Comment l’espagnol Amancio Ortega Gaona et son enseigne Zara ont-ils donné naissance à un empire de la mode ? Retour sur une stratégie unique qui a permis à un petit commerçant de devenir la deuxième fortune mondiale et le roi du prêt-à-porter avec plus de 5000 magasins implantés sur toute la planète.
Au commencement de cette belle histoire, il existe juste un atelier de confection ouvert en 1963 à La Corogne (Galice) par Amancio Ortega Gaona qui avec sa femme Rosalia, son frère Antonio et sa belle-soeur Franca, se spécialise dans la confection de pyjamas et de robes de chambre.
Qui pourrait croire alors que son créateur deviendra l’une des plus grandes fortunes mondiales quelques années plus tard ?
De la confection… à Zara
Amancio Ortega ouvre sa première boutique Zara en 1975, toujours à La Corogne, et le premier magasin hors d’Espagne à Porto (Portugal) en 1988, suivi de New York en 1989. C’est sous le nom de Zara que sont lancées en 1999 la ligne de parfum Zara Fragances et celle de cosmétiques Zara Textures.
Zara est implantée dans 87 pays !
Depuis, l’enseigne s’est implantée dans plus de 87 pays avec presque 5 000 magasins, et une nouvelle boutique qui s’ouvre toutes les trois semaines.
Zara est devenue en plusieurs dizaines d’années la chaîne de magasins de vêtements principale du groupe espagnol Inditex (Industria de diseño textil) qui possède aussi les marques Massimo Dutti, Bershka, Pull and Bear, Stradivarius, mais aussi Oysho. L’entreprise a son siège social à La Corogne en Espagne.
Zara : un concept unique et révolutionnaire
Le concept de Zara est quelque peu révolutionnaire dans le monde du vêtement. En effet, le credo de l’enseigne est de mettre en vente des articles à des prix très accessibles, de moyenne gamme, s’inspirant des modèles des grandes maisons de la mode internationales.
Ainsi, les grandes idées et créations des plus célèbres stylistes peuvent très vite se retrouver intégrées dans les collections Zara, plus ou moins détournées cependant. Le modèle qui a fait le succès de Zara repose sur deux piliers : d’abord, le renouvellement rapide des stocks en boutique et sur une excellente structure logistique.
Zara fabrique lui-même ses vêtements
En général, 40% des stocks sont renouvelés toutes les semaines, les arrivages débarquent en boutique tous les trois jours. Le deuxième pilier est bien sûr sur la qualité des produits, qu’il contrôle de près. Contrairement à ses concurrents comme H&M, qui sous-traite, Zara fabrique lui-même ses vêtements, en Espagne, au Portugal et au Maroc. Aujourd’hui, la marque ne fait pas que s’inspirer des autres, loin de là. Quelque 600 stylistes travaillent pour elle.
Le fondateur passe la main
C’est en 2011 que le président emblématique du groupe espagnol Inditex, Amancio Ortega a proposé à ses actionnaires, la nomination de Pablo Isla au poste de président exécutif et directeur général. Le fondateur d’Inditex a ainsi passé la main à ce juriste de 47 ans, plus de trente-cinq ans après la création du premier Zara, en Galice (Espagne). Il conserve néanmoins toujours une place au conseil d’administration.
Arrivé chez Inditex en 2005, Pablo Isla se retrouve aux commandes d’un empire coté en bourse depuis 2001, dont le modèle a fait ses preuves : excellent rapport qualité-prix, renouvellement fréquent des collections, logistique efficace. Tout en pariant sur la continuité, le directeur général, qui siège en outre au conseil d’administration de Telefónica, a donné une nouvelle impulsion au groupe
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Les ventes sont en effet passées de 6,7 milliards en 2005 à 12,5 milliards en 2010. Le nombre de points de vente a été quasiment multiplié par deux, à 5.154 magasins actuellement. L’arrivée d’Inditex sur le Web s’est aussi faite sous la houlette de Pablo Isla. Le nouveau président a également impulsé l’amélioration de la logistique, dont les six plates-formes se trouvent en Espagne. Le groupe a d’ailleurs prévu un investissement de 190 millions d’euros d’ici fin 2015 dans son centre de Barcelone.
Le groupe se développe en Asie, en Europe de l’Est et en Australie
Aujourd’hui, Inditex est le numéro un mondial du prêt-à-porter. Parti de rien, l’homme devenu milliardaire a donc cédé sa place à son directeur général de confiance, un manager à la carrière irréprochable. Ex-secrétaire général de Banco Popular et co-président d’Altadis, il continue notamment de développer le groupe en Asie, en Europe de l’Est ou encore en Australie. Cette belle aventure entrepreneuriale est donc bien loin d’être terminée, car Zara ne cesse de réinventer le prêt-à-porter en séduisant sa clientèle dans le monde entier.