Organisé le 11 octobre 2021 par KPMG avec le cabinet EIM, le « Prix des 100 jours » récompensera les dirigeants ayant le mieux réussi les premiers mois de leur mandat. Présentation de l’évènement avec Florent Chapus, directeur associé d’EIM, et Remy Boulesteix, Associé, Responsable des activités Deal Advisory chez KPMG France.
Pouvez-vous nous présenter le « Prix des 100 jours » ?
Florent Chapus : Créé en 2015 et orchestré par EIM et KPMG, le « Prix des 100 jours » est une initiative qui a initialement vocation à récompenser chaque année les dirigeants nouvellement nommés ayant particulièrement bien réussi leur prise de fonction et la période clé des premiers mois de leur mandat. Il prend la forme d’un rendez-vous annuel avec un événement rassemblant – le temps d’une soirée – des personnalités de premier plan du monde des affaires venues saluer les accomplissements des lauréats.
Ce projet trouve ses fondements dans une publication de Frédéric Marquette, directeur associé d’EIM, « 100 jours pour réussir, paroles de dirigeants » (2014), qui insiste – à travers le témoignage de nombreux chefs d’entreprise – sur l’importance de cette phase charnière des 100 jours dans le parcours des DG et PDG, notamment dans des situations à forts enjeux.
Qu’est-ce qui caractérise, justement, cette période des 100 premiers jours et justifie son importance ?
Rémy Boulesteix : Les premiers mois d’un mandat sont une période essentielle pour poser les jalons d’une gouvernance performante et durable. Lors d’une prise de poste, le dirigeant bénéficie d’attentes fortes de la part des équipes et des parties prenantes. Il faut qu’il profite de ces premières semaines, tout d’abord pour écouter et apprendre, mais aussi instaurer un climat de confiance pour la mise en place d’une communication franche et efficace à tous les niveaux de la société.
Les 100 premiers jours correspondent également à une phase « d’état de grâce » qui doit être employée à dynamiser l’organisation, initier des projets stratégiques qui structurent la vie économique de l’entreprise (acquisition, carve-out, plan stratégique, intégration, etc.), ainsi que remporter des premières victoires pour appuyer la légitimité du nouveau dirigeant. Cette phase est clé tant pour comprendre les enjeux et bâtir une feuille de route que pour installer un style de management, des valeurs et des premières directions stratégiques.
Quels autres conseils donneriez-vous aujourd’hui à un jeune dirigeant s’apprêtant à prendre son poste ?
FC : Il est normal, lors d’une prise de poste de DG ou de PDG, de vouloir marquer les esprits rapidement pour affirmer son leadership. Le piège, dans cette démarche, serait de vouloir lancer ou se laisser presser par des grands projets structurels lancés précédemment. Au contraire, le dirigeant doit être maître des horloges et ces projets doivent être différés. L’essentiel, dans les premiers mois, est avant tout de travailler à s’entourer et à sélectionner les membres de son équipe susceptibles d’être des soutiens sur le long terme.
RB : Il faut également souligner qu’une prise de poste réussie nécessite parfois la mise en place d’un nouveau schéma stratégique, qui doit se faire dans la confiance. Bien sûr, tout ce processus doit laisser une certaine place au doute car, avec trop de convictions, trop vite, le dirigeant risque de faire l’impasse sur les questionnements qui lui assureront les intuitions qui président à une prise de décision idoine.
Le Prix a dû être annulé en 2020 à cause de l’épidémie de la Covid-19. Comment appréhendez-vous cette 6ème édition ?
RB : L’année 2020 et le premier semestre 2021 ont été marqués par des bouleversements sociétaux et une récession d’une violence sans précédent. Les entreprises ont dû rapidement évoluer pour s’adapter à ce nouveau paradigme, et les dirigeants ont été amenés à s’impliquer très fortement pour accompagner les équipes et adapter leur stratégie à la conjoncture avec beaucoup d’agilité. Cela induit l’affirmation d’un leadership renouvelé pour assurer la résilience de la société et susciter la confiance des parties prenantes.
Au regard de ces nouveaux impératifs dont nous faisons le constat au quotidien dans notre rôle de conseils auprès des directions générales, il était essentiel de faire évoluer le Prix pour prendre en compte ces réalités. En effet, KPMG a été aux premières loges pour assister à ces mutations profondes du rôle de leader, et il nous semblait essentiel de les valoriser dans cette nouvelle version du prix des 100 Jours. À ce titre, de nouvelles récompenses ont été imaginées pour ne plus seulement saluer la qualité des prises de postes, mais également la manière dont les dirigeants gèrent certaines situations critiques. À titre d’exemple, de nouveaux prix concernent respectivement la résilience face à la Covid-19, l’intégration post-acquisition et le plan stratégique.
FC : L’évaluation des lauréats que nous proposons a été assez largement repensée pour cette 6ème édition, afin de mieux prendre en compte la diversité des approches managériales développées au cours des derniers mois pour faire face à l’épidémie et ses conséquences. À ce titre, le mode de sélection ne se fonde plus sur un appel à projets comme par le passé, mais sur des entretiens d’évaluation des candidats, à l’issue d’une phase de présélection assurée par les équipes de nos deux cabinets. Ces échanges, articulés autour de critères d’analyse qualitatifs et quantitatifs, ont vocation à dresser le profil des candidats et à évaluer la qualité de leurs parcours depuis leur prise de poste en fonction de paramètres corrélés à la crise : la résilience, l’adaptabilité et la capacité à gérer le temps court.