C’est pour le favoriser que l’association AI Cargo Foundation, fondée à l’issue des travaux du HUB France IA et qui propose des solutions technologiques pour décarboner le secteur, a lancé le programme Appel d’aiR.
Un projet construit autour des demandes des utilisateurs
Il est malheureusement trop fréquent que des projets, en apparence pertinents et utiles n’en restent qu’à l’état de projet faute d’être adaptés aux besoins réels des potentiels utilisateurs. Appel d’aiR, dans une approche plus efficiente, a fait le choix d’écouter les utilisateurs pour identifier leurs besoins vis-à-vis du report modal et y apporter des solutions mutualisées.
Il apparaît tout d’abord que, pour être utilisés par les chargeurs/commissionnaires et proposés par les opérateurs, le ferroviaire comme le fluvial doivent pouvoir apporter un certain nombre de garanties. Car si les chargeurs/commissionnaires doivent s’assurer de fréquences et de récurrences adaptées ; les opérateurs ont besoin de volumes que les flux de chaque chargeur/commissionnaire à lui seul ne peuvent atteindre. « L’enjeu est donc de convaincre les chargeurs/commissionnaires de mutualiser leurs transports, en mettant en commun leurs expéditions sur un même moyen de transport. Mais cela est contre-intuitif pour beaucoup d’entre eux, pour des raisons de concurrence ou de secret commercial » indique Bernard Guilbot, le directeur du programme Appel d’aiR.
Apporter des solutions concrètes et adaptées
Cette utilisation commune des moyens de transports est pourtant une condition sine qua non pour le développement du report modal. Appel d’aiR a donc développé une application souveraine, Cumulus, qui permet à chaque chargeur/commissionnaire d’indiquer son point de départ et d’arrivée de manière gratuite, et surtout totalement anonyme et sécurisée. « Notre positionnement de tiers de confiance neutre, car associatif et financé par les certificats d’économie d’énergie, permet de convaincre les chargeurs/commissionnaires tout en répondant à une autre problématique : celle de l’optimisation des flux et des contre-flux » ajoute Bernard Guilbot. De nombreux trains et bateaux circulent en effet pour partie à vide à l’aller, et souvent complètement au retour, ce qui est une aberration d’un point de vue tant écologique qu’économique. En apportant une certaine prédictivité en termes de récurrence, de fréquence et de volume, les opérateurs peuvent ainsi déployer les moyens nécessaires et investir en conséquence.
Appel d’aiR a pour objectif d’arriver au report modal de l’équivalent de deux milliards de tonnes/km à l’horizon 2025.
Face à la massification des demandes, le recours à l’IA est indispensable pour dégager des scénarios prédictifs, et rendre la solution efficace. De plus, l’IA permet d’opérer une classification entre les différentes typologies de marchandises, toutes ne pouvant pas être transportées ensemble. « Favoriser le report modal permet en soi de réduire les émissions de CO2. Mais notre approche va aussi plus loin, car en apportant aux opérateurs la certitude d’un volume d’affaire, nous les incitons également à effectuer les investissements nécessaires à la décarbonation de leurs véhicules, et notamment la transition vers l’électrique ou l’hydrogène » conclut Bernard Guilbot.
Plus d’infos : www.aicargofoundation.org
