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Être ou ne pas être… mauvais ?


Bien évidement , le mot mauvais s’entend de deux façons : la première, ne pas être compétent ou performant, mais aussi être méchant voire faire du mal, chercher à nuire. En entreprise comme dans la vie celui qui n’arrive pas à performer, à réussir ses objectifs sera qualifié de mauvais...

Nicolas Proupain

Bien évidement , le mot mauvais s’entend de deux façons : la première, ne pas être compétent ou performant, mais aussi être méchant voire faire du mal, chercher à nuire.

En entreprise comme dans la vie celui qui n’arrive pas à performer, à réussir ses objectifs sera qualifié de mauvais (par rapport à ses résultats) mais il aura tendance parfois à aussi devenir « mauvais » méchant, destructeur vis à vis de soi et des autres à cause de sa frustration, voire devenir toxique pour l’entreprise.

Face à ses échecs, rare celui qui se remet question

Pour chaque personne qui se confronte à un résultat en dessous de ses objectifs, combien se remettent vraiment en question ? Prennent le temps de trouver leur schéma « limitant » voire destructeur qui les perturbe, et qui les amène à de « mauvais » résultats ? Combien, au lieu de cela, vont blâmer les autres, se victimiser, en accusant leur collègues, leurs dirigeants, les circonstances extérieures, ou vont aller jusqu’à « attaquer », devenir « mauvais » et vont « descendre » leur entourage, au lieu de « s’élever » à trouver les ressources de se transformer profondément et atteindre les résultats souhaités… par tous ?

Finalement, tout ça pour « ça » ?

On voit des gens se déchirer, devenir émotionnels, s’accuser de tous les défauts, s’attaquer en justice… Alors qu’en fait, il s’agit souvent d’une frustration de ne pas être à la hauteur, d’une différence de niveau entre ce qu’une personne attend de soi et son vrai niveau. Lorsqu’elle n’arrive pas à tenir ses objectifs… elle va devoir « descendre » (comme disent les ados) ceux à qui ils « doivent des résultats », les simples témoins de leur niveau observé, réel, pour les ramener à la (leur) hauteur ! C’est ce qui explique le principe de devenir mauvais quand on l’est !

« Descendre » les autres n’a jamais élevé quelqu’un !

On observe souvent lors des procès ou conflits qui découlent du process d’être « mauvais » puis « mauvais » qu’ils nuisent à l’ensemble des parties. Les arguments deviennent pernicieux, la mauvaise foi s’installe, on arrive parfois à des situations de prises d’otages où la personne parvient à bloquer toute une entreprise en gardant son poste sans y perforer normalement, prenant en otage tout ceux avec qui elle travaille. Irritant tout son entourage et créant un climat délétère au sein des équipes qui l’entourent.

Et la guerre de tranchées basée sur des positionnements à défendre coûte que coûte… finissent par coûter la santé des parties comme celle de l’entreprise. C’est ainsi que ces batailles d’égos peuvent ruiner la motivation, l’enthousiasme, bref le coeur des personnes qui travaillent au développement d’un projet.

Rapport de force ou force du rapport ?

Finalement les luttes de pouvoir pour garder la face, face à ses propres incompétences perturbent tout le monde car inconsciemment ou consciemment la personne sait sa responsabilité. Une solution ? Revenir sur la raison d’être de l’entreprise, donc de leur rapport, l’objectif de la société.

Et de trouver les possibilités d’atteindre ce qui a été convenu. De quitter la dynamique de « fumée noire » souvent crée pour retrouver la clarté d’esprit de chacun. Il devient bien plus sain pour tous de retrouver sa créativité, sa productivité et son aptitude à évoluer vers un but commun. Car une vraie force se dégage lorsqu’on recrée ce type de rapport. Je me demande même si il y a plus frustrant que de trouver des excuses à ses échecs, et de meilleur, à savourer un succès fruit d’une transformation personnelle, puis collective ?

Nicolas Proupain,
Auteur de “Devenez ce que vous êtes” et “Les Nouveaux Droits de l’Homme”

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