La tâche la plus importante d’un chef d’entreprise, une fois qu’il dispose du produit ou du service gagnant, c’est de constituer la meilleure équipe pour le développer.
Les meilleurs sont d’abord des gens honnêtes, responsables, travailleurs, créatifs, innovatifs mais surtout, ils font le travail. Et ces personnes ne sont pas du tout faciles à trouver.
Voilà pourquoi, lorsqu’un projet commence à réussir, la tâche essentielle de son dirigeant devient de sélectionner et d’interviewer des candidats, de les accueillir et de les former, de les soutenir et de les accompagner, d’organiser et de faire fonctionner l’équipe, une équipe de gens compétents qui font vraiment le travail et qui le font bien. Et cette tâche prend beaucoup de temps ; ce qui explique pourquoi, on doit engager lentement et licencier rapidement. La mission essentielle du dirigeant est de faire entrer les bonnes personnes dans l’autobus, de les mettre à la bonne place et d’en faire sortir les mauvaises.
Se séparer d’un collaborateur ?
La meilleure façon de savoir qui ne sera pas du voyage est simple. Réfléchissez : si l’un de vos collaborateurs vous donnait sa démission aujourd’hui, l’accepteriez-vous avec plaisir ou vous battriez-vous pour le garder ?
Une fois que vous aurez répondu à cette question s’en posera une deuxième : « Comment se séparer avec élégance, efficacité et dans quel délai ?».
Malgré la difficulté et la charge émotionnelle d’une telle décision, il est indispensable de la mettre en œuvre rapidement car les mauvais collaborateurs démoralisent tout le monde alors que les bons savent créer de l’énergie autour d’eux. De plus, ces derniers ressentent le maintien des mauvais comme une injustice, puisqu’ils doivent eux-mêmes se substituer à leur carence.
Une chose importante, encore : les bons collaborateurs sont des femmes et des hommes libres. Ils peuvent aller ailleurs et trouver une autre place, sans problème. Et, en définitive, ils sont gratuits car, comme ils coûtent moins cher qu’ils ne rapportent, ils constituent un plus, au niveau du résultat net. Ils se payent, en fait, d’eux-mêmes et ajoutent du profit pour tous, alors que les mauvais, même mal payés, restent très chers puisqu’ils ne constituent que des coûts.
C’est l’un des aspects les plus frustrant du métier de chef d’entreprise, l’un de ceux qu’il a du mal à traiter avec la rigueur voulue. Mais c’est sa responsabilité vis-à-vis de l’ensemble de la collectivité de femmes et d’hommes qui participent au succès du projet.
Pour garder les meilleurs, il faut savoir se passer des mauvais.
Peter Drucker affirmait d’ailleurs, que « la seule chose que l’on trouve en abondance dans les entreprises est l’incompétence ».
Alain Goetzmann, Coach et Conseil en Leadership & Management