoces ne sont pas toujours les petits prodiges que l’on croit même s’ils développent de nombreux talents. Ce ne sont pas des êtres pour qui tout est plus facile, mais au contraire, des enfants fragiles que leur différence rend plus vulnérables. A l’heure où nombre de parents entretiennent le mythe de l’enfant parfait, enquête sur le phénomène des « surdoués ».  

Entreprendre - Enfant précoce : avantage ou handicap ?

Parfois appelés enfants surdoués, les enfants précoces ne sont pas toujours les petits prodiges que l’on croit même s’ils développent de nombreux talents. Ce ne sont pas des êtres pour qui tout est plus facile, mais au contraire, des enfants fragiles que leur différence rend plus vulnérables. A l’heure où nombre de parents entretiennent le mythe de l’enfant parfait, enquête sur le phénomène des « surdoués ».  

Le terme le plus utilisé aujourd’hui est plutôt précoce que surdoué, ce qui remet les choses un peu en équilibre vis-à-vis des autres enfants.

 

Qu’est-ce qu’un enfant précoce ?

La définition de cette précocité est bien entendu le fait que l’enfant est en avance d’une, voire de plusieurs années par rapport aux enfants du même âge que lui. Un des premiers signes est que la plupart ont envie d’apprendre à lire avant l’école et parviennent en général à le faire avant même d’avoir commencé le CP.

En fait, tous les enfants sont en phase d’apprentissage, les adultes aussi d’ailleurs, mais les enfants précoces ont des capacités exceptionnelles en ce domaine et font preuve d’un degré de concentration supérieur à la moyenne. Ils s’intéressent à des questions qui ne « sont pas de leur âge ».

 

Enfant précoce : un bon vocabulaire et de vraies questions existentielles

Les interrogations d’ordre philosophique, voire existentiel, les taraudent déjà. Ils disposent généralement d’un excellent vocabulaire, qu’ils utilisent à bon escient. Ils aiment apprendre, leur curiosité est insatiable, ce qui conduit parfois à un certain isolement car leurs préoccupations ne correspondent pas à celles de leurs petits camarades. Les « pourquoi » et « comment » n’ont pas fini de fuser sur l’existence de Dieu, l’origine de l’univers, les dernières élections ou les erreurs judiciaires. Ce genre de dialogue les conduit à s’éloigner de leurs petits copains pour aller vers des personnes plus âgées.

D’un autre côté, leur développement physique et affectif ne suit pas cette accélération. Ce qui évidemment crée un décalage difficile à gérer pour les parents notamment. Ceux-ci doivent avoir un discours d’adultes dans certains domaines intellectuels alors que le reste est tout à fait normal, c’est-à-dire enfantin.

Enfant précoce ou surdoué : les signes annonciateurs

 L’entourage proche d’un enfant peut remarquer la présence simultanée d’un certain nombre d’indices annonciateurs de précocité intellectuelle dès son plus jeune âge. A partir de 3-4 ans, ces signes comportementaux ne peuvent être prédictifs qu’en prenant en compte leur fréquence à un âge inhabituel.

Un

décalage

par rapport aux enfants de sa tranche d’âge concernant plus particulièrement :   

•la fulgurance des pensées, (passage du « coq à l’âne »),

•la mémoire,   

•le déficit de l’inhibition latente (décrochage attentionnel),   

•les difficultés à expliciter son cheminement intellectuel,   

•l’apparition de signes de souffrance, (tristesse, difficultés à l’endormissement, sommeil agité ),   

•la perte d’estime de soi,   

•la multiplication de plaintes somatiques,   

•l’alternance entre phases de concentration et d’agitation…

Les points communs et fréquents différenciant l’enfant intellectuellement précoce des autres enfants ont été référencés à différents stades de développement. Chez le tout petit (0-24 mois), chez l’enfant (2-10 ans) puis chez l’adolescent, on note des différences et décalages majeurs pour les centres d’intérêts, l’apprentissage, l’affectif, l’attitude et le comportement. Par exemple, bien des enfants s’intéressent à la préhistoire, mais rarement à 3 ans ; bien des enfants ont le sens de l’humour, mais ils ne font pas des jeux de mots à l’âge de 4 ans ! Ils parlent souvent très tôt et très bien avec des phrases structurées et un vocabulaire choisi qui surprend.  

Enfant surdoué : comment confirmer la précocité ?

La présomption de précocité intellectuelle ne peut être confirmée que par la pratique d’un examen ou bilan psychologique complet. Ce bilan complet comprend un test psychométrique, plus communément appelé test de Q.I., ainsi qu’une évaluation clinique. Le test psychométrique est la première étape : on ne peut comprendre l’origine des difficultés de l’enfant, identifier ses besoins et ressources si on ignore le niveau et le profil de cet enfant.

Les tests complémentaires qui peuvent être réalisés au cours de la passation du test de Q.I. permettent de compléter le profil de l’enfant. L’examen psychologique complet a pour objectif de comprendre le mode de fonctionnement psychique, relationnel et cognitif de l’enfant, de connaître ses points forts et ses points faibles. Il s’inscrit dans une démarche clinique globale basée sur un questionnement, des observations et des évaluations à un temps donné. Le bilan fournit des réponses appropriées, des pistes individuelles qui permettent aux parents de mieux « lire » leur enfant. Il permet également d’évaluer la nécessité d’un suivi.  

Quelle origine pour la précocité ?

En effet, les enfants surdoués n’ont pas toujours des parents qui ont présenté des qualités exceptionnelles à l’école, du moins du même type que ceux de leur enfant. Pourtant, si un des parents ou les deux sont surdoués, il n’est pas surprenant de voir leurs enfants présenter les mêmes caractéristiques. De même, le cas peut concerner une fratrie ou un seul enfant parmi d’autres frères et soeurs. Il faut vérifier avec un test de QI. Il y a évidemment une forte suspicion sur une transmission génétique, ce qui semble logique.

Le premier souci est que chaque enfant reste un cas à part. D’où la difficulté à trouver un environnement qui leur convienne en globalité au niveau scolaire. Quelques critères sont pourtant communs à tous :

– un QI supérieur à 125,

– Ce sont des bébés éveillés qui apprennent rapidement à marcher et à parler,

– une immense envie de lire très tôt et la capacité à le faire.

– Une ultra-sensibilité, qu’il faut surveiller car elle peut aboutir à des comportements anxieux, voire dépressifs. Comme c’est l’intellect qui est précoce et non le reste, les enfants surdoués peuvent écrire de façon tout à fait maladroite ou être nul en dessin. On passe quasiment tous les jours d’un extrême à l’autre.

Enfants précoces : attention à l’isolement

 Il s’agit d’un isolement quasi naturel, et en tous les cas logique. En effet, comme l’enfant a des préoccupations qui ne sont souvent pas en phase avec ces petits camarades, il a parfois tendance à s’ennuyer avec eux et donc à se tourner vers d’autres occupations. Il peut aussi arriver que ce soit les autres enfants qui rejettent celui qui en sait trop, ou qui risque de devenir le chouchou du prof. Le syndrome « premier de la classe ». Mais il faut bien insister sur le fait qu’il ne s’agit nullement d’une règle. Certains enfants sont parfaitement intégrés alors que d’autres ont des difficultés.

Enfant surdoué = enfant immature ?

 Il n’y a aucune immaturité, mais simplement un décalage entre les capacités intellectuelles de l’enfant et son comportement affectif qui reste tout à fait dans les normes de son âge réel. Le problème est plus pour les parents qui doivent sans arrêt jongler entre les questions métaphysiques et le petit câlin du soir.

Enfant précoce = bons résultats à l’école ?

 Globalement, jusqu’au brevet, les enfants surdoués se « baladent » dans le sens où l’enseignement qui leur est donné leur semble facile. Parfois même, il leur arrive de s’ennuyer car intuitivement, ils ont déjà saisi ce que leur professeur est en train d’expliquer. Il ne faut pas hésiter à leur faire sauter une classe. C’est souvent au niveau du lycée que les choses se compliquent car à ce stade, il ne suffit pas simplement de travailler de manière intuitive, mais de suivre un cadre imposé par le système scolaire en vue du baccalauréat. Parfois cette adaptation ne se fait pas, et l’on voit alors une majorité de ces enfants devenir moyens, voire mauvais élèves.

Dans ce dernier cas, il va falloir prendre des mesures spécifiques et tenter de les rapprocher d’autres enfants qui sont dans le même cas. De nombreuses associations se sont aujourd’hui créées qui proposent ce style de service. Ceci est important, car il est très difficile pour eux qui ont toujours eu de grandes facilités de se retrouver soudainement en queue de peloton. Enfant surdoué ou pas, il ne faut pas oublier le premier mot au profit du second.

Et ne surtout pas baisser les bras au cas où il commence à y avoir des problèmes. Etant donné la fragilité de ces enfants, et les échecs que certains subissent que ce soit dans le domaine professionnel ou personnel, il est important de se faire aider par un psychologue ou les différentes associations lorsque le besoin s’en fait sentir.

À voir aussi