La malédiction française n’est-elle plus qu’un mauvais souvenir ? Les entrepreneurs semblent en tout cas avoir moins de difficultés à lever quelques millions à quelques dizaines de millions d’euros.
En 2015, 135 millions d’euros étaient collectés en février, un mois traditionnellement faible. Une performance qui reposait surtout sur la très belle levée de Sigfox (100 M€).
En 2016, non seulement le chiffre est meilleur (157 M€) mais les tours de table sont moins importants : 22 M€ pour Enyo Pharma (antiviraux), 14 M€ pour Digischool (enseignement en ligne) ou 12 M€ pour Mondocteur (prise de rendez-vous en ligne). Ces bons résultats illustrent le dynamisme du secteur du financement traditionnel, par les fonds d’investissement et les business angels, qui ne craignent pas de monter en puissance sur des tickets plus importants, laissant les petites valorisations au crowdfunding.
Culture du risque
Pour les entrepreneurs, l’intérêt de faire appel à des financeurs expérimentés est d’éviter les désillusions. Les particuliers qui vont sur les plates-formes de financement participatif n’ont pas toujours la culture économique qui leur permet de mesurer le risque qu’il y a à investir dans une entreprise.
Certes, le produit ou le service peuvent être attractifs, le modèle économique convainquant et les dirigeants expérimentés, mais il n’y a – malheureusement – pas de recettes miracle et le succès n’est jamais garanti.
Quand le ticket d’entrée est en dizaine ou en centaine de milliers d’euros, les investisseurs vont non seulement aller plus loin dans l’analyse du projet, mais aussi accompagner le ou les fondateurs dans toutes les étapes du développement, en leur apportant le fruit de leurs expériences et en leur ouvrant leurs carnets d’adresse. Les clés d’une relation gagnant-gagnant.