Comment et par quelles mesures, les « débloquer » et les faire changer d’attitude et de comportement ? Car, soyons honnêtes, si la réussite est au rendez-vous, c’est en grande partie grâce à eux et leur engagement. Tout seul, vous ne modifierez rien !
En commençant par leur rappeler la vocation globale de l’entreprise, quitte à la modifier, et, en particulier, les objectifs autres que financiers. En leur indiquant clairement les priorités opérationnelles, les sources de revenus attendus, les clients prioritaires et leurs sensibilités en matière de satisfaction. Car c’est par une focalisation totale sur les clients et leurs attentes que l’entreprise retrouvera sa raison d’être.
Puis, et c’est bien là que se trouve la clé du redémarrage et de la mobilisation, en rappelant à chaque collaborateur, son rôle et ses objectifs… Difficile à réaliser autrement qu’en présentiel et s’adressant à vive voix à chaque membre du comité de Direction et un maximum des membres du personnel. En en leur regardant droit dans les yeux et en leur témoignant la considération qu’ils attendent et à laquelle ils seront sensibles.
Ensuite il s’agit de déléguer au maximum (on m’a parfois reproché que je faisais trop confiance, et que je déléguais trop…). Mais de suivre de très près les actions entreprises et les résultats obtenus de chacun. Et de leur rappeler de jouer la transparence et, surtout, en cas de difficultés, plutôt que de les dissimuler par peur de réprimandes, de se manifester et de demander de l’aide.
Et, pour le cas, où un collaborateur commet une erreur évidente, protégez-le et admettez que tout le monde peut se tromper, en commençant par vous-même. C’est ce type de réaction, qui sera rapidement connue par l’ensemble du personnel et qui incitera vos collaborateurs à prendre des initiatives et des risques !
Vous allez voir : avec le même personnel qu’avant, l’ambiance va changer et tout le monde se prendra au jeu. Surtout, si vous organisez des concours du type « le vendeur ou l’employé du mois », avec une forte visibilité des gagnants au sein de l’ensemble de l’entreprise.
Mais comment générer un engagement collectif, surtout dans une société fragilisée de plus en plus par l’individualisation ? De nos jours et bien davantage qu’à mon époque, si l’individu ne ressent pas pour lui un intérêt évident ou, encore plus, un risque important ou un danger (par exemple, de fermeture d’usine), il devient de plus en plus difficile de le motiver à faire corps pour la cause commune.
Tout le monde aime faire partie d’une réussite. Tout le monde aime faire partie d’une entreprise, dont on parle positivement dans les médias et sur les réseaux sociaux. Voilà une source de motivation pour travailler dur et au-delà des heures imposées.
Pour raconter, y compris à la maison, de ce qu’on est en train de faire… D’être moins tenté, de penser à changer d’entreprise et, bien sûr, davantage de facilités pour recruter de nouveaux talents à partir des réseaux de vos propres collaborateurs.
Et si par chance, vous êtes susceptible de proposer des actions, donc une participation dans l’entreprise, dans des conditions particulièrement attrayantes… et que cette offre s’adresse non seulement aux cadres dirigeants mais à l’ensemble du personnel, l’implication des collaborateurs deviendra exceptionnelle et totale.
Axel Rückert
Expert des relations franco-allemandes, Axel Rückert est un chef d’entreprise allemand et ancien consultant au sein du cabinet de conseil McKinsey & Company.
Il est l’auteur de Sauve qui peut sait
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