Edoardo Secchi, Président d’Italy-France Group et du Club Italie-France
Des produits tels que Nutella, Kinder, Ferrero Rocher, Mon Chéri et Tic Tac sont le moteur des revenus de Ferrero, groupe italien née à Alba ; le produit phare du groupe reste tout de même le Nutella, qui lui donne une solide stabilité financière qui a permis à la marque de racheter des sociétés pour renforcer sa présence mondiale. Focus sur l’histoire du groupe, ses moments de crise et de conquête, qui témoignent l’ équilibre parfait de Ferrero, entre tradition et innovation.
Il y a quelques semaines, la presse a annoncé la nouvelle acquisition de de Ferrero, la biscuiterie britannique Fox’s, qui existe depuis 1853 et a enregistré en 2019 un chiffre d’affaires de 172 millions d’euros. Le groupe continue de générer des bénéfices de l’ordre de 10 % du chiffre d’affaires, principalement grâce à sa pâte à tartiner emblématique, “La Nutella” et sa liquidité se mesure désormais en milliards d’euros. Les chiffres sont ahurissants. Lorsque, en août 2019, Ferrero a clôturé les états financiers, les sociétés du groupe étaient 104, les usines destinées à la production 31, et la présence dans le monde, en comptant la directe ou par l’intermédiaire de distributeurs, était passée à 170 pays différents.
Nutella : parmi les produits phare du groupe
Quand on pense au Nutella, on pense à un produit qui a vécu la vie de nos grands-parents, nos parents et nos enfants.
En Italie, le Nutella est une institution : en effet, Le premier pot de Nutella sort de l’usine d’Alba le 20 avril 1964. Le produit connaît un succès immédiat : en 1965, il sort en Allemagne où il rencontre immédiatement un énorme succès et l’année suivante il sort en France. Et les français deviennent au fur et mesure passionnés par cette pâte à tartiner aux noisettes : dans l’hexagone, chaque seconde on mange 2,7 kilos de Nutella, soit 230 tonnes de Nutella et 1 million de pots par jour en France. Autrement dit, chaque année il se consomme 84 000 tonnes de Nutella en France, 26% du total mondial. Fort de son succès, le groupe Ferrero poursuit sa diversification, toujours à la recherche d’innovation et après le B-Ready, et le Nutella Biscuits, Le Groupe se lance dans le rayon boulangerie-pâtisserie.
Depuis mars, le groupe italien a déploie progressivement dans les supermarchés son nouveau produit, le Nutella muffin, fabriqué à base de yaourt, des œufs issus de poules élevées au sol et de levain dans des usines italiennes. La particularité du Nutella muffin est son format plus petit que la moyenne du marché pour proposer la juste quantité de Nutella (15 grammes) à cœur et son packaging reste discret, pour respecter les codes des enseignes qui privilégient dans ce rayon le fait maison.
Ferrero de plus en plus attentive aux enjeux environnementaux : de l’huile de palme durable aux noisettes italiennes
Ceux qui ont vu la dernière campagne publicitaire de Nutella l’auront certainement remarqué : la marque montre ouvertement sa volonté de s’engager pour la cause environnementale et déclare que 100% de l’huile de palme utilisée dans ses produits est durable. Le débat sur l’huile de palme a capturé l’attention de l’opinion publique, en particulier pour les effets néfastes qu’il aurait sur la flore et la faune. En effet, si le grand avantage de l’huile de palme est son rendement élevé, donc pour le même intrant et la même surface utilisée, les émissions par unité de produit sont inférieures à celles des huiles alternatives. Mais la croissance de demande et la forte hausse de production d’huile de palme dans le monde aurait mis 193 espèces animales en situation de danger d’extinction, de menace ou de vulnérabilité et contribué considérablement à la déforestation.
Si dernièrement le sujet de l’huile de palme a été pris très au sérieux par un nombre très élevé d’entreprises – notamment européennes, tant que 86% de l’huile de palme importée en Europe est désormais certifié comme issu d’une production durable – c’est la première fois qu’un grand groupe comme Ferrero met autant en avant la certification sa certification RSPO, pour démontrer à ses consommateurs qu’il partage les mêmes préoccupations qu’eux et qu’il souhaite s’adapter aux aspirations des consommateurs en adoptant des comportements plus durables. En effet, au fil du temps, le groupe Ferrero est devenu de plus en plus conscient du fait que la chaîne d’approvisionnement de l’huile de palme est confrontée à des défis environnementaux, notamment en ce qui concerne son impact sur la déforestation. Le groupe s’engage alors à ouvrir la voie à la transformation durable du secteur de l’huile de palme et a été l’une des premières entreprises mondiales non seulement à afficher, mais également à obtenir une chaîne d’approvisionnement d’huile de palme ségréguée 100 % certifiée RSPO.
Avec l’huile de palme certifiée RSPO, la déforestation est désormais évitée grâce à la certification de durabilité, qui entraîne un avantage significatif en termes de réduction des émissions pour la production d’huile de palme durable.
Et ce n’est pas la première fois que le groupe affiche son soutien aux causes environnementales et à la relocalisation : en 2018, Ferrero a lancé le « Projet noisette Italie » un plan qui prévoit l’augmentation des plantations de noisettes en Italie : ‘l’objectif est d’ouvrir 20 000 nouveaux hectares de noisetiers d’ici 2025. Ces terres s’ajouteraient aux 70 000 hectares déjà actifs destinés aux plantations de noisettes en Italie. Huile de palme, mais pas que : la transition vers des pratiques plus durables a été fortement souhaitée par la direction de l’entreprise : par le président Giovanni Ferrero et par le PDG, Lapo Civiletti. Les objectifs des nouvelles politiques incluent celui d’avoir un emballage entièrement recyclable, réutilisable ou compostage d’ici 2025. L’entreprise entend également réduire drastiquement son empreinte carbone : l’idée est de diviser par deux d’ici 2030 tous les enjeux de ses actifs.
Edoardo Secchi, Président d’Italy-France Group et du Club Italie-France