En France, le financement participatif est plus encadré que dans d’autres pays. Une contrainte pour les opérateurs, mais une garantie pour les investisseurs, qui ne doivent pas risquer leur argent sans contrepartie.
Avez-vous entendu parler de Skully ? Une belle histoire comme les médias en raffolent : un motard, victime d’un accident parce qu’il a quitté la route des yeux pour lire un panneau, imagine un casque connecté capable d’afficher des informations sur la visière. Une campagne de pré-vente est lancée en 2013 sur Indiegogo, avec l’objectif de réunir 250.000 $ (220 K€).
Elle rapporte dix fois plus et attire l’attention d’investisseurs privés pour une levée de 14 M$ (12,5 M€). Patatras : non seulement l’entreprise vient d’annoncer qu’elle «cessait ses opérations», mais il semble que l’argent ait servi à tout autre chose qu’au développement du produit, notamment les dépenses personnelles des fondateurs de la start-up, y compris l’achat de voitures de luxe et même des «dépenses dans des clubs de strip-tease» !
Rassurer les investisseurs
La responsabilité de la plate-forme ne peut être juridiquement engagée puisque «les créateurs sont les seuls responsables de leur projet». Pour autant, pour que le financement participatif continue d’assurer son rôle économique, il est nécessaire que ces dérives restent exceptionnelles.
Pour cela, une seule solution : le professionnalisme et le sérieux des opérateurs. Le rôle des autorités de régulation, en France l’ORIAS et ACPR, loin d’être un frein, peut se révéler au final déterminant pour le développement du crowdfunding.