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Entrepreneur : comment réduire vos impôts ?


En tant qu'entrepreneur, la fiscalité peut rapidement devenir un fardeau, notamment dans un contexte où la pression fiscale devrait s'accroître pour faire face à des déficits publics records. Dans cet article, nous explorons plusieurs solutions pour optimiser votre fiscalité ; en toute légalité !

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1. SAS vs SARL : quelles différences fiscales ?

Le choix du statut juridique de votre entreprise peut avoir un impact significatif sur vos impôts. Les deux formes les plus courantes sont la SAS (Société par Actions Simplifiée) et la SARL (Société à Responsabilité Limitée).

Voici les principales différences à avoir en tête entre ces deux formes juridiques :

  • SAS : Ce statut est souvent privilégié par les entrepreneurs qui souhaitent une grande flexibilité, notamment en matière de gestion des dividendes. Vous pouvez, selon vos souhaits, vous verser un salaire ou vous rémunérer sous forme de dividendes. Par contre, s’il se verse un salaire, le dirigeant d’une SAS est assimilé au régime des salariés. Il bénéficie donc d’une meilleure couverture sociale, mais paye des charges sociales élevées.
  • SARL : En SARL, le gérant majoritaire est soumis au régime des travailleurs non-salariés (TNS), avec des cotisations sociales moins élevées que pour un dirigeant salarié. Cependant, la distribution de dividendes est plus encadrée et moins flexible.

2. Arbitrage entre salaire et dividendes

L’un des principaux leviers d’optimisation fiscale pour un entrepreneur est de trouver le bon équilibre entre salaire et dividendes. En effet, le salaire est soumis à l’impôt sur le revenu et à des cotisations sociales lourdes, tandis que les dividendes sont taxés à la flat tax (30%).

De manière générale, les dividendes sont donc plus intéressants car moins fiscalisés. Il faut toutefois tenir compte de l’impôt sur les sociétés (IS) qui s’applique sur les bénéfices avant le détachement des dividendes. Et il faut aussi savoir qu’une rémunération à 100% en dividendes n’est pas toujours souhaitable. Car d’une part, vous ne cotisez pas pour votre retraite et d’autre part, et d’autre part vous risquez d’être assujetti à la taxe PUMa.

Cette taxe s’applique si vos salaires sont inférieurs à 20% du plafond annuel de la sécurité sociale (soit < 9 273,6 € net imposable pour 2024) et si vos revenus du capital sont supérieurs à 50% du PASS (soit 23 184 € en 2024). Pour éviter la taxe PUMa il est donc important de trouver le bon équilibre entre salaire et dividendes.

3. Réduire ses impôts avec des placements financiers

Différents placements peuvent vous permettre de réduire votre impôt sur le revenu. Voici les deux recommandés aux dirigeants d’entreprises :

  • Le Plan d’Épargne Retraite (PER) : En alimentant un PER, vous pouvez déduire les sommes versées de votre revenu imposable. C’est une solution intéressante pour les entrepreneurs qui souhaitent réduire leur impôt tout en préparant leur retraite.
  • Investissement dans les start-up : L’investissement dans des PME ou des start-up innovantes peut vous permettre de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu. Vous pouvez obtenir une réduction d’impôt jusqu’à 25 % du montant investi, dans la limite de 50 000 € pour un couple.

> Si vous souhaitez avoir plus de détails et plus d’idées, vous pouvez consulter ce tour d’horizon des placements de défiscalisation.

4. Investir dans l’immobilier

L’immobilier a longtemps été un levier de prédilection pour défiscaliser. Cependant, tous les dispositifs ne se valent pas :

  • Évitez le dispositif Pinel. Le Pinel permet de bénéficier d’une réduction d’impôt en contrepartie d’un investissement locatif. Malheureusement, sa rentabilité globale est rarement au rendez-vous en raison du plafonnement des loyers, du prix élevé des biens dans les zones éligibles et des frais élevés prélevés par les intermédiaires. D’ailleurs, ce dispositif va disparaître dès 2025.
  • Monuments historiques. L’investissement dans des monuments historiques peut s’avérer très avantageux. Il permet, en effet, de déduire une partie des travaux de restauration de votre revenu imposable, sans plafond. C’est d’ailleurs la seule niche fiscale qui ne soit pas limitée. De sorte qu’elle est surtout à privilégier pour les très hauts revenus.

Cependant, si vous ne faites pas partie des contribuables les plus imposés, il peut être plus judicieux de voir l’immobilier non pas comme un outil de défiscalisation, mais comme un moyen de générer des revenus complémentaires à long terme.

> Vous trouverez ici un panel complet des différentes façons d’investir dans l’immobilier.

5. Optimiser la fiscalité lors de la revente de votre société

La cession de votre société est un moment clé où la fiscalité peut peser lourdement sur le bénéfice de la vente. Heureusement, des solutions existent pour limiter cet impact.

  • Création d’une holding : Avant la vente, il peut être avantageux de créer une holding pour bénéficier du régime mère-fille et reporter l’imposition sur les plus-values. Cela permet de ne payer l’impôt sur la cession qu’au moment où vous toucherez les dividendes de votre holding.
  • Remploi avec l’article 150 0 B Ter : Si vous réinvestissez au moins 40 % du montant de la vente dans une nouvelle entreprise, l’article 150 0 B Ter du Code Général des Impôts permet de reporter l’imposition de la plus-value jusqu’à la revente des nouvelles parts. C’est une stratégie très intéressante pour les entrepreneurs souhaitant se lancer dans de nouveaux projets tout en allégeant leur fiscalité.

Dans tous les cas, réduire vos impôts en tant qu’entrepreneur demande une stratégie bien pensée et personnalisée. Qu’il s’agisse du choix du statut de votre société, de l’arbitrage entre salaire et dividendes, ou encore des placements financiers et immobiliers, il existe de nombreux moyens d’alléger la charge fiscale. N’hésitez pas à consulter un expert en fiscalité pour vous aider à mettre en place la solution la plus adaptée à votre situation.

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