Lumière sur ces jeunes pousses tricolores qui cherchent des solutions pour produire, stocker, économiser ou transporter l’énergie de demain.
Une opportunité pour les jeunes pousses françaises qui ont de la suite dans les idées ! La loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) fixe des objectifs ambitieux pour la France en termes de développement des énergies renouvelables et de maîtrise de la consommation d’énergie.
Cette dynamique préfigure l’évolution mondiale des systèmes énergétiques qui vont, dans les prochaines années, voir augmenter massivement la part des énergies renouvelables tout en devant alimenter en énergie de nombreux pays en voie de développement.
Un marché à saisir…
Solaire, efficacité énergétique dans le bâtiment, hydrogène, hydraulique, biomasse, gestion des réseaux et stockage électrique… autant de filières industrielles où la France a une carte à jouer.
Pour les accompagner, une douzaine de pôles de compétitivité dédiés à ces questions se sont déjà développés dans l’Hexagone (Alsace Energivie, Pôle nucléaire Bourgogne, Tenerrdis, Trimatec, Derbi, Capénergies…), ainsi qu’une myriade de fonds de capital croissance cleantech, notamment le club Cleantech AFIC qui a investi 90 M€ dans ce domaine rien qu’au premier semestre 2016.
À Savoie Technolac, incubateur et accélérateur de start-up innovantes, en particulier dans le domaine des énergies, 230 jeunes pousses et 9.000 étudiants, entrepreneurs, salariés et chercheurs travaillent chaque jour à inventer l’énergie de demain. Un engouement que Jean-Jacques Duchêne, directeur général du site, justifie par le potentiel énorme du marché.
«Si l’on additionne la dégradation des conditions climatiques, la croissance et le développement de la population mondiale, l’épuisement des ressources en énergies fossiles et les enjeux liés à leur accès, le développement des énergies renouvelables apparaît comme une solution incontournable. Mais lorsqu’on évoque le marché des énergies renouvelables, on ne parle pas uniquement de la production de panneaux solaires ou de la construction de barrages. C’est un marché beaucoup plus vaste qui touche l’industrie, avec toutes les innovations liées aux prévisions, la recherche, la construction des bâtiments et des infrastructures, la mobilité… Le numérique est l’autre paramètre de cette révolution industrielle».
… y compris à l’international
Si la France a perdu le marché de la production de panneaux solaires (désormais dominé par la Chine), elle est un acteur de premier plan dans le développement des innovations autour des énergies. Ainsi, la PME Energy Pool, issue de l’incubateur Savoie Technolac, est aujourd’hui leader mondial sur le marché des solutions d’optimisation de la consommation d’énergie. «Les règles du jeu ont changé.
La question énergétique ne s’envisage plus seulement à l’échelle nationale, mais est délocalisée à l’échelle locale comme à l’international. Chaque territoire devient acteur de sa consommation et de sa production d’énergies», explique Jean-Jacques Duchêne. «Le champ des possibles est donc démultiplié, laissant la place belle aux innovations d’une multitude de start-up qui proposent des solutions adaptées à chaque territoire.
Mais la compétition est aussi clairement à l’international où se positionnent l’essentiel des marchés». Pour rivaliser avec la concurrence étrangère, les entrepreneurs français peuvent compter sur le soutien de nombreux organismes (Ademe, pôles de compétitivité, fonds de capital croissance Cleantech…) mais aussi et surtout sur eux-mêmes. «Innover, innover, innover.
C’est pour moi le maître mot de la réussite d’une entreprise. Dans un contexte qui évolue très rapidement, les entrepreneurs doivent être plus que jamais agiles et s’adapter en direct aux évolutions de leurs marchés», observe Jean-Jacques Duchêne. Alors, la France championne des Entechs ?