Je m'abonne

Financement participatif : le rêve devient possible


Le crowdfunding ou financement participatif est entré dans les mœurs des entreprises, notamment lors des phases de lancement de nouveaux produits. Cette innovation a également ouvert des perspectives aux particuliers qui souhaitent investir dans les jeunes entreprises à fort potentiel.

Entreprendre - Financement participatif : le rêve devient possible

Le crowdfunding ou financement participatif est entré dans les mœurs des entreprises, notamment lors des phases de lancement de nouveaux produits. Cette innovation a également ouvert des perspectives aux particuliers qui souhaitent investir dans les jeunes entreprises à fort potentiel.

Le crowdfunding a fait ses preuve et se professionnalise de plus en plus. Les entrepreneurs ne s’y trompent pas, ils ont fréquemment recours à ce type de financement que leur entreprise soit en phase d’amorçage, de croissance ou de consolidation. De plus, cerise sur le gâteau, la plupart de ces campagnes sont une caisse de résonance ; les plateformes de crowdfunding s’appuyant sur les projets pour communiquer largement, notamment via les réseaux sociaux.

Un environnement favorable

Si le crowdfunding remporte un succès aussi important depuis quelques années, c’est aussi pour une raison majeure liée à la concurrence. Les sources de financement classiques, les banques grand public, n’octroient du crédit qu’à condition de neutraliser le risque, généralement via la mise en place de garanties ou la transmission de bilans rassurants. Les plateformes quant à elles ont une approche plus globale et réaliste de l’entreprise, prenant en compte les différentes étapes de leur croissance. Ces dernières présentent des risques différents, la politique des plateformes s’adapte à la situation de chacune en modulant les taux d’intérêt ou les bénéfices prélevés à terme.

L’immobilier, la star

On le sait peu, mais c’est le secteur de l’immobilier qui tient la corde en matière de levées de fonds sur le marché du financement participatif. La raison tient bien entendu à la rentabilité attendue, mais aussi au fait que contrairement à ce qui se passe pour de nombreuses startups, le crowdfunding ne représente qu’une partie mineure dans le financement global des projets immobiliers, un emprunt ayant été contracté par ailleurs, permettant de compléter le dispositif et de minimiser les risques. Ce mode de financement représente donc une facilité très intéressante pour les sociétés et entrepreneurs concernés qui souhaitent garder de l’argent disponible afin de mener plusieurs projets en parallèle.

Des plateformes à succès

Les plateformes éclosent plus vite que les fleurs au printemps depuis quelques années. Pour sa part, BPI France en a référencé 31 qui répondent à sa charte, soit des plateformes françaises finançant des projets ayant un impact en France et à la déontologie irréprochable. Elles gèrent des dons (telles que KissKissBankBank ou J’adopte un Projet), des prêts rémunérés ou non, des investissements en actions ou royalties. Akuocoop, Blue Bees, Enerfip, Feedelios, Lendosphère, Pretup, Ulule, We do Good ou Wiseed entre autres en font partie.

Le vert est tendance

Le crowdfunding doit aussi répondre aux nouvelles exigences du marché. L’une des nouvelles orientations phare est la finance verte. Il existe une vingtaine de plateformes spécialisées dans ce domaine. Les sommes en jeu commencent à augmenter avec plusieurs projets d’ampleur menés par de grands groupes et non pas de jeunes entreprises. La quasi totalité concerne les énergies renouvelables, avec une prédominance du solaire, même si la diversification est de mise.

Kippit avec Ulule

Kareen Maya Levy, la cofondatrice avec Jacques Ravinet et présidente de Kippit est heureuse. La nouvelle marque d’appareils électroménagers éco-conçus, réparables, évolutifs et made in France est en plein lancement. Une première commercialisation en mars 2020 fut brutalement stoppée dans son élan par le Covid. Mais après une courte réflexion, Kippit décide de se lancer quand même. Le projet est donc exposé sur la plateforme Ulule, et le premier objectif de vente a été atteint dès les dix premières minutes ! Trente jours de bonheur et de suractivité ont suivi pour l’entreprise, permettant de lancer les productions de la bouilloire Jaren et de déclencher d’autres types de financement pour la croissance. La campagne de mai 2020 s’est soldée par 245 688 euros alors que seulement 10 000 euros étaient attendus !

La toute jeune société bénéficie d’un parrain, directeur du développement chez Véolia dans le cadre du programme « Make it green ». Une assistance précieuse selon la dirigeante, car elle permet une mise en contact rapide avec des personnes ressources, ce qui représente un gain de temps et d’efficacité appréciable. Ce type de parrainage permet également d’améliorer la visibilité de l’entreprise qui est aujourd’hui en train d’élargir son offre.

Lumi’in avec Wiseed

François Vaute, le président de la startup Lumi’in a financé à hauteur de 602 000 euros son projet en 2019 sur la plateforme Wiseed. Spécialiste des systèmes d’éclairages solaires autonomes et interconnectés, l’entreprise fondée par François Vaute et Laurent Saurel a renouvelé cette initiative en 2020 afin de poursuivre ses projets de lancement de nouveaux produits. Le CEO a déclaré suite à cette expérience combien « Nous avons été agréablement surpris lors de notre 1ère levée de fonds par la dynamique de l’équipe Wiseed. Et en plus, ce que nous n’avions pas prévu, c’est qu’une bonne partie des 800 investisseurs sont devenus des ambassadeurs Lumi’in. »

Izicamp.fr avec Wedogood

L’entreprise Izicamp vend des séjours tout compris dans des mobile homes appartenant à des particuliers. Elle s’occupe de tout. Les deux cofondateurs Pierre Marie Muller et Valentin Grizeau ont décidé très rapidement d’avoir recours au financement participatif via Wedogood, et ont présenté une vidéo dynamique afin d’attirer les investisseurs. Une première levée de fonds de 167 000 euros en 2019, une seconde levée en royalties l’an dernier afin d’aller plus vite et plus loin dans la conquête de parts de marché va permettre l’industrialisation et le déploiement de l’offre d’Izicamp auprès des particuliers propriétaires de mobile homes en camping.

Lors de cette seconde levée, 87 personnes ont permis à la jeune entreprise d’exploser son objectif, en récoltant 500 000 euros au lieu de 100 000. Parions que les plateformes de financement participatif n’ont pas dit leur dernier mot en Europe et en France, même si pour l’instant, ce sont les Anglo-saxons qui sont à la pointe, aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni.

E.S.

À voir aussi